Читайте только на ЛитРес

Книгу нельзя скачать файлом, но можно читать в нашем приложении или онлайн на сайте.

Читать книгу: «Souvenirs d'égotisme», страница 18

Шрифт:

LXXV
Au Même

Paris, le 10 novembre 1825.

Que dites-vous de la chute du 3 pour 0/0?

Je pense que vous êtes mort pour nous, mon cher ami. Rapportez-moi, en passant, la diatribe contre l’Industrialisme309, je veux la publier chaud, après l’emprunt d’Haïti.

M. Ternaux a été aussi Cassandre.

M. Laffitte aussi peu délicat que deux ducs de la Cour, se disputant un ministère. De plus, je sais par expérience, que j’aime mieux dîner avec M. le duc de Laval qu’avec une Demi-Aune, comme Cassandre-Ternaux. Les Thierry appellent cela de l’aristocratie, mais je pense que Victor Jacquemont a trop d’esprit, pour rester longtemps dans cette bande.

De la Palice-xaintrailles Aîné310.

LXXVI
A V. de la Pelouze

Ce mardi, 20 mars 1827.

Monsieur,

Vous souvient-il que vous avez bien voulu me promettre, dans le temps, une annonce pour mon voyage en Italie311?

L’imprimeur de la Forest s’est trouvé le très humble serviteur de la Congrégation, il a mis 50 cartons.

Les Chambres vont être bien plates pendant un mois jusqu’à la discussion de la loi d’Amour à la Chambre des Pairs. Ne pourrait-on pas profiter du moment?

Je prie M. Châtelain, M. Mignet ou celui de vous, Messieurs, qui fera l’annonce, de me traiter avec:

Sévérité,
Impartialité,
Justice

L’auteur, a passé 10 ans en Italie; au lieu de décrire des tableaux ou des statues, il décrit des mœurs, des habitudes morales, l’art d’aller à la chasse au bonheur en Italie.

Je vous souhaite, Monsieur, bien des succès dans cette chasse, et suis votre

Très humble et très obligeant serviteur,
H. Beyle312.

LXXVII
A Alphonse Gonsolin 313

Isola Bella, le 17 janvier [1828].

C’est une des îles Borromées où se trouve une auberge passable à l’enseigne du Delfino, nom cher à tous les Français. C’est pour cela que je m’y arrête depuis deux jours à lire Bandello314 et un volume compact de l’Esprit des lois. J’ai assisté au fiasco de l’Opéra, à Bologne, le 26 décembre, car il y avait opéra quoiqu’on nous eût assuré le contraire à Florence. Croyez après cela à ce qu’on nous dit sur ce qui s’est passé il y a cent ans!

J’ai été enchanté du spectacle de Ferrare. Il n’y avait de mauvais que la partition du maëstro. C’était l’Isolina de ce pauvre Morlacchi315. Cet homme est en musique ce qu’est en littérature M. Noël ou M. Droz. J’ai trouvé l’hiver à Ferrare. Ce sont les plus obligeants des hommes. Un ami de diligence voulait me présenter partout. L’étranger est rare sur le bas Pô.

Avant de quitter les environs de Bologne, il faut que je vous prie de remercier M. Alph. de L.316 de toutes les bontés qu’il a eues pour moi. J’ai trouvé qu’on donnait à Bologne pour 10 écus des tableaux dont on voulait 200 écus il y a quatre ans. Si jamais M. de L. M. est curieux du plaisir d’acheter ou de marchander des tableaux, il peut demander à Bologne M. Fanti, marchand distributeur de tabac et de plus père de la prima donna Fanti. Ce M. Fanti a un ami qui possède cinq cents croûtes. On peut se faire un joli cabinet passable avec 10 tableaux de 40 écus pièce, entre autres une esquisse du Guide.

En arrivant à Milan, la police du pays m’a dit qu’il était connu de tous les doctes que Stendhal et B. étaient synonymes, en vertu de quoi elle me priait de vider les Etats de S. M. apostolique dans douze heures. Je n’ai jamais trouvé tant de tendresse chez mes amis de Milan. Plusieurs voulaient répondre de moi et pour moi. J’ai refusé et me voici au pied du Simplon.

