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Conclusion

Un verdissement actif du secteur financier est déjà à l’oeuvre en Afrique. La plupart des banques et des acteurs non bancaires sont conscients des risques liés aux changements climatiques et explorent le potentiel de la finance verte, parfois avec le soutien d’institutions bilatérales ou multilatérales. Les banques centrales et les autorités de régulation contribuent à l’essor du marché de la finance verte. Les partenaires internationaux jouent un rôle de soutien important, non seulement en fournissant des financements, mais aussi en établissant des définitions et des normes.

Toutefois, le secteur africain de la finance verte reste relativement peu développé. Le soutien au développement des marchés obligataires contribuerait à catalyser des volumes de financement plus importants. L’adoption de principes reconnus en matière de finance verte et de normes de transparence rigoureuses pourrait également contribuer à stimuler la demande des investisseurs pour des produits financiers verts en Afrique, ce qui permettrait aux institutions financières de bénéficier de taux de financement favorables. Même si les ressources disponibles sont suffisantes, les institutions financières africaines peuvent avoir besoin d’un soutien pour renforcer leurs activités axées sur le potentiel de la finance verte, par exemple en mettant au point des produits spécifiques ou en proposant des formations et des actions de sensibilisation à leurs clients. Bon nombre des banques interrogées ont cité la faiblesse de la demande de produits financiers verts comme un obstacle à la croissance de l’activité dans ce secteur. Les banques et leurs partenaires pourraient être en mesure de faire davantage pour sensibiliser leurs clients aux risques climatiques et aux possibilités offertes par l’action pour le climat afin de stimuler la demande.

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[1] Overseas Development Institute, Royaume-Uni.

[2] Banque européenne d’investissement.

Les auteurs tiennent à remercier Vincenzo Langella pour son soutien lors de l’analyse. Leurs remerciements vont aussi à Colin Bermingham, Elina Väänänen et Dirk Willem te Velde (ODI) pour leurs excellents commentaires.

Les opinions exprimées ici sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la BEI. Toute erreur qui pourrait subsister relève de la responsabilité des auteurs.

[3] ONU Climat, 2020.

[4] Les risques physiques liés aux changements climatiques concernent des aléas physiques (par exemple, des sécheresses et des phénomènes météorologiques extrêmes comme les tempêtes) qui peuvent avoir des effets physiques sur un investissement, comme des dommages aux infrastructures. Les risques de transition existent lorsqu’une évolution des politiques, des obligations ou des technologies peut avoir une incidence négative sur un projet : ainsi, une législation environnementale peut être adoptée pour interdire un type de procédé de production ou l’utilisation de certains polluants (Société financière internationale (IFC), 2016b).

[5] L’Agence internationale de l’énergie (AIE) définit les actifs échoués comme des investissements qui ont déjà été effectués, mais qui, à un moment donné avant la fin de leur vie économique, ne sont plus en mesure d’obtenir un rendement économique en raison des changements du marché et de l’environnement réglementaire induits par la politique climatique (https://carbontracker.org/iea-climate-energy-map-commentary/).

[6] L’initiative des Bourses pour un investissement durable des Nations unies est un programme conjoint de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, du Pacte mondial des Nations unies, de l’Initiative de collaboration du Programme des Nations unies pour l’environnement avec le secteur financier et du réseau Principes pour l’investissement responsable. Les autres partenaires fondateurs sont le groupe américain Nasdaq OMX, la Bourse brésilienne B3 (Brasil, Bolsa, Balcão) et la Bourse turque Borsa Istanbul.

[7] Zimbabwe, Tanzanie, Ouganda, Tunisie, Somalie, Seychelles, Rwanda, Nigeria, Namibie, Maroc, Maurice, Kenya, Côte d’Ivoire et Botswana.

[8] Bloomberg, 2021.

[9] L’analyse exposée dans cette section s’appuie en grande partie sur l’enquête sur le secteur bancaire en Afrique, qui est décrite plus en détail au chapitre 1 de la présente publication.

[10] Les banques ont été classées en fonction de la taille du total de l’actif. Les grandes banques se trouvent dans le quatrième quartile, qui recense les 25 % des observations les plus élevées concernant le total de l’actif. Les banques plus petites sont dans le premier quartile, qui correspond aux 25 % des observations les moins élevées.

