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Читать книгу: «La Pupille», страница 3

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SCENE VII

ARISTE, JULIE, LISETTE.

ARISTE, à Lisette.

Lisette, retirez-vous.

(Lisette sort.)

SCENE VIII

ARISTE, JULIE.

ARISTE, à part.

Elle a quelquefois entendu parler du marquis comme d'un homme peu formé; elle craint sans doute que je ne la désapprouve.

JULIE, à part.

Quel parti prendre avec un homme trop modeste pour rien entendre?

ARISTE.

Je ne devrois point, Julie, paroître en savoir plus que vous ne voulez m'en dire; mais enfin, les soins que j'ai pris de votre enfance et l'amitié que je vous ai toujours témoignée, me font prétendre à ne rien ignorer de ce qui vous touche. Quelques amis m'ont parlé en particulier. Ce n'est pas tout. Depuis un temps, je vous trouve rêveuse, inquiète, embarrassée. Il faut que vous en conveniez, Julie, quelqu'un a su vous toucher.

JULIE.

J'en conviendrai, monsieur. Oui, quelqu'un a su me plaire; mais ne tenez point compte de ce qu'on a pu vous dire, et ne me demandez point qui est celui pour qui je sens du penchant, car je ne puis me résoudre à vous le déclarer.

ARISTE.

Auriez-vous fait un choix…?

JULIE, l'interrompant.

Je ne pouvois pas mieux choisir: la raison, l'honneur, tout s'accorde avec mon amour.

ARISTE.

Eh! quand cet amour a-t-il commencé?

JULIE.

En sortant du couvent… Quand je commençai à vivre avec vous.

ARISTE.

Mes soupçons ne peuvent tomber que sur peu de personnes… Encore une fois, Julie, je sais ce qui se passe; et, d'avance, je puis vous répondre que votre amour est payé du plus tendre retour, que l'on désire de vous obtenir, avec l'ardeur la plus vive et la plus constante.

JULIE.

Si vous devinez juste, mon sort ne sauroit être plus heureux.

ARISTE.

Je ne crois pas me tromper; mais, après les assurances que je vous donne, quelle raison auriez-vous encore de me taire son nom? N'est-ce pas une chose qu'il faut que je sache, tôt ou tard, puisque mon consentement vous est nécessaire?

JULIE.

Ce seroit à vous à le nommer… Je vois bien que vous ne m'entendez pas.

ARISTE.

Je vous entends, sans doute; et je le nommerois si je n'avois pas mérité d'avoir plus de part à votre confidence.

JULIE.

Vous l'auriez cette confidence, si je n'étois pas certaine que vous combattrez mes sentiments.

ARISTE.

Moi, les combattre! Suis-je donc si intraitable! Pouvez-vous douter de mon coeur? Croyez que je n'aurai point de volonté que la vôtre. J'en ferai serment, s'il le faut.

JULIE.

Puisque vous le voulez, je vais donc tâcher de m'expliquer mieux.

ARISTE.

Parlez.

JULIE.

Mais je prévois qu'après je ne pourrai plus jeter les yeux sur vous.

ARISTE.

Cela n'arrivera pas, car je serai de votre sentiment.

JULIE.

Non, après un tel aveu, permettez que je me retire.

ARISTE.

Volontiers… Mais ne craignez rien, encore un coup. Nommez-le moi; vous me verrez aller, de ce pas, assurer de mon consentement celui que vous avez choisi.

JULIE.

Vous le trouverez aisément; je vais vous laisser avec lui… Représentez-lui qu'il est peu convenable à une fille de se déclarer la première; déterminez-le à m'épargner cette honte… Je vous laisse avec lui… C'est, je crois, vous le faire connoître d'une façon à ne pas vous y méprendre.

(Elle veut se retirer; mais elle voit venir le marquis, ce qui la fait rester.)

SCENE IX

LE MARQUIS, ARISTE, JULIE.

ARISTE, à part.

Ne sommes-nous pas seuls?.. Que penser de ce discours?

LE MARQUIS, à part, au fond du théâtre.

Je les trouve fort à propos ensemble.

JULIE, à part.

Que vient faire ici le marquis?.. Le fâcheux contre-temps!

LE MARQUIS, à Julie.

Je vous trouve donc, divine personne?.. (A Ariste.) Eh bien! seigneur Ariste, mon oncle m'a rapporté que vous agissiez en galant homme. Tout est convenu, sans doute.

ARISTE, à part.

Je ne l'avois pas vu d'abord; mais voilà l'énigme expliquée.

LE MARQUIS.

Mais quel présage funeste! L'un parle tout seul et ne me répond pas; l'autre détourne la tête et me fait un clin d'oeil. Comment interpréter tout ceci?

