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Autres institutions financières
Microfinance

Certes, les institutions de microfinance représentent des volumes de financement vert moins élevés que les banques, mais elles comblent une importante lacune sur le marché. Ces institutions aident les particuliers, les ménages et les microentreprises en situation d’exclusion financière et bancaire à investir dans des projets durables sur le plan environnemental et à atténuer les changements climatiques ou à s’adapter à leurs effets. Selon une enquête menée en 2019 par le Groupe consultatif d’assistance aux plus pauvres, les investisseurs écoresponsables ont mis à la disposition des institutions de microfinance au sein du réseau du Groupe près de 7 % du volume total de financement de 10 milliards d’USD cette année-là ; la majeure partie de ces financements verts provenait d’institutions de financement du développement et de donateurs bilatéraux. Toujours en 2019, 2 milliards d’USD ont été réservés au microcrédit pour le financement agricole et rural. Ce sont là des priorités majeures pour l’adaptation aux effets des changements climatiques en Afrique, de sorte que cette activité de prêt a également une dimension verte (Groupe consultatif d’assistance aux plus pauvres (CGAP), 2019).

Dans le cadre d’un certain nombre d’initiatives, la microfinance est un outil pour renforcer la capacité de résilience et d’adaptation aux chocs climatiques des agriculteurs, par exemple en investissant dans des systèmes d’irrigation ou des cultures résistantes à la sécheresse. Les résultats se sont toutefois avérés mitigés. Différentes approches ont été adoptées pour fournir ce type de microcrédit vert. Ainsi, les financements directs mis à disposition des agriculteurs mozambicains pour investir dans une irrigation résiliente aux changements climatiques ont eu un impact limité en raison de la difficulté à entretenir l’équipement et à financer les intrants (Fonds d’investissement pour le climat, 2020).

Investissement non coté

Les capitaux non cotés peuvent soutenir un éventail d’investissements, des grands projets d’infrastructure aux start-ups à forte croissance, même si, en pratique, les infrastructures se taillent la part du lion. Entre 2016 et 2020, l’investissement non coté a représenté 2,2 milliards d’USD pour 115 transactions dans les secteurs des énergies renouvelables et des technologies propres en Afrique, selon les données de la Global Private Capital Association (GPCA)[11]. Rien qu’en 2020, les investissements verts[12] se montaient à au moins 450 millions d’USD, soit 12 % du total des investissements non cotés en Afrique. Les actifs d’infrastructure représentaient plus de la moitié de ces transactions, les flux de financement en faveur des start-ups étant bien plus modestes. Les fonds de capital-investissement, qui représentaient près de 40 % de l’activité globale du non-coté en 2020, ont alloué moins de 1 % de leur capital total investi aux entreprises du secteur des technologies propres.

Les fonds de capital-risque se concentrent sur la mise à disposition de capitaux d’amorçage pour financer les premiers stades d’une entreprise. Ils peuvent revêtir une importance particulière pour les idées novatrices et les applications technologiques. Quelques fonds de capital-risque sont axés spécifiquement sur le potentiel de la finance verte en Afrique. Par exemple, le fonds d’investissement CI Ventures[13] met des capitaux à la disposition de start-ups et de petites et moyennes entreprises (PME) en phase de croissance qui ont leurs activités dans des zones naturelles protégées, notamment au Kenya et en Afrique du Sud. Il cible des entreprises axées sur la préservation qui ne peuvent obtenir de financement traditionnel en raison de leur profil de risque et fournit des prêts à court terme, du capital de croissance ou des fonds propres pour soutenir la mise en oeuvre d’approches novatrices en matière de préservation. En 2020, les capital-risqueurs ont alloué 56 millions d’USD (soit 5 % du total de leurs investissements) à 18 start-ups et entreprises innovantes du secteur des technologies propres et des énergies renouvelables (Global Private Capital Association, 2021). L’un de ces investisseurs est la société d’investissement ghanéenne Wangara Green Ventures, qui concentre son activité sur les PME à forte croissance et à fort impact actives dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, du recyclage et de l’agriculture climato-intelligente. Autre exemple, le fonds GreenTec Capital Partners opère dans 12 pays africains et investit dans des start-ups et des PME spécialisées dans les technologies vertes, qui fournissent par exemple des cuisinières éco-efficientes ainsi que des systèmes de transport et des biens agricoles durables sur le plan environnemental.

