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Читать книгу: «La Pupille», страница 4

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SCENE XI

ARISTE, ORGON, JULIE, LE MARQUIS.

ORGON, à Ariste, au fond du théâtre.

Ce que vous me dites là me faut un grand plaisir… (Montrant Julie et le marquis.) Les voilà, ces pauvres enfants! Que l'on passe d'heureux moments à cet âge!

ARISTE.

Je ne perds point de temps, comme vous voyez: mon empressement vous prouve combien je suis sensible à cet honneur.

ORGON.

Je suis d'avis que l'on dresse le contrat aujourd'hui. L'idée d'une noce me ragaillardit; et quoique la mode des violons soit passée, il faut en avoir et suivre la manière bourgeoise… (S'apercevant du trouble où sont Julie et le marquis.) Mais, il me semble que nos amants se boudent… (Au marquis, en s'approchant.) Qu'as-tu donc, Valère? te voilà tout rêveur.

LE MARQUIS.

Une bagatelle, mon oncle.

ARISTE, à Julie, en s'approchant aussi.

Et vous, Julie, quel est le trouble où je vous vois?

JULIE.

Vous êtres dans l'erreur à mon égard. Je vous y ai laissé, parce que je n'ai point cru que les conséquences en seroient si promptes, ni si sérieuses: mais je me trouve forcée de vous dire que vous ne m'avez point entendue.

ARISTE.

Comment?

ORGON.

Qu'est-ce que cela veut dire?

LE MARQUIS, à Julie.

Il n'est pas mal de le prendre sur ce ton! et c'est bien à vous à vous plaindre vraiment… (A Ariste et Orgon.) Il est bon que vous sachiez que nous avons eu quelque altercation ensemble. Mademoiselle, sur un mot, se révolte, et fait la méchante.

ORGON.

Oh! n'est-ce que cela? Bon! bon! ce sont là de ces orages qui mènent les amants au port.

ARISTE, à Julie.

Ne vous repentez point de vous être déclarée. Il ne faut point, ma chère Julie, passer si promptement d'un sentiment à un autre. Votre querelle est une querelle d'amitié.

LE MARQUIS.

Faites-lui un peu sa leçon, je vous prie, monsieur.

ORGON, à Julie et au marquis.

Allons, allons, mes enfants, raccommodez-vous.

JULIE.

Laissez-moi, de grâce! Vous prenez un soin inutile.

ARISTE.

Julie, je vous en conjure! faites cesser ce mystère.

JULIE.

Non, monsieur. Contre toute raison, j'ai fait voir le foible de mon coeur: j'ai fait connoître celui pour qui je me déclarois; mais ses interprétations fausses, la conduite qu'il observe avec moi m'avertissent assez que je n'en ai que trop dit.

(Elle sort.)

SCENE XII

ARISTE, ORGON, LE MARQUIS.

ORGON, au marquis.

Pourquoi donc vous attirer ces reproches? Il faut que vous lui ayez donné des sujets violents de se plaindre.

LE MARQUIS.

Non; cela m'étonne. La brouillerie est venue sue ce qu'elle m'a dit qu'il n'y avoit jamais eu de liaison sincère entre elle et moi, et qu'il ne falloit point compter sur les discours des jeunes gens aimables.

ORGON.

Entre nous, tu as un air libertin qui ne me persuaderoit point, si j'étois fille.

LE MARQUIS.

Que voulez-vous, mon oncle? je ne me referai point. On a des façons aisées; on a du brillant: tout cela est naturel… Mais quant à Julie, je la demande en mariage: n'est-ce pas assez lui prouver que je l'aime? Il faut qu'un joli homme soit furieusement épris pour former une pareille résolution.

ORGON.

A la vérité, je ne conçois pas qu'une fille puisse désirer quelque chose au-delà du mariage… (A Ariste.) Mais, que dites-vous à tout cela, Ariste?

ARISTE.

