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Читать книгу: «Michel Strogoff», страница 2

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SCENE VII

LE GOUVERNEUR, LE GENERAL, JOLLIVET, BLOUNT, INVITES.

LE GOUVERNEUR, aux invités. Eh bien, messieurs, n'entendez-vous pas l'orchestre qui vous appelle? Voulez-vous autoriser les journaux étrangers à dire qu'une fête donner en l'honneur de Sa Majesté n'a pas duré jusqu'au jour? Nous avons là des correspondants qui, j'en suis sûr, notent nos moindres impressions!

JOLLIVET. Monsieur le gouverneur, les reporters sont curieux, mais non des indiscrets.

BLOUNT. Curiousses toujours, indiscrètes jamais… les reporters anglais… jamais!

JOLLIVET. D'ailleurs, en ce qui me concerne, je compte quitter Moscou après le bal, et je prie Votre Excellence de recevoir mes sincères remerciements.

BLOUNT.

Je priai de recevoir aussi les miennes… avant…

JOLLIVET, riant. Oui, ceux de monsieur… avant, pour votre bienveillant accueil…

LE GOUVERNEUR.

Et de quel côté dirigez-vous vos pas, messieurs?

BLOUNT.

Moi… côté de Sibérie.

JOLLIVET.

Moi, de même!.. Nous allons voyager ensemble, cher collègue!

BLOUNT.

Dans le même temps, oui… ensemblement… non!

JOLLIVET.

Toujours charmant, M. Blount!

LE GOUVERNEUR.

Bon, je comprends!.. On a parlé d'un mouvement en Tartarie…

Mais cela ne vaut pas la peine que vous vous dérangiez!

JOLLIVET.

Pardon, Excellence, mon métier est de tout voir…

BLOUNT.

Le mienne, de tout voir et de tout entendre… avant!

JOLLIVET. Et mon journal… je veux dire… ma cousine, est très friande de ces nouvelles, dont elle recevra la primeur.

BLOUNT.

Le Morning-Post recevra…

JOLLIVET. Avant?.. Impossible, cher confrère… Les dames sont toujours servies les premières!

LE GOUVERNEUR. En tout cas, messieurs, vous m'appartenez jusqu'au jour, et je veux qu'après avoir assisté à la fête officielle, vous assistiez, du haut de ce balcon, à la fête populaire qui va commencer à minuit.

JOLLIVET. Soit, nous partirons demain!.. Si vous me le permettez, je vous ferai une proposition, monsieur Blount! Nous sommes rivaux.

BLOUNT.

Ennemis, mister!

LE GOUVERNEUR, riant.

Ennemis!

JOLLIVET. Ennemis, c'est convenu!.. Mais, attendons, pour ouvrir les hostilités, que nous soyons sur le théâtre de la guerre… et une fois là, chacun pour soi, et Dieu pour…

BLOUNT.

Et Dieu pour moi.

JOLLIVET. Et Dieu pour vous!.. Pour vous tout seul!.. Très bien. Cela va-t-il?

BLOUNT.

Non!.. cela ne allait pas!

JOLLIVET. Alors, la guerre tout de suite… mais je suis bon prince. (Lui prenant le bras et l'emmenant à l'écart.) Je vous annonce, petit père, comme disent les Russes, que les Tartares ont descendu le cours de l'Irtyche.

BLOUNT.

Ah! vous pensez que les Tertères…

JOLLIVET, riant. Et si je vous le dis, mon cher ennemi, c'est que j'en ai télégraphié la nouvelle à ma cousine, hier soir, à huit heures moins un quart! (Riant.) Ah! ah! ah!

BLOUNT. Et moi, hier, je l'avais télégraphié au Morning-Post, à sept heures et demie… Ah! ah! ah!

JOLLIVET.

L'animal!.. Je vous revaudrai ça, mon bon gros monsieur

Blount!

BLOUNT.

Vous moquez-vous encore, monsieur?..

JOLLIVET.

Eh bien, non, mon bon petit monsieur Blount!.. là!

BLOUNT.

Vous moquez toujours!

JOLLIVET.

Non…

BLOUNT, furieux. Vous moquez, je vous dis!.. Vous moquez, monsieur, vous êtes une mauvaise vilaine homme!.. une méchante personnage!.. vous êtes une… (Tranquillement) Comment vous appelez une personne qui parle sans politesse?..