Figure 9 : Investissement dans les entreprises africaines par catégorie d’actifs, 2020


Source : Global Private Capital Association, 2021. Données au 31 décembre 2020.

Assurance

Une assurance verte peut couvrir les régions ou les États souverains contre les effets des changements climatiques et des chocs climatiques. Par exemple, l’African Risk Capacity (ARC) est une mutuelle de gestion des risques établie par l’Union africaine et dont le régime est fondé sur des indices météorologiques. Cette initiative fournit aux États africains une assurance contre les catastrophes naturelles. Elle repose sur un système d’alerte précoce en combinaison avec un mécanisme d’assurance qui déclenche de manière objective et rapide le versement de fonds à la suite d’une catastrophe. Les régimes tels que celui de l’ARC permettent de ne plus faire peser la charge du risque météorologique sur les États et les aident ainsi à renforcer leur résilience et à améliorer leur planification, leur préparation et leur réponse aux phénomènes météorologiques extrêmes. Toutefois, ces régimes sont en proie à des difficultés, parmi lesquelles les capacités restreintes des pouvoirs publics, le coût des primes perçu comme élevé par rapport à la probabilité des versements de fonds, la concentration excessive des risques dans certaines régions et le manque de coordination avec les stratégies nationales dans le secteur agricole (Oxford Policy Management, 2017 ; Clarke et al., 2013).

D’autres régimes d’assurance aident les ménages à faire face aux risques de chocs climatiques. La microassurance météorologique ou agricole a vocation à couvrir les pertes dues aux mauvaises récoltes ou à la baisse des prix en raison de phénomènes météorologiques, avec à la clé d’importants avantages potentiels pour les petits exploitants agricoles fortement exposés aux aléas climatiques. Par exemple, le régime d’assurance pour la résilience aux catastrophes en Afrique et en Asie (African and Asian Resilience in Disaster Insurance Scheme) fournit une couverture des risques climatiques aux familles rurales et aux petits exploitants agricoles, l’objectif étant d’apporter des fonds pour soutenir la reprise en cas de choc climatique. Il est soutenu par un éventail d’agences de développement et d’institutions de financement du développement, telles que le ministère britannique des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement, la FMO néerlandaise et la KfW allemande. D’autres régimes privés d’assurance contre les risques météorologiques de moindre envergure ont été mis en place. Toutefois, l’efficacité de ces dispositifs s’est avérée limitée en raison de la faible adhésion des petits agriculteurs africains (Nshakira-Rukundo et al., 2021). En outre, des problèmes dans la construction des indices météorologiques et des difficultés de conception et de mise en oeuvre ont été observés (Roznik et al., 2019 ; Weber, 2019). Ce constat a conduit à mettre davantage l’accent sur les régimes d’assurance contre les intempéries à l’échelle nationale mis en place par des prestataires tels que la mutuelle régionale de gestion des risques souverains de l’ARC (Syroka, 2015).

Combler les lacunes du marché de l’assurance à plus haut niveau peut également faciliter les financements verts. Le Fonds de garantie en faveur de l’énergie en Afrique, soutenu par la BEI, cible une lacune sur le marché de la réassurance, en collaboration avec Munich Re et l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique. L’initiative a vocation à stimuler fortement l’investissement privé dans les projets d’énergie durable en donnant accès à une couverture du risque politique et du risque de crédit pour ce type de projets[14]. Ce faisant, elle vise à catalyser plus de 1 milliard d’EUR de financements pour des projets relevant de l’enveloppe « Énergie durable pour tous ».

Initiatives des pouvoirs publics
Initiatives nationales

Les États jouent un rôle essentiel en encourageant et en facilitant l’affectation de ressources financières intérieures aux investissements verts, tout en interdisant ou en contrôlant les investissements dans les activités qui portent atteinte à l’environnement. Cela passe notamment par le recours à des mandats juridiques, par des incitations fiscales positives ou négatives et par des initiatives stratégiques telles que des mécanismes de partage de risques. À l’heure actuelle, plusieurs pays africains mettent en oeuvre des initiatives visant à promouvoir la finance verte. Les banques centrales sont généralement les principaux décideurs et responsables de la mise en oeuvre des politiques applicables au secteur financier, y compris dans le domaine de la finance verte.

