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Читать книгу: «Double-Blanc», страница 23

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– Moi aussi… avec mon régiment… et dès que j’ai pu obtenir une permission, j’ai été rue Guyot… Votre hôtel était fermé…

– Je ne voulais plus demeurer si près du boulevard Malesherbes! Je me souvenais de ce qui s’est passé le mercredi des Cendres et j’ai loué aux Champs-Élysées un grand appartement meublé. J’ai bien fait, puisque j’ai pu y établir une ambulance… où je vais vous recevoir et où vous guérirez plus vite qu’au Val-de-Grâce.

– Je suis déjà guéri, depuis que je vous ai retrouvée.

La marquise ne répondit pas à cette allusion aux sentiments du dernier des Scaër, la première depuis leur miraculeuse rencontre après une longue séparation.

Il ne convenait pas à Mme de Mazatlan d’exprimer les siens avant d’avoir échangé avec lui des récits qui allaient les mettre au courant de leurs aventures respectives.

Les cœurs changent quelquefois avec les événements, et elle voulait savoir d’abord sur quel terrain elle marchait.

Elle conduisit chez elle Hervé et elle l’installa dans la seule chambre qui restât libre. Les autres et le salon étaient occupés par une douzaine de blessés recueillis après les premiers combats du siège, soignés par deux sœurs de Saint-Vincent-de-Paul et visités tous les matins par un médecin militaire.

La marquise couchait sur un lit de camp dans le cabinet de toilette, et se passait parfaitement de femme de chambre.

Elle n’avait gardé que le fidèle Dominguez, qui veillait à tout et qui suffisait à tout, même à préparer les repas très sommaires de sa vaillante maîtresse.

Deux heures après son entrée à l’ambulance privilégiée du rond-point, Scaër, dûment pansé de sa blessure et complètement remis de ses fatigues, sinon de ses émotions, retrouvait la marquise dans la salle à manger où elle l’attendait pour le servir à table.

Elle pensait à tout et elle lui avait fait préparer un dîner dont il avait grand besoin après une si rude journée.

Un dîner, comme on en faisait encore au mois d’octobre dans Paris assiégé, quand on était très riche, et comme, un peu plus tard, on n’en fit plus à aucun prix.

Scaër, il faut l’avouer, mangea comme quatre, et ce ne fut qu’après avoir apaisé sa faim qu’il se trouva en état de s’expliquer avec Mme de Mazatlan qui prenait plaisir à le voir satisfaire ce glorieux appétit, rapporté du champ de bataille, avec une blessure assez légère pour lui permettre de jouer des mâchoires.

La balle n’avait fait qu’érafler la joue et ne devait laisser d’autre trace de son passage qu’une balafre bien placée: une de ces balafres qui ne défigurent pas et qui plaisent aux femmes.

Il fallut enfin en venir aux explications décisives et, cette fois encore, ce fut Mme de Mazatlan qui commença.

– Qu’avez-vous pensé de moi depuis notre séparation? demanda-t-elle en regardant fixement Hervé.

– J’ai pensé, je l’avoue, que vous m’aviez oublié… Mais je vous jure que moi je n’ai pas cessé un seul instant de penser à vous… J’attendais toujours de vos nouvelles, et si la guerre avec la Prusse n’était pas survenue, je n’aurais pas quitté la Bretagne… la guerre et d’autres événements que vous ignorez…

– Apprenez-les moi.

– Héva et sa mère sont vengées. Bernage est mort avec son complice… sa fille a péri avec eux.

– Quoi!… elle aussi! murmura la marquise, très émue. Et comment?…

Scaër raconta tout: la lugubre découverte qu’il avait faite au sommet de la tour de Rustéphan, l’arrivée de Bernage au château et le naufrage du yacht à la pointe de Trévic.

Mme de Mazatlan l’écouta sans l’interrompre, et quand il eut fini, il vit qu’elle avait les larmes aux yeux.

Assurément, elle ne s’attendrissait pas sur la fin bien méritée des assassins. Elle pleurait la malheureuse jeune fille qui n’était pas coupable et qui avait partagé leur sort.