[11] Sur la base de l’analyse des données exclusives de la Global Private Capital Association (données accessibles aux seules entreprises membres), telle que décrite à l’adresse https://www.globalprivatecapital.org/gpc-analytics/ (données extraites en mai 2021).

[12] Il est difficile d’évaluer la taille effective du marché des investissements verts, étant donné que les transactions sont généralement classées par secteur économique et par type d’investissement. Par souci de commodité, notre classement des investissements verts comprend toutes les transactions dans les secteurs des énergies renouvelables et des technologies propres.

[13] Conservation International Ventures LLC.

[14] https://www.eib.org/fr/projects/pipelines/all/20120168.

[15] Ministère des finances de la République d’Afrique du Sud, 2020.

[16] DBSA, 2021.

[17] Banque mondiale, 2015.

[18] En 2020, sur les 17 % d’adultes rwandais qui détenaient ou utilisaient des produits d’assurance, 1 % seulement en avaient demandé la souscription pour s’assurer contre le risque agricole (Access to Finance Rwanda, 2020).

[19] https://www.ngfs.net/en.

[20] https://www.eib.org/fr/press/all/2020-218-eib-and-afreximbank-direct-eur-300m-of-support-to-african-covid-response.

[21] https://www.eib.org/fr/projects/pipelines/all/20190296.

[22] https://www.eib.org/fr/press/all/2020-245-city-climate-finance-gap-fund-launches-to-support-climate-smart-urban-development.

[23] https://www.eib.org/fr/projects/pipelines/all/20170945.

[24] https://www.afdb.org/fr/documents/eoi-multinational-african-adaptation-acceleration-fund-aaap.

[25] https://www.afdb.org/fr/topics-and-sectors/initiatives-partnerships/african-financial-alliance-on-climate-change-afac.

[26] https://www.unepfi.org/net-zero-banking/.

[27] https://www.ebrd.com/work-with-us/projects/psd/semed-private-renewable-energy-framework.html.

[28] https://www.ebrd.com/news/2016/creating-green-financial-markets-in-africa-.html.

[29] https://www.ebrd.com/news/2020/ebrd-and-eu-join-efforts-to-boost-green-finance.html.

[30] https://www.ebrd.com/news/2021/ebrd-and-green-climate-fund-extend-cooperation-by-us-500-million-.html.

[31] https://www.fmo.nl/news-detail/5253f3e7-09f6-4edb-ad39-1af4ae119155/fmo-to-promote-green-finance-innovation-in-kenya.

[32] https://www.ecobusiness.fund/fr/.

6
Coopérer avec les secteurs financiers africains pour soutenir les entreprises face à la crise du COVID-19

Claudio Cali[1]

Nina Fenton[1]

Giulia Scammacca del Murgo[1]

Les investissements de la BEI en Afrique

Présente à l’échelle mondiale, la Banque européenne d’investissement (BEI) est active dans plus de 140 pays à l’extérieur de l’Europe et dans presque tous les pays africains. Elle compte des dizaines d’années d’expérience au service du développement. En 2020, 71 % des opérations de la BEI en dehors de l’Europe ont été menées dans des pays en situation de fragilité et de conflit et des pays parmi les moins avancés. Les opérations de la BEI représentent près de 30 % de l’aide publique au développement versée par les institutions de l’UE[2].

La BEI investit sur le continent africain depuis 1963. Elle y finance un large éventail de projets qui soutiennent le développement économique durable, notamment des initiatives du secteur privé visant à créer et à maintenir des emplois. À cet effet, elle utilise ses ressources propres, dans le cadre du mandat de prêt extérieur et de l’Accord de partenariat ACP-UE (Cotonou)[3]. En outre, la BEI prête au secteur privé, directement ou en passant par des intermédiaires, via un fonds renouvelable hors bilan – la Facilité d’investissement ACP. La Banque recourt à l’Enveloppe destinée à l’investissement d’impact, dans le cadre de cette Facilité, quand il s’agit de projets plus risqués et à plus fort impact. La répartition géographique des opérations menées en Afrique en 2020 est présentée à la figure 1.