Venise m’a charmé. Quel tableau que l’Assomption du Titien317! Le tombeau de Canova318 est à la fois le tombeau de la sculpture. L’exécrabilité des statues prouve que cet art est mort avec ce grand homme.

M. Hayez319, peintre vénitien à Milan, me semble vieux moins que le premier peintre vivant. Ses couleurs réjouissent la vue comme celles de Bassan et chacun de ses personnages montre une nuance de passion. Quelques pieds, quelques mains sont mal emmanchés. Que m’importe! Voyez la Prédication de Pierre l’Ermite, que de crédulité sur ces visages! Ce peintre m’apprend quelque chose de nouveau sur les passions qu’il peint. A propos de bons tableaux j’ai oublié mon tableau de Saint-Paul chez M. Vieusseux. Si vous y songez, rapportez-moi ce chef-d’œuvre, mais surtout remerciez infiniment MM. Vieusseux, Salvagnoli, etc., de la bonté avec laquelle ils ont bien voulu me faire accueil. Faites, je vous prie, trois ou quatre phrases sur ce thème et avec quatre dièzes à la clé.

Dites à Mesdames les marquises Bartoli que je n’ai rien trouvé à Venise ou à Milan d’aussi aimable que leur accueil. Là aussi faites des phrases, surtout envers cette pauvre jeune marquise qui s’est imaginé trouver dans la patrie de Cimarosa les douces mélodies de Mozart.

Que n’avons-nous pas dit de Madame de Tévas avec Miss Woodcock? J’ai raconté toute l’intrigue de…; j’ai longuement parlé à Gertrude. Figurez-vous que le roman attendu avec tant d’impatience n’est pas encore arrivé à Milan, que je me suis repenti de ne l’avoir pas apporté. Mlle Woodcock me demandait si son caractère était peint à propos d’une des trois héroïnes. Je vois que non, lui ai-je dit. Ai-je deviné? Demandez à Madame de Tévas?

C’est vous apparemment, Monsieur et cher ami, ou cher ami tout court, si vous le permettez, que je dois remercier pour deux épîtres de finances que j’ai reçues à Venise. Tenez compte des ports de lettres que vous ont coûtés les dites épîtres. Quand vous reverrez le pays de la vanité, n’oubliez pas que M. de Barral, rue Favart nº 8, place des Italiens, vous donnera l’adresse de votre très humble serviteur. J’ai passé mes soirées à Venise, avec le grand poète Buratti. Quelle différence de cet homme de génie à tous nos gens à chaleur artificielle! Jamais je ne rapportai à Paris un plus profond dégoût pour ce qu’on y admire; voilà ce qu’il faudra bien cacher. Hayez me semble l’emporter même sur Schnetz. Que dire de M. Buratti comparé à M. Soumet ou à Mme Tastu320?

LXXVIII
Au Baron de Mareste

Paris, le 6 juillet 1828.

Vous savez que de M. de Boisberti m’avait comme nommé à une place de 1,700 francs aux Archives du royaume.

Les Archives ont passé à M. le vicomte Siméon. M. Palhuy m’a recommandé à son collègue, le chef de bureau qui a hérité des archives.

Cela posé et bien compris, M. Gilmert, chef de bureau aux Archives, vient de mourir.

Faut-il demander une place de 1,700 francs aux Archives? M. Siméon ne s’impatientera-t-il point?

Je rêve à cela depuis deux jours, espérant vous voir au café.

Comte de l’Espine321.

LXXIX
Monsieur Viollet-le-Duc,
Chef de Division à la Maison du Roi

[Novembre 1828]322.

Cher et obligeant ami,

Permettez que je vous présente M. Lolot, mon ami. C’est l’un des principaux propriétaires de la célèbre fabrique de cristaux établie à Bacarat. Le Roi y est allé, on lui a fait des cadeaux, il ne veut pas être en reste. On a emballé ces jours-ci des objets d’art destinés aux propriétaires de Bacarat. M. Lolot voudrait avoir quelques détails à ce sujet, trahissez en sa faveur le secret de l’Etat et comptez en revanche sur toute ma reconnaissance.