JOLLIVET.

Un impertinent.

BLOUNT, tranquillement. Impertinente… Very well… merci! (Reprenant un ton furieux.) Vous êtes une impertinente, entendez-vous!..

JOLLIVET.

Très bien!

BLOUNT.

Et si vous continouyez!..

JOLLIVET.

Et si je continouye?..

BLOUNT.

Je finissais un jour par touyer vous!

JOLLIVET.

Me touyer?.. Comprends pas.

BLOUNT.

Oui!.. touyer avec une épi…

JOLLIVET.

Un épi de blé?

BLOUNT.

Non… une épi ou une pistolette…

JOLLIVET.

Epée! On dit une épée… ou un pistolet.

BLOUNT.

Epée vous dites?

JOLLIVET.

Oui.

BLOUNT.

Et pistolet?

JOLLIVET.

Oui.

BLOUNT. Oh! Very well, merci. (Avec colère.) Eh bien, je tuerai vous, avec une épi… épée ou un pistolet!

JOLLIVET.

A la bonne heure!.. Vous faites des progrès, élève Blount!..

Je suis content de vous!

BLOUNT.

Mister Jollivette.

JOLLIVET.

Jollivet, s'il vous plaît!.. Jollivette est ridicule.

BLOUNT.

Alors, j'appelai vous toujours Jollivette. (Avec force.)

Jollivette!.. Jollivette!.. Jollivette!.. Ah!..

LE GOUVERNEUR, rentrant.

Messieurs, j'entends les premiers accords de l'orchestre…

C'est notre danse nationale.

JOLLIVET.

Nous sommes à la disposition de Votre Excellence.

(Tous deux entrent dans le salon. Au moment où le gouverneur et le général vont franchir la porte, l'aide de camp rentre précipitamment par la gauche.)

SCENE VIII

LE GOUVERNEUR, LE GENERAL, L'AIDE DE CAMP.

L'AIDE DE CAMP, à demi-voix. Excellence, le fil télégraphique de Moscou à Irkoutsk est coupé!

LE GOUVERNEUR.

Que me dites-vous là?

L'AIDE DE CAMP. Les dépêches s'arrêtent à Kolyvan, à mi-chemin de la route sibérienne, dont les Tartares sont les maitres!

(Sur un signe du gouverneur les portières retombent.)

LE GOUVERNEUR. En sorte que la dépêche que nous avons transmise au Grand-Duc, celle qui désignait le jour où doit arriver, en vue d'Irkoutsk, l'armée de secours?..

L'AIDE DE CAMP.

Cette dépêche n'a pu parvenir à Son Altesse.

LE GOUVERNEUR. Ainsi, les Tartares, maitres de la route! La Sibérie orientale séparée du reste de l'empire moscovite! Le Grand-Duc, non prévenu du jour où il doit être secouru, où il doit opérer sa sortie!.. Il faut à tout prix… (Au général.) Général, n'y a-t-il pas au palais une compagnie de courriers du czar?

LE GENERAL.

Oui, Excellence.

LE GOUVERNEUR, se mettant à écrire. Connaissez-vous, dans cette compagnie, un homme qui puisse, à travers mille dangers, porter une lettre à Irkoutsk?

LE GENERAL. Il en est un dont je répondrais à Votre Excellence, et qui a plusieurs fois rempli, avec succès, des missions difficiles.

LE GOUVERNEUR.

A l'étranger?

LE GENERAL.

En Sibérie même.

LE GOUVERNEUR Qu'il vienne. (Le général dit un mot à l'aide de camp qui sort par la droite.) Il a du sang-froid, de l'intelligence, du courage?..

LE GENERAL. Il a tout ce qu'il faut pour réussir là où d'autres échoueraient.

LE GOUVERNEUR.

Son âge?

LE GENERAL.

Trente ans.

LE GOUVERNEUR.

C'est un homme vigoureux?

LE GENERAL. Il a déjà prouvé qu'il peut supporter jusqu'aux dernières limites le froid, la faim et la fatigue! Il a un corps de fer, un coeur d'or!

LE GOUVERNEUR.

Il se nomme?

LE GENERAL.

Michel Strogoff.

LE GOUVERNEUR.

Il faut que ce courrier arrive jusqu'au Grand-Duc, ou la

Sibérie est perdue!

SCENE IX

LES MEMES, STROGOFF.