Certains pays ont élaboré leurs propres principes bancaires durables ou se sont joints à des initiatives internationales en faveur d’un secteur bancaire durable. Par exemple, le ministère sud-africain des finances a publié en 2020 sa stratégie de financement d’une économie durable (Financing a Sustainable Economy)[15]. Cette stratégie encourage les initiatives volontaires de finance verte des institutions financières du pays et préconise la création d’une taxinomie de la finance verte pour le système financier sud-africain. L’Association bancaire d’Afrique du Sud a également mis en place les principes volontaires pour la gestion des risques environnementaux et sociaux (Réseau bancaire durable, Sustainable Banking Network (SBN), 2019a). Les principes bancaires durables du Nigeria, mis en place par la Banque centrale du Nigeria en 2012, traitent de la gouvernance et de la gestion des risques environnementaux et sociaux et couvrent l’empreinte environnementale des prestataires de services financiers dans le pays (SBN, 2019c). En 2015, l’Association des banquiers du Kenya a publié ses principes et lignes directrices sur la finance durable et, en 2019, elle a adjoint un modèle de rapport (volontaire) à la boîte à outils (SBN, 2019e). En 2019, la Banque du Ghana a mis en place des principes bancaires durables, comprenant des lignes directrices pour l’évaluation des risques environnementaux (SBN, 2019d). Au Maroc, la banque centrale Bank Al-Maghrib élabore actuellement des règles visant à ce que les institutions financières publient des informations sur leur impact environnemental (SBN, 2019f). La Banque centrale d’Égypte est également en train d’adapter et de mettre en oeuvre les Principes pour une banque responsable établis par le PNUE-FI (SBN, 2019b).

Les pays africains font également appel aux banques nationales de développement et à d’autres institutions financières publiques pour lever et canaliser des financements verts. La Banque de développement de l’Afrique australe (Development Bank of Southern Africa (DBSA)) – la banque nationale et internationale de développement appartenant à l’État sud-africain – est devenue une banque d’investissement verte en 2021, avec sa première émission d’obligations vertes[16]. Les fonds levés sont réservés à des projets qui contribuent à l’atténuation des changements climatiques ou à l’adaptation à leurs effets, appuient la transition vers une économie sobre en carbone ou répondent aux objectifs de développement durable des Nations unies ; tous les projets doivent également satisfaire à un jeu de critères ESG. L’État rwandais met actuellement en place la Facilité d’investissement vert pour le Rwanda (Rwanda Green Investment Facility), qui accordera des prêts et des lignes de crédit aux banques commerciales pour des projets de finance verte (Banque africaine de développement, 2021).

Certains pays africains s’emploient à lutter contre les répercussions des changements climatiques sur les personnes et les ménages, notamment en tenant compte des changements climatiques et de la croissance verte dans leur stratégie nationale d’inclusion financière[17]. Le Réseau bancaire durable de l’IFC recense trois pays africains dont les stratégies présentent un intérêt particulier pour la finance verte : le Maroc, la Tanzanie et le Rwanda. Le Maroc s’est doté d’une feuille de route nationale, avec pour ambition stratégique de promouvoir des instruments et produits financiers durables en tant que vecteur du développement durable. Sa stratégie nationale d’inclusion financière cite aussi spécifiquement l’assurance, la microassurance et l’assurance agricole pour les secteurs vulnérables du pays comme outils potentiels de lutte contre les changements climatiques. La Bank Al-Maghrib encourage les institutions financières nationales à orienter les prêts vers l’appui au développement de technologies vertes, conformément aux objectifs de la stratégie nationale d’inclusion financière (SBN, 2019f). La stratégie nationale d’inclusion financière de la Tanzanie vise à intégrer la réduction des inégalités entre les sexes dans la lutte contre les changements climatiques, étant donné que les femmes seront les plus vulnérables aux chocs climatiques. Enfin, la Banque nationale du Rwanda fait spécifiquement référence aux changements climatiques dans sa stratégie nationale d’inclusion financière, notamment en ce qui concerne leurs effets sur l’agriculture. Elle souligne en conséquence l’importance de mettre au point des produits d’assurance agricole afin de réduire au minimum les risques pour les agriculteurs[18].