Scaër lui sut gré de la pleurer.

– J’aurais voulu qu’elle vécût, dit-elle, Dieu en a décidé autrement. Écoutez maintenant ce que j’ai à vous apprendre.

Depuis notre dernière entrevue, après votre départ pour Trégunc, j’ai continué à chercher des preuves contre les assassins d’Héva. Je savais que la police cherchait de son côté et j’étais certaine qu’elle n’arriverait pas à les connaître. C’est mon brave Dominguez qui m’a indiqué ce qu’il fallait faire pour y parvenir. Il s’est souvenu d’un homme qui était venu jadis à la Havane avec Berry, le futur gendre de Bernage. Dominguez les y avait vus et savait qu’ils étaient intimement liés. Au bout de quatre mois, il a fini par découvrir que cet homme, un aventurier américain, nommé Disney, habitait Baltimore. Je n’ai pas hésité, je me suis embarqué pour l’Amérique avec Dominguez, et mon vieux serviteur a retrouvé, non sans peine, ce Disney qui se trouvait à peu près sans ressources et qui en voulait beaucoup à ce Berry de l’avoir abandonné, à la fin de l’hiver dernier, pour revenir en Europe.

Ces deux coquins n’avaient pas de secrets l’un pour l’autre; Berry n’avait pas caché à Disney que le but de son voyage en France était de faire chanter son ancien complice Bernage, et Berry n’avait pas donné de ses nouvelles depuis son départ. Disney, habilement interrogé et largement payé par Dominguez, lui a raconté tout ce qui s’est passé, il y a dix ans, à Paris et en Bretagne. Et ces renseignements, Disney les tenait de Berry qui les lui avait même laissés par écrit, en lui recommandant de les remettre à la justice des États-Unis, s’il ne recevait pas de ses nouvelles avant la fin de l’année 1870. Dominguez l’a lu, ce testament d’un bandit résolu à se venger, après sa mort, si Bernage refusait d’acheter son silence. L’écrit est resté entre les mains de Disney qui le produira quand je voudrai.

– Et cet écrit contient le récit des crimes de 1860! s’écria Scaër.

– Le récit complet, détaillé et signé de la main de Berry qui avait pris ses précautions pour assurer sa vengeance au cas où Bernage se déferait de lui. Dominguez, qui l’a lu, me l’a répété presque mot pour mot, et le voici:

En 1859, Georges Nesbitt était l’associé de Bernage dans de grosses affaires avec la Chine qui les avaient enrichis. Nesbitt surtout, parce qu’il avait apporté la plus grosse part du capital engagé. À cette époque, Nesbitt se décida, vous le savez, à faire venir près de lui sa nièce et sa belle-sœur. Elles étaient en route pour la France, lorsqu’il fut subitement appelé à Hong-Kong par la faillite d’un négociant chinois qu’il commanditait. Il s’agissait de sauver une grosse somme. Nesbitt partit, après avoir chargé Bernage de recevoir ses parentes à leur arrivée à Paris. Bernage conçut alors la pensée de les supprimer tous pour s’emparer de la fortune de Nesbitt, qui avait, par testament déposé chez un notaire, institué Héva sa légataire universelle. Bernage le savait. Il commença par envoyer à Brest ce Berry qui était un de ses commis et son âme damnée. Berry reçut mes malheureuses parentes et les installa dans le cottage où vous les avez vues. Bernage n’avait pas encore mûri son plan. Il se réservait de l’exécuter plus tard. Il n’y manqua pas. Georges Nesbitt, revenu au mois d’octobre, fut étranglé dans la maison de la rue de la Huchette par les deux scélérats qui, trois semaines après, en firent autant à Héva et à sa mère, en Bretagne. Bernage, alors, paya son complice et le décida à quitter la France, en lui faisant des promesses qu’il n’a pas tenues. Berry, après avoir dépensé tout l’argent qu’il avait reçu, s’est lassé de vivre d’expédients et s’est décidé à revenir exploiter Bernage. Vous devinez le reste.