(Michel Strogoff entre, et reste immobile, militairement. Le gouverneur l'observe un moment sans parler.)

LE GOUVERNEUR.

Tu te nommes Michel Strogoff?

STROGOFF.

Oui, Excellence.

LE GOUVERNEUR.

Ton grade?

STROGOFF.

Capitaine au corps des courriers du czar.

LE GOUVERNEUR.

Tu connais la Sibérie?

STROGOFF

Je suis né à Kolyvan.

LE GOUVERNEUR.

As-tu encore des parents dans cette ville?

STROGOFF.

Oui… ma mère!

LE GOUVERNEUR.

Tu ne l'as pas vue depuis?..

STROGOFF. Depuis deux ans!.. mais je viens d'obtenir un congé pour aller la revoir, et je vais partir.

LE GOUVERNEUR.

Il n'est plus question de congé! Il n'est plus question de ta mère! Je vais te remettre une lettre que je te charge, toi,

Michel Strogoff, de porter au Grand-Duc, frère du czar.

STROGOFF.

Je porterai cette lettre.

LE GOUVERNEUR.

Le Grand-Duc est à Irkoutsk.

STROGOFF.

J'irai à Irkoutsk.

LE GOUVERNEUR. Mais, tu ignores que le pays est envahi par les Tartares, qui auront intérêt à intercepter ta lettre, et il faudra traverser ce pays!

STROGOFF.

Je le traverserai.

LE GOUVERNEUR.

Passeras-tu par Kolyvan?

STROGOFF.

Oui, puisque c'est la route la plus directe.

LE GOUVERNEUR.

Mais, si tu vois ta mère, tu risques d'être reconnu!

STROGOFF.

Je ne la verrai pas.

LE GOUVERNEUR. Tu seras pourvu d'argent et muni d'un passeport au nom de Nicolas Korpanoff, marchand sibérien. Ce passeport te permettra de requérir les chevaux de poste. Il autorisera, en outre, Nicolas Korpanoff à se faire accompagner, s'il le juge à propos, d'une ou plusieurs personnes, et il sera respecté même dans le cas où tout gouverneur ou maitre de police prétendrait entraver ton passage. Tu voyageras donc sous le nom de Korpanoff.

STROGOFF.

Oui, Excellence.

LE GOUVERNEUR. Voici cette lettre de laquelle dépend, avec la vie du Grand-Duc, le salut de toute la Sibérie!

STROGOFF.

Elle sera remise à Son Altesse.

LE GOUVERNEUR. Il se peut que dans quelque circonstance grave, désespérée, tu sois contraint de l'anéantir!.. Il faut donc que tu saches ce qu'elle renferme, afin de pouvoir le redire au Grand-Duc, si tu arrives jusqu'à lui.

STROGOFF.

J'écoute.

LE GOUVERNEUR, lisant la lettre. Le colonel Ivan Ogareff s'est enfui de la forteresse de Polstock. Il veut pénétrer dans Irkoutsk, et livrer la ville aux Tartares. Il importe donc de se défier de ce traître. Si, comme nous l'espérons, ce message arrive en temps utile à Son Altesse, le Grand-Duc est prévenu qu'une armée de secours sera en vue d'Irkoutsk, le 24 septembre, et qu'une sortie générale, exécutée ce jour-là, écrasera les ennemis entre deux feux… (Il referme la lettre. A Strogoff.) Tu as entendu et tu te souviendras?

STROGOFF.

J'ai entendu et je me souviendrai.

LE GOUVERNEUR.

Tu traverseras les lignes tartares! Tu passeras quand même!

STROGOFF.

Je passerai ou l'on me tuera.

LE GOUVERNEUR.

Le czar a besoin que tu vives!

STROGOFF.

Je vivrai… et je passerai.

LE GOUVERNEUR. Jure-moi que rien ne pourra te faire avouer, ni qui tu es, ni où tu vas!

STROGOFF.

Je le jure.

LE GOUVERNEUR. Pars donc, et quand il s'agira de surmonter les plus grands obstacles, de braver les plus menaçants périls, redis-toi ces paroles sacrées: "Pour Dieu, pour le czar…

STROGOFF.

Pour la patrie!"

Strogoff sort par la droite, après avoir salué militairement.

Alors les portières se relèvent, les invités rentrent dans le salon.

LE GOUVERNEUR. La fête populaire va commencer. Mesdames, prenez place à ce balcon.