Les études de la BEI fournissent une base solide pour sa compréhension des marchés où elle intervient. Sur la base de données tant macro que microéconomiques, nous évaluons les obstacles et les besoins d’investissement en tenant compte du contexte macroéconomique et institutionnel propre à chaque pays et en mettant l’accent sur des domaines thématiques d’une importance stratégique, tels que l’accès au financement, l’innovation, les changements climatiques, les infrastructures et l’inclusion. Par exemple, l’Enquête 2021 de la BEI sur le secteur bancaire en Afrique fournit un aperçu des dernières tendances de l’activité bancaire en Afrique subsaharienne. Les conclusions de l’enquête menée au début de l’année 2021 sont présentées dans le présent ouvrage et dans un rapport du SME Finance Forum, qui a été rédigé dans le cadre du Partenariat mondial pour l’inclusion financière du G20 (SME Finance Forum, 2021, à paraître). En collaboration avec des institutions financières internationales comparables, nous encourageons le partage des connaissances afin de mieux comprendre les besoins et les possibilités d’investissement des pays. Par exemple, nous avons lancé des enquêtes sur les entreprises en Europe et au-delà, notamment en Afrique du Nord, en coopération avec la Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Les informations recueillies viennent étayer des recherches fondées sur des données probantes et permettent de cerner les difficultés et les possibilités de promouvoir le développement dans les économies ciblées. Avec la BERD, le Groupe de la Banque mondiale (dont la Société financière internationale – IFC) et les agences de développement du Royaume-Uni et de la Suède, nous avons créé un groupe de travail chargé des études diagnostiques par pays afin d’échanger nos points de vue et notre expérience en la matière et d’établir une collaboration interinstitutionnelle. La BEI s’associe également à la Banque africaine de développement et à la BERD pour réaliser une étude diagnostique sur le Maroc.

Figure 1 : Couverture géographique des opérations de la BEI en Afrique, 2020


Note: L’importance du volume d’opérations en Égypte reflète le fait que l’Égypte est le plus grand pays dans le voisinage méridional immédiat de l’UE, tant en termes de sa population que de la taille de son économie.

Les investissements de la BEI combinent une incidence élevée sur le développement et la viabilité financière (figure 2). La BEI investit en Afrique pour soutenir la réalisation des priorités stratégiques de l’UE et des objectifs de développement durable. Les projets signés en Afrique en 2020[4] devraient contribuer à la vaccination de 210 millions de personnes contre le coronavirus, à l’alimentation en électricité de 595 400 ménages grâce à de nouvelles installations énergétiques, à l’amélioration de l’approvisionnement en eau de 778 000 personnes ainsi qu’à l’irrigation de 26 500 nouveaux hectares de terres et à la reforestation de 3 076 hectares que les agriculteurs pourront exploiter. Comme les résultats escomptés le démontrent, la Banque aide l’Union européenne à rester à l’avant-garde dans la mise en oeuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le soutien à l’Agenda 2063 de l’Afrique. En tant que banque de l’UE, la BEI se consacre pleinement à l’amélioration continue de l’impact de ses opérations sur le développement.

Figure 2 : Le soutien aux objectifs de développement durable en quelques chiffres


La BEI effectue tous ses investissements dans le cadre de partenariats[5]. En général, le financement de la BEI ne représente pas plus de la moitié du coût total d’un projet. La Commission européenne, le Service européen pour l’action extérieure et plusieurs États africains sont des partenaires clés de longue date pour toutes les opérations menées en Afrique. La BEI compte également d’autres partenaires, parmi lesquels : les institutions bilatérales européennes de financement du développement, d’autres banques multilatérales de développement, les agences des Nations unies, l’Union africaine et des fondations philanthropiques. Cette coopération avec des partenaires européens, africains et multilatéraux lui permet de maximiser les retombées positives de ses financements et de véritablement influencer favorablement la vie des populations sur tout le continent.

Dans le cadre de l’Équipe Europe[6], la BEI a accru son intervention financière et atteint des niveaux records afin d’aider les partenaires africains à réagir à la crise sanitaire et économique liée au COVID-19 en 2020. La BEI a soutenu des mesures destinées à aider les pays à parer à l’urgence sanitaire immédiate et d’autres visant à faire face aux conséquences économiques. Sa riposte à la crise a permis de renforcer la résilience sanitaire et économique, notamment en soutenant les infrastructures socio-économiques vitales. Elle a ciblé les groupes exclus, vulnérables et défavorisés, y compris les femmes et les jeunes, qui ont été touchés de manière disproportionnée par la crise. Au cours de la pandémie, la BEI a continué à soutenir les entreprises du secteur privé local, en particulier les microentreprises et petites et moyennes entreprises (MPME), par le canal d’intermédiaires financiers. Ce concours s’est avéré crucial, car ces entités ont été les plus durement touchées par les mesures de confinement et d’autres incidences économiques du COVID-19. Étant donné que ces petites entreprises jouent un rôle clé dans les économies africaines en contribuant au maintien de l’emploi et des moyens de subsistance et, en fin de compte, à la réduction de la pauvreté, le soutien continu de la BEI à leur égard a permis d’atténuer les graves conséquences économiques.