– Je devine qu’il a commencé par le menacer et qu’ils n’ont pas tardé à tomber d’accord. Bernage l’a apaisé en lui sacrifiant sa fille. Mais je ne comprends pas encore comment Bernage a pu s’emparer de la fortune de Georges Nesbitt.

– Il paraît que cette fortune consistait en valeurs mobilières au porteur et que Bernage en était le dépositaire. Il n’a eu qu’à les garder, puisque Nesbitt n’était plus là pour les lui réclamer.

Et je suppose qu’il les emportait avec lui sur son yacht, car lorsqu’il s’est aperçu qu’on le soupçonnait, il s’est décidé à passer à l’étranger avec son futur gendre. Dieu qui les a puni a voulu que la mer engloutît avec eux les sommes volées. Ma pauvre amie n’en aurait pas profité, puisqu’elle est morte.

– Mais elle a hérité, s’il est vrai qu’elle ait été assassinée trois semaines après son oncle… la fortune serait revenue à ses héritiers, à elle… à sa mère, si sa mère lui avait survécu…

– Sa mère a été tuée avant elle… Berry l’a dit à ce Disney en lui racontant les détails du crime… Il a même eu soin de constater le fait dans l’écrit qu’il a signé.

– Si on pouvait prouver cela, l’héritage passerait au parent le plus proche… à vous peut-être…

– Je le crois… j’étais sa cousine germaine, puisque nos mères étaient sœurs; et sa famille du côté paternel est éteinte, mais qu’importe?… ce n’est pas cette fortune que je regrette…

– Oh! je le sais… mais je me demande pourquoi ces scélérats ont tant tardé à faire disparaître la preuve de leurs crimes…

– Ils se croyaient assurés de l’impunité. Cet hiver, ils sont su que je les cherchais, ces preuves, et que vous les cherchiez aussi. C’est alors seulement qu’ils ont essayé de les anéantir… en mettant le feu à la maison où ils avaient caché le cadavre de leur première victime.

– Ils n’ont pas réussi à le brûler, mais ils ont réussi à l’enlever et à le jeter dans la Seine. À Rustéphan, le temps leur a manqué… les os d’Héva et de sa mère y sont encore…

– Nous pourrons donc après la guerre leur donner une sépulture chrétienne, mais vous ne m’avez pas parlé de cette femme qui se faisait appeler Mme de Cornuel… elle n’était pas sur le yacht?

– Non. Bernage l’avait laissée à Paris. Un obus prussien vient de la tuer… sous mes yeux… dans une maison que mes soldats avaient prise… à Bagneux… C’est elle qui m’a blessé d’un coup de pistolet qu’elle m’a tiré à bout portant.

– Que faisait-elle là, bon Dieu?

– Elle veillait sur un objet que Bernage y avait caché et que j’ai trouvé.

– Un… objet?

– Oui… je ne sais comment appeler cet étui, dit Scaër en le tirant de sa ceinture et en le plaçant sur la table devant la marquise. Que pensez-vous qu’il contient?

Elle ne répondit pas et elle se garda d’y toucher. Elle en avait peur.

À ce moment, Dominguez entra. Scaër, qui l’avait déjà vu en arrivant, le lui remit en le priant de le briser, et un instant après, Dominguez, qui s’était servi d’une hache, le rapporta fendu d’un bout à l’autre, comme une boîte à sardines dont on a soulevé le couvercle avec un couteau.

Le vieil intendant venait annoncer à Mme de Mazatlan que l’aide-major de service commençait sa visite aux blessés établis dans le salon.

– J’y vais, dit la marquise en le congédiant d’un geste.

Et dès qu’il fut sorti, Scaër tira de l’étui un rouleau de papiers jaunis par le temps.

Il y avait trois titres de rente trois pour cent, de trente mille francs chacun, au nom de mademoiselle Héva Nesbitt.