(Tous se dirigent vers le balcon.)

DEUXIEME TABLEAU

Moscou illuminé.

Grand concours de monde sur la place que domine le balcon du palais.

BALLET.

TROISIEME TABLEAU

La Retraite aux flambeaux.

Retraite aux flambeaux avec les tambours, les fifres et les trompettes des chevaliers-gardes du régiment de Préobrajinski.

ACTE DEUXIEME

QUATRIEME TABLEAU

Le relai de poste.

La scène représente la cour d'un relai de poste à la frontière. A droite la maison de relai qui est en même temps une auberge. A gauche la maison du maître de police. Au fond la grande route, qui va se perdre dans les montagnes.

SCENE I

LE MAITRE DE POSTE, LE MAITRE DE POLICE, UN AGENT, VOYAGEURS.

Un certain nombre de voyageurs sont groupés dans la cour du relai.

L'HOTELIER. Les routes de l'Oural sont encombrées! C'est à peine si je peux fournir des chevaux!

PREMIER VOYAGEUR.

Et quels chevaux! Fourbus des quatre jambes!

L'AGENT. Allons! Allons! les passeports! les passeports! On vous les rendra après qu'ils auront été visés!.. (Il recueille les passeports des divers voyageurs et rentre à gauche.)

LE MAITRE DE POLICE.

Il y a encombrement.

LE MAITRE DE POSTE. Oui, monsieur le maître de police, et vous aurez fort à faire pour expédier tous ces gens-là… presque autant que moi à leur fournir des chevaux! Il ne m'en reste plus qu'un au relai, et encore a-t-il fait cinquante verstes la nuit dernière!

LE MAITRE DE POLICE.

Un seul?

LE MAITRE DE POSTE.

Et il est retenu par un voyageur, arrivé il y a une heure.

LE MAITRE DE POLICE.

Quel est ce voyageur?

LE MAITRE DE POSTE.

Un marchand qui se rend à Irkoutsk!

LE MAITRE DE POLICE. Je vais viser les passeports et donner la volée à tous ces gens-là!.. (Il rentre dans la maison à gauche.)

LE MAITRE DE POSTE. On aurait cent chevaux dans les écuries qu'on ne pourrait suffire à tout!

SCENE II

LE MAITRE DE POSTE, STROGOFF.

STROGOFF.

Le cheval que j'ai retenu?

LE MAITRE DE POSTE.

On le fait manger et boire.

STROGOFF. Il faut que, dans une demi-heure, il soit attelé à mon tarentass.

LE MAITRE DE POSTE.

Il le sera. Tu seras en règle avec le maître de police?

STROGOFF.

Oui!

LE MAITRE DE POSTE. Tu peux lui faire remettre ton passeport d'avance! Il le visera avec les autres.

STROGOFF.

Non! je le ferai viser moi-même.

LE MAITRE DE POSTE.

Comme tu voudras, petit père.

STROGOFF.

Une bouteille de kwass.

LE MAITRE DE POSTE.

A l'instant!

(Strogoff s'asseoit près d'une table à droite, et le maître de poste sort.)

SCENE III

LES MEMES, JOLLIVET.

(Jollivet entre en scène par le fond. Il est exténué, et porte une valise de chaque main.)

JOLLIVET. Ouf!.. Cent pas de plus et j'abandonnais mes valises sur la grande route… surtout celle-ci qui n'est pas à moi! (Il dépose une des valises dans un coin, garde l'autre et va s'asseoir devant la table, en face de Strogoff.) Excusez-moi, monsieur… Eh! mais, je vous reconnais… Vous êtes?..

STROGOFF.

Nicolas Korpanoff, marchand.

JOLLIVET. Marchand… marchant comme l'éclair!.. C'est bien vous qui m'avez dépassé, il y a deux heures, sur la route! Nous étions, vous en tarentass, et moi en télègue… ou plutôt je n'y étais plus, et une petite place dans votre voiture aurait joliment fait mon affaire, car je me trouvais en pleine détresse!

STROGOFF.

Pardon… monsieur?..

JOLLIVET. Alcide Jollivet, correspondant de journaux français, en quête de chroniques!..

STROGOFF. Eh bien, monsieur Jollivet, je regrette vivement de ne pas vous avoir aperçu! Entre voyageurs, on se doit de ces petits services.