La BEI coopère avec des établissements financiers africains pour acheminer ses financements vers des entreprises qui améliorent les conditions de vie et créent des emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes. La plupart des prêts de la Banque au secteur financier (87 %) sont mis en oeuvre en partenariat avec des banques commerciales. Ils ciblent ainsi les entreprises du secteur privé mal desservies (figure 3), en particulier les petites et moyennes entreprises (PME) et d’autres groupes mal desservis. La BEI collabore également avec des banques publiques de développement africaines et tire parti de leurs capacités et de leurs connaissances locales pour contribuer à la réalisation des priorités de l’UE, telles que l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à leurs effets. En 2020, par exemple, la BEI s’est associée à la Development Bank Ghana. Elle a mis à sa disposition les moyens financiers à long terme indispensables pour renforcer la résilience de l’économie ghanéenne en appuyant les fonds de roulement et les investissements des microentreprises, des PME et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) actives dans l’agro-industrie, le secteur manufacturier, les technologies de l’information et de la communication et le tourisme. C’est l’Afrique du Nord qui a bénéficié des plus grands volumes de financement en 2020 (figure 4), notamment des lignes de crédit destinées à soutenir le secteur privé, des investissements dans des fonds d’impact et un soutien aux institutions de microfinance, tous visant à aider les micro, petites et moyennes entreprises.

Figure 3 : Répartition public-privé des opérations de la BEI dans le secteur financier, 2020


Figure 4 : Répartition régionale des opérations de la BEI dans le secteur financier, 2020


La BEI exerce ses activités conformément aux politiques de l’UE, applique des normes environnementales et sociales élevées et vise à apporter une contribution positive à l’action pour le climat, à la durabilité environnementale et à l’inclusion sociale. Dans le cadre de sa Feuille de route de la banque du climat 2021-2025, la BEI s’est engagée à consacrer 50 % de ses financements à l’action climatique et à la durabilité environnementale. Et avec les 50 % restants, elle ne soutiendra pas d’opérations susceptibles de nuire à l’environnement. Tous les prêts de la BEI sont alignés sur les principes et objectifs de l’accord de Paris. En 2020, 68 % des opérations de la Banque dans le secteur financier comportaient un volet destiné à l’action en faveur du climat. La BEI a également contribué à la mise en place d’un cadre mondial pour le financement du développement durable. Par exemple, la BEI a été la première institution à émettre des obligations vertes et elle a contribué à l’élaboration de la taxinomie de l’UE pour les investissements verts durables et à la mise en oeuvre de nouvelles réglementations en matière de publication d’informations non financières qui soutiennent le développement et le renforcement du secteur du financement de l’action climatique[7]. Celui-ci renforce la capacité des institutions financières, y compris celles d’Afrique, à saisir les possibilités offertes par le financement de la lutte contre les changements climatiques.

Afin de renforcer l’impact de ses activités sur les femmes et les filles, la BEI a adopté une stratégie en matière d’égalité hommes-femmes et d’autonomisation économique des femmes ainsi qu’un plan d’action en matière d’égalité hommes-femmes qu’elle appliquera à ses activités de prêt, de panachage et de conseil, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’UE. SheInvest[8] est une initiative lancée en 2019 qui a permis de mobiliser jusqu’à présent plus d’un milliard d’EUR d’investissements tenant compte de la dimension de genre en Afrique et favorisant l’égalité entre les sexes et l’autonomisation économique des femmes sur tout le continent. Compte tenu du succès de SheInvest, la BEI s’est engagée, en 2021, à doubler son ambition et à mobiliser 2 milliards d’EUR d’investissements intégrant la dimension de genre dans toute l’Afrique, en coopération avec ses partenaires africains[9]. L’importance accrue que la Banque accorde aux opérations en faveur de la transition numérique en Afrique crée également des débouchés pour les jeunes, les femmes et les populations rurales en leur donnant accès à des services essentiels, à des financements et à des clients.

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ISBN:
9789286150654
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