Initiatives régionales et internationales

Les économies africaines rallient les initiatives de dimension internationale et en établissent de nouvelles au niveau régional. Les banques centrales et les autorités de supervision de certains États africains (le Maroc, les Seychelles et l’Afrique du Sud, ainsi que les États de l’Union économique et monétaire ouest-africaine) sont membres du Réseau pour le verdissement du système financier (Network for Greening the Financial System (NGFS)), dont l’objectif est de promouvoir les meilleures pratiques en matière de finance verte, notamment les techniques de gestion et la supervision des risques[19]. L’Initiative d’adaptation pour l’Afrique, instituée par les chefs d’État africains en 2015, a également pour priorité de trouver des moyens de mobiliser les capitaux verts. Actuellement dans sa troisième phase, elle a vocation à combler le déficit de financement pour l’adaptation sur le continent en partageant les connaissances et en mettant en commun les ressources financières. Son programme de travail pour la période 2020-2030 prévoit une contribution à la réalisation de l’objectif de 1 milliard d’USD d’investissements dans les services d’échange d’informations sur le climat et un soutien à l’émission de la première obligation panafricaine thématique « climat ».

Encadré 2 : Soutien de la BEI à la finance verte en Afrique

En tant que banque européenne du climat, la BEI investit dans de nombreuses initiatives de finance verte, y compris en Afrique. La BEI est l’un des principaux bailleurs de fonds multilatéraux de l’action pour le climat à l’échelle mondiale. Toutes ses opérations sont pleinement conformes aux principes et aux objectifs de l’accord de Paris. L’accent mis sur le climat se reflète dans les opérations de la Banque en Afrique, dont beaucoup reposent sur des partenariats avec des institutions du secteur financier pour canaliser les financements vers l’action pour le climat. Par exemple, en 2020, la BEI et Banque africaine d’import-export (Afreximbank) ont engagé 300 millions d’USD dans un fonds de relance post-COVID-19 destiné aux secteurs les plus durement touchés par la pandémie en Afrique, réservant 25 % des capitaux aux projets verts[20]. La BEI a également mis une ligne de crédit à la disposition de la Banque de développement de l’Afrique australe dans le cadre de l’opération DBSA Climate Action Facility[21]. En outre, elle est un partenaire de mise en oeuvre du City Climate Finance Gap Fund[22], qui accorde des financements aux villes pour leurs investissements à faible intensité de carbone et résilients aux changements climatiques. Ce fonds a déjà confirmé l’octroi de subventions à des villes en Éthiopie, au Maroc et en République démocratique du Congo. La BEI s’est également associée à l’État luxembourgeois pour créer la plateforme du financement climatique Luxembourg-BEI, qui a déjà investi dans plusieurs fonds visant à lutter contre les changements climatiques, y compris en Afrique[23]. En 2021, la BEI a annoncé sa collaboration avec la BAfD pour constituer une réserve commune de projets d’investissement ayant trait notamment à la lutte contre les changements climatiques et à la durabilité environnementale (BAfD et Banque européenne d’investissement, 2021).

Les organisations internationales jouent également un rôle crucial en élaborant des orientations et des définitions dans le domaine de la finance verte, tandis qu’un nombre croissant d’institutions financières africaines se rallient aux initiatives en la matière. Par exemple, en 2021, la Banque africaine de développement (BAfD) et le Global Centre on Adaptation (Centre mondial sur l’adaptation) ont uni leurs forces pour mettre au point le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique, dont l’objectif est de mobiliser 25 milliards d’USD pour financer des activités de résilience, allant des technologies numériques intelligentes sur le plan climatique aux infrastructures résilientes aux changements climatiques[24]. La BAfD a également créé l’Alliance financière africaine sur le changement climatique, qui rassemble les Bourses, les fonds souverains, les banques centrales et d’autres institutions financières en Afrique, dans le but de mobiliser des capitaux et de réorienter leurs portefeuilles vers des investissements verts[25]. Trente-quatre institutions financières africaines de neuf pays ont rejoint le PNUE-FI et participent à ses différents programmes. Il s’agit notamment de l’Alliance bancaire zéro émission nette, dont les banques membres s’engagent à aligner leurs portefeuilles sur l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050[26]. La Kenya Commercial Bank (KCB) et la Commercial International Bank (CIB) d’Égypte ont adhéré à cette alliance. En outre, 16 banques de six pays africains ont adhéré aux Principes pour une banque responsable, tandis que dix compagnies d’assurance de cinq pays africains ont signé les Principes pour une assurance durable. Enfin, le PNUE-FI a mis sur pied l’Engagement collectif pour le climat dans le cadre de ses Principes pour une banque responsable. Toutefois, sur les 38 banques signataires qui se sont engagées à aligner leurs portefeuilles sur les objectifs de l’accord de Paris, la Kenya Commercial Bank est actuellement la seule représentante africaine (Initiative de collaboration du Programme des Nations unies pour l’environnement avec le secteur financier, 2019).