– Ah! s’écria-t-il, je comprends que Bernage ne les ait pas pris… il n’aurait pas pu s’en servir, puisqu’ils n’étaient pas au porteur. Mais je ne comprends pas qu’il ne les ait pas détruits. Qui sait par quelle combinaison frauduleuse il espérait se les approprier plus tard… quand la prescription de dix ans aurait mis l’assassin d’Héva à l’abri des poursuites criminelles. Il était très capable de fabriquer un faux acte de décès et un faux testament datés d’une année où Héva Nesbitt eût été majeure. Elle était citoyenne des États-Unis, régie par la loi américaine, et peut-être que là-bas, on n’y regarde pas de très près… Mais qu’importe tout cela? Vous êtes la seule héritière d’Héva. Nous prouverons qu’elle est morte, et que son oncle et sa mère sont morts avant elle. Ces titres sont à vous.

– Je n’en veux pas, dit vivement la marquise.

– Il faut pourtant que vous les preniez, car je ne puis pas les garder, répliqua Scaër.

Et il ajouta en souriant à demi:

– Vous emploierez cette fortune à fonder un hôpital. N’était-ce pas votre intention quand vous êtes arrivée à Paris?

– Oui… et je n’ai pas renoncé à réaliser ce projet. J’y consacrerai tout ce que je possède et je me retirerai dans un couvent.

– Vous?… au couvent! s’écria douloureusement Hervé.

– J’y suis résolue. Dieu a puni les assassins d’Héva et je suis seule au monde. Ma vie est finie.

– Seule au monde!… ne savez-vous donc pas que je vous aime?

– Vous ne me l’avez jamais dit, murmura la marquise.

– Mais, je vous le dis enfin…, je ne sais ce qu’il adviendra de moi… et je ne veux pas mourir sans vous avoir avoué mon amour.

– Une déclaration à l’ambulance!…

– C’est ridicule, je le sais, et vous avez le droit de vous moquer de moi.

– Je n’ai garde… mais le jour n’est pas venu de me parler de votre amour. Tant que durera cette horrible guerre, j’appartiendrai à mes blessés et vous, mon ami, vous vous devrez tout entier à votre pays envahi. Quelle valeur auraient les serments que nous échangerions, alors que vous pouvez être tué demain?

– Mais… après la guerre? interrompit Hervé, haletant d’émotion.

– Je m’en remets à Dieu qui tient notre sort entre ses mains. Allez vous battre!… Si vous mourez pour la France, je me consacrerai à lui.

– Et si je ne meurs pas?

– Je serai votre femme. Dieu l’aura voulu.

Épilogue

Dieu voulut.

Promptement guéri de sa blessure, Hervé prit part à tous les combats jusqu’à la fin du siège. Il en revint sain et sauf, et depuis dix-sept ans la marquise de Mazatlan est devenue la baronne de Scaër.

Ils se sont mariés après la Commune; ils ont eu trois fils et ils sont parfaitement heureux – comme les époux à la fin des contes de fées.

C’est justice, car leur histoire est bien un conte de fées. Ils ont eu bien des peines, mais il ne manque à leur bonheur que la joie d’avoir près d’eux Alain Kernoul.

Le pauvre gars aux biques est mort le lendemain de l’affaire de Bagneux, où il s’était conduit en héros. Il est mort dans les bras de son maître, qui lui a tenu parole en fondant une messe à perpétuité dans l’église de Trégunc pour le repos de l’âme de Zina.

La marquise a hérité de sa cousine, après un voyage en Amérique qu’elle a dû entreprendre pour faire reconnaître ses droits. Toutes les questions de survie ont été jugées en sa faveur, grâce au témoignage de ce Disney qui a produit au tribunal la confession écrite de l’abominable Berry.

Il a été établi que la malheureuse Héva avait survécu à son oncle d’abord et ensuite à sa mère assassinée comme elle, et un instant avant elle, dans les ruines de Rustéphan.

De cette fortune inattendue, Mme de Scaër a fait un noble usage. Elle n’a pas fondé un hôpital à Paris, où il y en a déjà bien assez, mais elle en a fait bâtir deux dans le pays de Cornouailles, sans compter un asile pour les veuves de marins et pour les orphelins.

Autour de Trégunc, il n’y a plus de pauvres.

Elle habite avec son mari le château qu’ils ont fait restaurer. Ils n’y donnent pas de fêtes à leurs voisins et on n’y court pas des rallye-paper, comme l’avait rêvé jadis la malheureuse Solange.