JOLLIVET. On se doit, mais on ne se paye pas toujours. J'ai fait vingt verstes à pied, et je l'ai mérité! Une mauvaise action ne profite jamais! Le ciel m'a puni en m'inspirant la pensée de prendre une télègue au lieu d'un tarentass.

(Le maître de poste rentre apportant un broc et des verres.)

STROGOFF.

Un verre de bière, monsieur?

JOLLIVET.

Volontiers.

LE MAITRE DE POSTE, à Jollivet.

Dois-je vous garder une chambre et prendre vos valises?

JOLLIVET.

Pas celle-là!.. Elle n'est pas à moi.

LE MAITRE DE POSTE.

A qui donc?

JOLLIVET. A mon ennemi intime, mon confrère Blount, qui doit, en ce moment, courir après moi!.. Mais j'espère bien être parti avant qu'il arrive au relai!.. A propos, une voiture et des chevaux dans une heure!

LE MAITRE DE POSTE.

Il n'y a plus ni chevaux, ni voiture disponibles!

JOLLIVET. Bon! il ne manquait plus que cela! Eh bien, gardez-moi les premiers qui rentreront au relai!

LE MAITRE DE POSTE. C'est entendu!.. mais ce ne sera pas avant demain. Je vais vous retenir une chambre.

JOLLIVET, au maître de poste qui rentre à droite.

Oui!.. Heureusement, j'ai une belle avance sur Blount!

STROGOFF.

Votre ennemi?

JOLLIVET. Mon ennemi, mon rival! Un reporter anglais, qui veut me devancer sur la route d'Irkoutsk, et défraîchir mes nouvelles! Figurez-vous, monsieur Korpanoff, que je n'ai trouvé que ce moyen pour le distancer, lui voler sa voiture, qui était tout attelée, quand je suis arrivé au relai! Il n'y en avait pas d'autre, et pendant qu'il réglait sa note, j'ai glissé un paquet de roubles dans la poche de son cocher, – disons son iemskik, pour faire un peu de couleur locale… et en route!.. Naturellement, j'emportais la valise de mon Anglais, mais je la lui renverrai intacte!.. Ah! par exemple, il n'y a que sa voiture que je ne pourrai pas lui renvoyer!

STROGOFF.

Pourquoi donc?

JOLLIVET. Parce que c'est… ou plutôt c'était une télègue! Vous savez, une télègue… une voiture à quatre roues?..

STROGOFF.

Parfaitement!.. Mais je ne comprends pas…

JOLLIVET. Vous allez comprendre. Nous partons… mon iemskik sur le siège de devant et moi sur le banc d'arrière! Trois bons chevaux dans les brancards! Nous filons comme l'ouragan! A peine s'il est nécessaire de stimuler du bout du fouet nos trois excellentes bêtes! De temps à autre seulement, quelques bonne paroles jetées par mon iemskik! Hardi, mes colombes!.. Volez, mes doux agneaux! Houp, mon petit père de gauche!.. Enfin l'attelage tirait, tant et si bien que, la nuit dernière, un fort cahot se produit… crac! les deux trains de la voiture s'étaient séparés… et mon iemskik… sans entendre mes cris, continuait à courir sur le train de devant, tandis que je restais en détresse sur le train de derrière! Et voilà comment je dus faire vingt verstes à pied, ma valise d'une main, celle de l'Anglais de l'autre, et voilà pourquoi je ne pourrai lui renvoyer qu'une demi-voiture!

LE MAITRE DE POSTE, rentrant.

Votre chambre est prête, monsieur.

JOLLIVET, se dirigeant vers la porte.

C'est bien… Au revoir, monsieur Korpanoff.

STROGOFF.

Au revoir, monsieur.

JOLLIVET, revenant.

Ah! j'ai trouvé!

STROGOFF.

Qui donc?

JOLLIVET. La véritable définition de la télègue!.. Ce sera le mot de la fin de ma prochaine chronique! (Ecrivant sur son carnet.) "Télègue, voiture russe… à quatre roues quand elle part… et à deux quand elle arrive!…" Au revoir, monsieur Korpanoff! (Il entre à droite.)

STROGOFF, se levant.

Au revoir, monsieur. Un joyeux compagnon, ce Français!

Возрастное ограничение:
12+
Дата выхода на Литрес:
28 сентября 2017
Объем:
80 стр. 1 иллюстрация
Правообладатель:
Public Domain

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