Delécluze est invisible cette année, mais si vous êtes visible le vendredi, j’aurai l’honneur de faire ma cour à Madame Leduc. Viendrez-vous jeudi à l’Académie, M. de Barante doit y dire du mal de feu M. de Robespierre, qui n’a pas de cordons à donner.

Je vous suis dévoué comme si vous en aviez les mains pleines.

H. Beyle323.

Ce lundi matin, 71, rue Richelieu.

LXXX
A Alphonse Gonsolin

Nº 71, rue de Richelieu, 10 février [1829].

Enfin voilà signe de vie de votre part. Nous craignions pour votre santé. Je fais la commission. M. Duret va faire le buste de madame Bleue324. Je le crois assez bien dans cette cour. Ce soir, on joue Henri III de M. Dumas. C’est un acheminement au véritable Henri III politique. Ceci est encore Henri III à la Marivaux. Victor Hugo, ultra vanté, n’a pas de succès réel, du moins pour les Orientales325. Le condamné fait horreur et me semble inférieur à certains passages des Mémoires de Vidocq326. Le registre de la police Delavau327 a été volé chez un pauvre vieil espion qui est mort, et Moutardier l’imprime tel quel.

Les Mémoires de M. Bourienne me semblent une trahison domestique. Il fut renvoyé pour avoir vendu le crédit du premier consul. Les salons sont indignés de Terceira328. La délivrance de l’Islande est assurée. L’extrême gauche a failli se séparer; le grand citoyen329 lui a fait entendre raison. Peignez-moi exactement une de vos journées, sans rien ajouter ni retrancher par vanité. Ayez la vanité d’avoir de l’orgueil et de tout dire.

Relisez la huitième section de l’homme, par Helvétius, et vous serez considéré

de votre dévoué
Cotonet330.

LXXXI
Au baron de Mareste

Paris, le 17 février 1829.

Voici l’état de la librairie.

Ambroise Dupont a remis ou va remettre son bilan. Dans cette pièce éloquente, M. Tastu figure pour 45,000 francs.

Ladvocat aurait fait banqueroute; lui ou les personnes dont il est le nom officiel. Mais un spéculateur fait paraître sous son nom les Mémoires de Bourienne. Ladvocat ou sa maison, totalement étranger à cette affaire, aura 25 centimes ou 40 centimes par volume.

Docagne et Lefèvre, sont peut-être sur le point de remettre leur bilan. Il résulte de ces renseignements, qu’il y a une grande fortune à faire dans la librairie. Les libraires ne pouvant payer comptant, payent cent francs à l’imprimeur et au marchand de papier, pour ce qui vaut 50 francs.

Ensuite, le libraire en boutique qui reçoit réellement votre argent et le mien, obtient un rabais de 55 pour cent sur les romans, par exemple. Ce détail ne mène à rien, il a pour but de vous mettre au fond de cette affaire. Trois Colombs se réunissent, apportant 50,000 francs chacun et payant tout comptant, pourront donner de superbes volumes, comme les Mémoires de l’Etoile, de Foucauld, que vous m’avez prêtés, pour trois francs; car, à qui payerait comptant, ces volumes coûteraient trente sous, ou plutôt vingt-huit sous (nous venons d’en faire le calcul).

Le papier d’un seul libraire est bon; c’est celui de notre ami Delaunay.

M. Dondey-Dupré passe pour un peu truffatore331. Du papier donné par lui ne passerait pour bon qu’autant qu’il aurait une autre signature. On pense que le jour où il aurait intérêt de manquer, il le ferait sans peine.

Je viens de passer une matinée amusante avec l’homme d’esprit332 qui estimait 4,000 fr. le manuscrit que vous savez333. Les deux hommes qui devaient donner 2,000 francs comptant et un billet de 2,000 francs sont en déconfiture. M. Tastu aurait été charmé de l’ouvrage; il désire imprimer du bon et il estime cet auteur; mais il est dans une crise horrible. Calburn ne payant pas ce qui est échu le 1er janvier dernier, j’aime mieux toucher quelque chose aujourd’hui que de renvoyer à l’année prochaine.