Ils n’y font que du bien et cela suffit à remplir leur existence. Leurs enfants grandissent et prospèrent. Les terres, dégagées d’hypothèques et cultivées avec intelligence, produisent le double de ce qu’elles rapportaient au temps où Hervé les hérita de son père.

Il avait mis dix ans à se ruiner; il n’en a pas mis davantage à se refaire et il laissera à ses fils une grande situation.

Delle, qui est devenu un médecin de premier ordre, un prince de la science, comme on dit maintenant, Delle, l’ancien interne de l’Hôtel-Dieu, lâche quelquefois sa clientèle pour s’en aller passer vingt-quatre heures chez les châtelains de Trégunc, qui lui font fête, on le croira sans peine.

Il leur apporte des nouvelles de Paris, où ils ne vont guère, et ils aiment à parler ensemble du passé.

À son dernier voyage, il leur a appris ce que c’était que la prétendue veuve d’un colonel de dragons, l’odieuse Cornuel que le brave Kernoul regrettait de n’avoir pas tuée de sa main.

Cette créature, après avoir fait toutes sortes de métiers inavouables, avait été autrefois la maîtresse de Bernage, du vivant de sa femme qui en était morte de chagrin.

Elle avait trempé dans tous les crimes de ce misérable et l’obus allemand qui l’a envoyée en enfer a écrasé une vipère.

Delle les a renseignés aussi sur Pibrac, qui vient de faire une fin qu’on aurait pu prédire sans être sorcier.

Après avoir dissipé son bien jusqu’au dernier sou, pendant que sa digne compagne, Margot, s’enrichissait en courant d’autres aventures, il s’est estimé très heureux de l’épouser, pour avoir, comme il le dit cyniquement, ses repas réglés, et elle ne lui fait pas la vie douce.

Chacun, en ce monde et dans l’autre, récolte ce qu’il a semé.

Delle, après la guerre, n’a pas peu contribué à éclairer la justice française sur le double meurtre de Rustéphan. Les squelettes étaient restés dans le trou où il les avait laissés, et quand on les a retrouvés, il a démontré scientifiquement que c’étaient bien ceux de deux femmes, une très jeune et l’autre d’âge mûr. On a pu, grâce à lui et en interrogeant les vieux paysans de la contrée, reconstituer la scène de l’assassinat. On a fait appel à leurs souvenirs et la mémoire leur est revenue. Des Bretons qui s’étaient tus après la disparition des étrangères, en 1860, se sont rappelé au bout de dix ans qu’ils avaient entendu crier pendant une nuit d’octobre.

Les coupables ont échappé au châtiment légal, mais il n’est plus resté de doutes dans l’esprit des magistrats qui ont dirigé la nouvelle enquête.

Et les os des deux victimes reposent en terre sainte, dans le cimetière de Trégunc, à côté du tombeau des Scaër.

Hervé et sa femme y vont souvent prier, et il leur arrive aussi d’aller, comme en pèlerinage, à ce dolmen de Trévic où ils se sont rencontrés, pour la première fois, sans se connaître.

Ils viennent s’asseoir à l’ombre des pierres colossales, les yeux tournés vers la mer vengeresse qui a englouti les assassins d’Héva et, la main dans la main, ils évoquent le passé: leurs douleurs et leurs joies; et quand il leur arrive de parler de la scène du bal de l’Opéra, Hervé s’amuse à appeler sa chère femme par le surnom que Pibrac lui avait donné à cause du domino qu’elle portait.

Il l’appelle: Double-Blanc et elle ne s’en fâche pas, car elle sait bien que leur bonheur à tous deux n’a tenu qu’à un incident de cette nuit du samedi gras.

Si elle n’avait pas eu le courage d’entrer dans la loge où s’agitaient Pibrac et sa bande tapageuse, elle n’aurait jamais épousé Hervé de Scaër.

Tout chemin mène au mariage.

Возрастное ограничение:
12+
Дата выхода на Литрес:
30 августа 2016
Объем:
420 стр. 1 иллюстрация
Правообладатель:
Public Domain

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