Franchement, je ne sais. Il me vient différentes idées qui se détruisent les unes les autres. Ce que je vois, ce que j'entends, semble se contredire, et… (Au marquis.) Mais, ce ne peut être que vous qu'elle aime?

LE MARQUIS.

Eh! vraiment non. Je le sais bien.

ARISTE.

Elle craint, comme vous dites, que votre passion pour elle ne soit pas sincère, et que vous ne soyez aussi inconstant que la plupart des jeunes gens, qui font profession de l'être?

LE MARQUIS.

Tout juste.

ARISTE.

Et elle s'exhale en reproches, parce que vous n'avez pas été assez prompt à la rassurer?

LE MARQUIS.

Je lui ai pourtant répété cent fois que nous étions faits l'un pour l'autre: mais il ne faut pas que cela vous surprenne; c'est le tourment d'un coeur bien épris de toujours douter de son bonheur.

ORGON, à Ariste.

Il est vrai qu'elle ne le croit pas où elle le voit.

SCENE XIII

LISETTE, ARISTE, ORGON, LE MARQUIS.

LISETTE, à Ariste.

Que s'est-il donc passé ici, monsieur, et qui peut avoir si fort chagriné Julie? Elle est dans une tristesse que je ne puis vous exprimer: elle parle de retourner au couvent. Je la questionne; elle ne me répond que par des soupirs. Enfin, elle m'envoie vous demander si, avec la permission de ces messieurs, elle pourrait vous entretenir un moment?

ARISTE.

Je l'entendrai tant qu'il lui plaira.

LE MARQUIS, chantant.

"Divin Bacchus!.. La, la, la!"

ORGON.

Je donnerois, je crois, mon bien, pour être aimé de la sorte.

Tu ne sens pas ton bonheur, mon neveu.

LISETTE.

Il faut bien que monsieur votre neveu lui ait donné quelque sujet de mécontentement; car elle s'est écriée plusieurs fois: "Ah! dans quel trouble me jette ce Valère! Qu'il me cause d'embarras et de peine! Quel supplice d'aimer sans retour!"

ORGON, à part.

La pauvre enfant!

LE MARQUIS.

Je suis fâché qu'elle ne me croie pas sur ma parole.

LISETTE.

Allez, cela est mal à vous, monsieur. Les hommes sont bien ingrats et bien insensibles. Hélas! elle avoit beau me dire qu'elle ne vous aimoit pas, j'ai toujours bien remarqué, moi, ce qui en étoit, et cela n'est que trop vrai pour elle.

LE MARQUIS.

Crois-moi, mon enfant, elle n'est pas la première.

ORGON.

Ecoutez, Valère. Je suis d'avis que vous alliez trouver cette aimable personne, que vous lui juriez encore que vous êtes pénétré de sa beauté et de son mérite; enfin, que vous ne la laissiez pas dans un trouble que vous pouvez dissiper.

LE MARQUIS.

Ah! que me demandez-vous? Faut-il que je redise un million de fois la même chose? Non, je ne le puis. Je suis piqué aussi de mon côté.

ORGON.

Quoi! vous faites le cruel?

LISETTE, à part.

Est-il possible que l'impertinence soit un titre pour être aimé?

ARISTE, au marquis.

Julie étant forcée, par son ascendant, à se déclarer pour vous, il ne vous sied pas, monsieur, d'user de rigueur. Etre aimé est un bien digne d'envie, et le plus bel apanage de l'humanité; mais c'est en abuser que de manquer d'égards pour les personnes qui nous rendent hommage, et de ne pas épargner à un sexe plein de charmes jusqu'à la moindre inquiétude.

ORGON.

C'est aussi mon sentiment.

LE MARQUIS, à Ariste.

Je sais comment on doit conduire une passion.

ARISTE, à Lisette.

Lisette, dites à Julie que je l'attends ici.

(Lisette sort.)

Возрастное ограничение:
12+
Дата выхода на Литрес:
28 сентября 2017
Объем:
31 стр. 1 иллюстрация
Правообладатель:
Public Domain

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