Vos occupations vous permettent-elles de voir Delaunay? S’il dit non, pouvons-nous, avec honneur, renouer avec Dondey-Dupré?

Dans l’état des choses, voilà le seul parti à prendre. Si j’étais plus jeune, j’approfondirais les idées que je vous présente plus haut et je me ferais libraire. Deux bons et sages amis, comme Colomb et moi, nous pourrions donner de beaux in-octavo à trois francs ou deux francs cinquante centimes et gagner vingt sous par volume vendu. Le public achète énormément; tout sot qui a 8,000 francs de rente se fait une bibliothèque; il n’y songeait pas en 1780, ou même en 1812.

Choppier des Ilets334.

LXXXII
Au Même

Paris, le 7 mars 1829.

Voulez-vous voir la mine de ces gens faibles et empesés, qui ont gagné un gros lot à la loterie de la fortune?

Venez avec moi lundi, vers les onze heures du matin, au transport du corps de M. le duc Charles de Damas.

Il habitait le faubourg Saint-Honoré et Saint-Philippe-du-Roule priera pour lui. Je dis onze heures; mais j’ignore le moment précis; tâchez de le savoir.

Venez me prendre au café Teissier (place de la Bourse), ou au nouveau café de M. Pique (l’ancien café de Rouen), qui s’est réfugié au coin de la rue du Rempart et de la rue Saint-Honoré.

M. Z. m’a fort bien reçu ce matin. Quelle raison supérieure335!

LXXXIII
Au Même

Paris, le 10 mars 1829.
(Café Teissier, vis-à-vis là Bourse).

Je vous remercie sincèrement; je vois que vous suivez avec intérêt ma pauvre petite affaire. J’ai refait, depuis six semaines, tous les morceaux de l’itinéraire de Rome qui me semblaient manquer de profondeur. Il n’y a pas d’amour-propre à vanter ce livre, dont les trois quarts sont un extrait judicieux des meilleurs ouvrages. Si j’avais épousé la fille sans jambes de M. Bertin de Vaux, j’aurais six mille francs de ces deux volumes336. M. de Latouche m’a dit quatre mille.

Si M. Ladvocat en donne quatre mille francs, ce ne sera que trois mille six cents, à cause des escomptes à payer à M. Pourra. Je pense que nous serions heureux d’en avoir trois mille. Comme j’ai besoin d’argent, suivant la phrase des vendeurs de meubles, je le donnerai même à moins; mais réellement c’est dommage. Aucun être, bien élevé, n’ira à Rome, sans acheter cet itinéraire.

Il faudrait que vous eussiez la bonté de voir Mirra337, je ne l’ai pas assez cultivé; il m’écrit avec un Monsieur en tête.

Le brave Colomb pioche ferme avec moi, tous les matins338. Je suis prêt à livrer les deux volumes; j’ai de quoi en faire trois.

Je puis, comme disent les marchands, forcer en anecdotes, ou forcer dans le genre instructif.

J’étais avec Amica339 à la représentation Bouffé; c’est une attrape incroyable. Il semble qu’une des nouveautés, la Recette, n’a pas été terminée.

M. Ladvocat devrait placer vis-à-vis le titre Promenades dans Rome, une vue de Saint-Pierre340, cela soulagerait beaucoup l’attention du lecteur qui n’est pas à Rome. J’espère que vous serez content de la description du Vatican et de Saint-Pierre. A cela, il n’y a d’autre mérite que la patience.

Le général Claparède était en grande loge avec la Noblet341; cela m’a choqué. – J’ai été content de la figure napolitaine de la duchesse d’Istrie. – Félicie, des Variétés, avait l’air d’un mulet de Provence, fier de porter son panache.

P. F. Piouf342.

LXXXIV
Au Même

Paris, le 19 septembre 1830.