Les institutions internationales s’associent à des institutions financières commerciales pour soutenir la finance verte. Cela passe notamment par de gros investissements dans des projets d’infrastructure et des investissements de moindre ampleur dans des PME. Par exemple, en 2020, l’IFC et la FMO néerlandaise ont accordé un prêt de 225 millions d’USD à FirstRand Bank pour financer des infrastructures respectueuses du climat et des projets manufacturiers faisant intervenir des PME sud-africaines. L’IFC a également soutenu les émissions d’obligations vertes d’institutions financières africaines, telles que l’emprunt vert de 200 millions d’USD de Standard Bank – la première obligation verte internationale d’une entité africaine cotée à la Bourse de Londres. En 2015, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a lancé le cadre pour les énergies renouvelables privées dans la région SEMed, un mécanisme de 250 millions d’USD destiné au financement de projets verts par l’intermédiaire de banques partenaires locales en Afrique du Nord (Maroc, Tunisie et Égypte) et en Jordanie[27]. En outre, les mécanismes de financement de l’énergie durable de la BERD prévoient l’octroi de financements aux partenaires nord-africains dans le domaine de l’action pour le climat. Dans le cadre de cette initiative, la BERD a accordé une ligne de crédit de 20 millions d’EUR au groupe marocain BMCE pour financer des projets ayant trait au climat[28]. En 2020, la BERD a noué un partenariat avec l’Union européenne afin d’aider les institutions financières en Égypte et au Maroc à financer les investissements d’entreprises locales dans les technologies vertes[29]. La BERD a annoncé en 2021 qu’elle renforcerait son soutien aux mécanismes de financement des énergies vertes qui aident les institutions financières locales à financer des projets en rapport avec le climat ; les pays participants comprennent notamment l’Égypte, le Maroc et la Tunisie[30].

Le Fonds vert pour le climat (FVC), l’un des plus importants fonds mondiaux pour le climat, est également actif en Afrique. Le FVC a pour mandat d’investir ses ressources pour 50 % dans l’atténuation et 50 % dans l’adaptation, dont au moins la moitié dans les pays les plus vulnérables aux changements climatiques, y compris les États africains. Il a en conséquence mis l’accent tout particulièrement sur les opérations en Afrique. En mars 2021, il avait consacré environ 3,1 milliards d’USD (37 %) de son portefeuille total à des projets dans les pays africains (Fonds vert pour le climat, 2021). Globalement, 34 % des ressources du FVC sont acheminés par le secteur privé, en particulier par des institutions financières ; 19 établissements financiers actifs en Afrique, dont un certain nombre de banques nationales et panafricaines, sont agréés pour accéder directement aux financements à l’appui de projets au titre du FVC. Plus d’une trentaine de pays africains ont bénéficié des financements du FVC, dont l’Égypte, le Maroc, le Rwanda, le Kenya et l’Afrique du Sud.

Les institutions bilatérales de financement du développement soutiennent également le verdissement du secteur financier africain. Par exemple, en 2017, la FMO néerlandaise a signé un protocole d’accord avec les membres de l’Association des banquiers kényans pour développer le secteur de la finance verte au Kenya[31]. La FMO collabore également avec des investisseurs privés et d’autres institutions de financement du développement, telles que la KfW allemande et l’OeEB autrichiennne, pour soutenir le Fonds Eco.business, qui investit dans des entreprises durables en Afrique subsaharienne (et en Amérique latine) directement ou par l’intermédiaire d’institutions financières locales[32].

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370 стр. 118 иллюстраций
ISBN:
9789286150654
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