Avez-vous touché quelque argent? Moi, j’ai cent francs le 1er octobre et cinq cents le 8, mais, en attendant, je suis comme la cigale qui a chanté.

Les apparences sont toujours superbes du côté du Consulat. – Mme de T…343 est admirable pour moi; je lui devrai tout, tout simplement.

Michal père344.

LXXXV
Au Même

Paris, le 26 septembre 1830.

Cher ami, mardi il y avait une ordonnance qui nommait Dominique, consul à Livourne. Probablement le crédit d’un M. de Formont l’a fait déchirer. Par ordonnance d’aujourd’hui, Dominique est nommé consul à Trieste. In mezzo ai barbari345. Par un reste de bonté, le Ministre a fait porter les appointements à quinze mille francs346.

LXXXVI
A M. Levavasseur, Editeur a Paris

Paris, novembre 1830.

En vérité, Monsieur, je n’ai plus la tête à corriger des épreuves.

Ayez la bonté de bien faire relire les cartons.

C’est avec le plus grand des regrets que je me prive du plaisir de dîner avec vous et avec M. Janin. Que j’aurais voulu avoir une plume pour adoucir la grossesse de Mathilde!

Puisse ce roman être vendu, et vous dédommager des retards de l’auteur. Je croyais qu’il serait imprimé à deux feuilles par semaine, comme Armance.

Je vous demande comme preuve d’amitié, Monsieur, de ne pas laisser vendre un exemplaire sans les cartons.

Veuillez envoyer les lettres à M. Colomb, nº 35, rue Godot-de-Mauroy.

Agréez tous mes regrets de ne plus vous revoir cette année, et tous mes remerciements pour vos bons et aimables procédés.

H. Beyle.

Bien des compliments au puissant M. Courtepi… aristarque du quai Malaquais347.

LXXXVII
Au baron de Mareste

Venise, le 3 février 1831.

Grand Sbaglio 348.

Dominique n’a jamais été assez courtisan pour avoir la aux affaires étrangères. Il a dit: «Tôt ou tard un ministre de l’intérieur homme d’esprit, dira au King: «Les Bignon, les Ancelot, les Malitourne, tous les gens de lettres, un tant soit peu au-dessus de la médiocrité, ont eu la de Charles X. Je propose à V. M. de la donner à MM. Béranger, Thiers, Mignet, Dubois, du Globe, Artaud, traducteur d’Aristophane, Beyle, Mérimée, Vatout.»

Voilà toute l’étendue de ma présomption, comme dit Othello. Par le ministère de l’intérieur uniquement. – Tant mieux si Apollinaire349 a parlé au général Sébastiani. Sûrement à mon ministère, si l’on compte les campagnes (à moins que votre envie ne me nie Moscou), j’aurais un peu droit; mais jamais je n’ai eu cette idée. – Toujours par un ministre de l’Intérieur, homme d’esprit, et je parie qu’avant deux ans, nous aurons des gens d’esprit. Les bêtes ne peuvent pas durer dans une machine où il faut INVENTER des mesures, des arrestations de MM. Sambac et Blanqui, et enfin des proclamations.

Ne vous plaignez pas de ma mauvaise écriture, je suis dans un pays barbare. Hier, j’achète de la cire pour cacheter une lettre à Colomb, avant d’être à la poste, la lettre s’était décachetée dans ma poche. Que vous dirai-je, de l’encre, de la plume? – Je suis de votre avis sur le nouveau et futur séjour de Dominique. Comme vous êtes des rétrogrades encroûtés, je ne vous écris rien là-dessus depuis un mois. Marie-Anne d’Autriche, ou une autre reine, disait au cardinal de Retz: «Il y a de la révolte à annoncer qu’on se révoltera.»

Je pense comme vous; votre frère n’ayant développé aucune individualité, ayant été convenable comme M. de Croisenois et rien de plus, ne peut inspirer aucun attachement. Il n’y a pas de magie dans son nom, dirait M. de Salvandy. Donc, tout finira par six mois d’extrême-gauche. Donc Apollinaire, s’il a quelque bienveillance pour Dominique, ce dont il est permis de douter, profitera des moments que le destin lui laisse, pour dire au général Sébastiani:

«Le pauvre garçon vient de recevoir un fier soufflet; il quitte la première ville de commerce du continent (900 vaisseaux entrés, 890 sortis en 1830, sans compter un immense cabotage. Cette parenthèse est pour vous). Donc, on le renvoie d’une ville superbe, pour le jeter dans un trou, qui ressemble fort à Saint-Cloud; si ce n’est qu’il est beaucoup plus laid. C’est un ancien serviteur; il a quarante-huit ans, dont quatorze à l’armée; il a vu Moscou et Berlin, comme vous, général; donc la .»

Toute plaisanterie à part, vous n’avez pas d’idée de la supériorité dont jouissent les Consuls crucifiés sur les autres. Rien ne se fait que pour le bonheur d’être admis souvent aux dîners et aux soirées du Gouverneur350.

LXXXVIII
Au Même

Trieste, le 16 mars 1831.

Enfin, cher ami, ce matin j’ai reçu la lettre de voyage, dont voici copie.

Paris le 5 mars 1831.

Monsieur, j’ai l’honneur de vous annoncer que le Roi a jugé utile au bien de son service de vous nommer Consul de France à Civita-Vecchia, et que S. M. par la même ordonnance, en date du 5 de ce mois, a désigné pour vous remplacer M. Levasseur, qui se dispose à se rendre prochainement à Trieste. Vous voudrez bien, toutefois, Monsieur, ne pas quitter ce poste avant l’arrivée de votre successeur, et sans lui avoir fait la remise régulière des papiers de la chancellerie du Consulat. Je vous préviens en même temps, Monsieur, que je vais envoyer votre brevet à l’ambassadeur du Roi à Rome, en l’invitant à vous le transmettre directement à Civita-Vecchia, aussitôt que, par ses soins, il aura été revêtu de l’exequatur du gouvernement pontifical. Sa Majesté ne doute pas du zèle, etc.

H. Sébastiani.

Pas un mot des appointements; sans doute, ils sont barbarement réduits à 10,000 francs; sur quoi il faut entretenir un Chancelier. La Chancellerie rend 475 francs, au plus.

Maintenant M. de Sainte-Aulaire m’aimera comme M. Guizot m’a aimé. La rancune d’auteur se fera sentir. L’Histoire de la Fronde est fort modérée comme les écrits politiques du Guizot.

Mais l’influence de l’excellent Apollinaire me semble suffisante pour que Sainte-Aulaire ne me fasse pas de mal. Il passera là un an, tout au plus. Un gouvernement à bon marché aura à Rome un envoyé avec 30,000 francs et un Consul général pour les Etats Romains, avec 8,000 francs. L’essentiel, comme vous l’aurez vu, si vos occupations vous ont permis de parcourir la lettre au grand peintre351, l’essentiel est que Régime352 me permette de passer à Rome le carnaval et quinze jours par mois, pendant le reste de l’année, excepté dans les grandes chaleurs. M. Dumoret, consul à Ancône jadis, passait six mois à Rome.

Civita-Vecchia, malheureusement, est un peu révolté; j’aurai bien à souffrir du mauvais esprit des habitants. On chassera les plus égarés. Je pense qu’on se sera assuré d’avance de l’exequatur de Dominique. On a une dent bien longue contre tout animal écrivant. Pourquoi écrire? Si tous les imprimeurs étaient chapeliers ou tailleurs de pierre, nous serions plus tranquilles.

Je vous prie d’engager Apollinaire de me recommander à M. Régime, s’il est encore à Paris. «Ce pauvre diable, dira-t-il, est tombé. Permettez-lui de se consoler en admirant les ruines de la ville éternelle. Lui-même est une ruine, quarante-huit ans d’âge et triste débris de la campagne de Russie et de dix autres, Vienne, Berlin, etc.» Mais je réfléchis: Régime a, cependant, dû être jeune une fois. Par exemple, en 1800, quand j’étais dragon, que diable était-il, lui353?

309.D’un nouveau complot contre les Industriels, brochure, Paris, 1825.
310.Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier). Copie de la main de R. Colomb.
311.Son livre: Rome, Naples et Florence en 1817.
312.A M. V. de le Pelouze, rue Saint-Honoré nº 340 ou 41, vis à vis la rue de la Sourdière.
  Lettre publiée par Henri Cordier, dans Stendhal et ses amis, p. 6 et 7.
313.All’ornatissime signore il signor Alphonse Gonsolin, piazza Santa Croce, casa del Balcone, nº 7671, in Firenze.
314.Conteur italien mort à Agen vers 1562. C’est à Bandello que Shakespeare emprunta le sujet de Twelfth Night.
315.Fr. Morlacchi 1784-1841, son opéra de Tebaldo et Isolina eut un grand succès.
316.Alphonse de Lamartine, alors à l’ambassade française de Florence.
317.A l’Académie de Venise.
318.A l’Eglise des Frari.
319.Fr. Hayez, né à Venise en 1792. Voir aussi Promenades dans Rome, II. page 321.
320.Lettre publiée dans la Revue des Documents Historiques, décembre 1874.
321.Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
322.La date de cette lettre a pu être fixée, grâce à l’allusion, au discours de M. de Barante. M. de Barante, fut reçu à l’Académie française, le 20 novembre 1828; il fit l’éloge de son prédécesseur le comte de Sèze (C. S.).
323.Lettre publiée dans Stendhal et ses amis, par Henri Cordier, p. 105-106.
324.Mme Azur. Voir Vie de Henri Brulard.
325.Comp. «Victor Hugo n’est pas un homme ordinaire mais il veut être extraordinaire, et les Orientales m’ennuient.» Corresp. inéd. II, p. 68.
326.Les Mémoires de Vidocq avaient paru depuis peu. (Paris Tenon, 1828-1829, 4 vol.) et Le Dernier jour d’un condamné venait d’être mis en vente.
327.Préfet de police tombé avec Villèle (janvier 1828). —Corresp. inéd., II, p. 68.
328.Expédition des réfugiés portugais pour Terceira (18 janvier 1829).
329.La Fayette. (Corresp. inéd., II, p. 68).
330.Lettre publiée dans la Revue des documents historiques. Deuxième année.
331.Fripon. – Filou. – Fourbe. – Trompeur.
332.M. Hector de Latouche.
333.Celui des Promenades dans Rome.
334.Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
335.Lettre inédite (Collection de M. Auguste Cordier), copie de la main de R. Colomb.
336.Tout ceci concerne les Promenades dans Rome.
337.C’était le fils de Brunet, le célèbre acteur des Variétés.
338.Cela a duré pendant près d’une année (Note de R. C.)
339.Mme de Ménainville.
340.C’est ce que fit M. Delaunay, pour la 1re édition en 2 volumes in-8º.
341.Danseuse de l’Opéra; elles étaient deux sœurs. (R. C.).
342.Lettre inédite (Collection de M. Auguste Cordier), copie de la main de R. Colomb.
343.Mme Victor de Tracy.
344.Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
345.Sous l’œil des barbares, comme dirait le stendhalien Maurice Barrès.
346.Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
347.Cette lettre a été écrite avant le 6 novembre 1830, date du départ de Beyle pour l’Italie. Le Rouge et le Noir, dont il est question, a paru chez Levavasseur, en novembre 1830, daté 1831. – Cette lettre fait partie de la collection Stassart, à l’Académie royale de Belgique, Bruxelles, et m’a été obligeamment communiquée par M. le vicomte S. de Lovenjoul.
348.Grande bévue.
349.Comte d’Argout.
350.Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
351.M. Horace Vernet.
352.Le comte de Sainte-Aulaire, ambassadeur à Rome.
353.Lettre inédite (Collection de M. Aug. Cordier), copie de la main de R. Colomb.
Возрастное ограничение:
12+
Дата выхода на Литрес:
28 октября 2017
Объем:
310 стр. 1 иллюстрация
Правообладатель:
Public Domain

С этой книгой читают