JULIE.

Un clin-d'oeil! Qui? moi, monsieur?

LE MARQUIS.

Oui, ma charmante. Qu'en dois-je augurer? Mon oncle auroit-il fait un faux rapport? auroit-on juré de traverser nos feux? Parlez… (A Ariste.) Ah! seigneur Ariste, dissipez une inquiétude mortelle.

JULIE, à part.

Que je suis malheureuse!

ARISTE.

Vous avez lieu d'être, tous deux, contents; rien ne s'oppose à vos désirs, la volonté de Julie est une loi pour moi… (Au marquis.) Et, à votre égard, monsieur, l'amitié que j'ai toujours eue pour votre oncle est trop intime pour que je ne consente pas volontiers à ce qui peut en resserrer les noeuds.

LE MARQUIS.

Vous nous rendez la vie. Vous êtes un homme charmant, divin, adorable. Je vous sais bon gré de n'avoir pas d'entêtement ridicule et de connoître que je vaux quelque chose.

ARISTE.

Vous appartenez à de trop honnêtes gens pour ne pas espérer que vous rendrez une femme heureuse.

LE MARQUIS.

Ecoutez donc, nous sommes jeunes, riches; nous nous aimerons: il faudroit qu'une influence bien maligne tombât sur nous pour nous rendre malheureux. Il est vrai que le diable s'en mêle quelquefois.

ARISTE.

Je vais trouver Orgon, et lui apprendre que tout va selon ses intentions… Nous reviendrons bientôt, pour prendre les arrangements nécessaires… (A Julie, en montrant le marquis.) Monsieur voudra bien vous tenir compagnie, Julie, pendant le peu de temps que je suis obligé de vous quitter.

LE MARQUIS.

Allez, allez, monsieur, je me charge de ce soin.

(Ariste sort.)

SCENE X

JULIE, LE MARQUIS.

LE MARQUIS, à demi-voix.

Voilà une petite personne bien contente.

JULIE.

Tout-à-fait, monsieur. Je vous prie de vouloir bien me dire ce que tout ceci signifie.

LE MARQUIS.

Comment! vous le dire? La chose est, je crois, assez claire.

On comble nos voeux, on nous marie.

JULIE.

On nous marie?.. Dites-moi donc quel rapport, quelle liaison il y a entre vous et moi?

LE MARQUIS.

Je ne sais si je me trompe, mais je me suis flatté qu'il y en avoit tant soit peu.

JULIE.

Et vous auriez osé faire parler à Ariste sur cette confiance?

LE AMRQUIS.

Assurément. En êtes-vous fâchée? Je ne le crois pas. Je sais que c'est à l'amant à faire des démarches. Une fille aimeroit passionnément qu'une bienséance mal entendue lui prescrit de se taire; aussi, quand on est instruit du bel usage, on lui épargne la peine de se déclarer. Vos yeux ont trop su me parler pour que je demeurasse dans l'inaction; et, si vous voulez m'ouvrir votre coeur, vous conviendrez que vous m'en savez quelque gré.

JULIE.

En vérité, monsieur, un pareil discours me semble bien extraordinaire.

LE MARQUIS.

Oh çà! si vous voulez que nous soyons amis, il faut vous défaire de cette retenue hors de saison. Que diable! quand on se convient, et que les tuteurs, les oncles et tous ces animaux-là consentent, à quoi bon se contraindre?

JULIE.

Si l'on consent de votre côté, je puis vous assurer qu'il n'en est pas de même du mien.

LE MARQUIS.

Quoi! votre tuteur ne vient pas, dans le moment, de me témoigner le plaisir que lui fait notre union?

JULIE.

Il est dans l'erreur, et je l'en aurois déjà désabusé si la surprise où je suis me l'avoit permis.

LE MARQUIS.

Quel est donc votre dessein? Avez-vous envie qu'il s'oppose à ce que vous désirez vous-même?

JULIE.

Mais, encore une fois, sur quel fondement vous êtes-vous imaginé ce désir de ma part?

LE MARQUIS.

La question est charmante! Savez-vous bien qu'à la fin je me fâcherai?

JULIE.

Mais vraiment, vous vous fâcherez si vous voulez. Soyez persuadé que je n'ai, de ma vie, pensé à vous.

LE MARQUIS.

C'est une façon de parler.

JULIE.

Non; vous pouvez prendre ce que je dis à la lettre.

LE MARQUIS.

Allons, allons, je sais ce que j'en dois croire.

JULIE.

Ne poussez pas, croyez-moi, plus loin l'extravagance.

LE MARQUIS.

Ne soyez pas plus long-temps cruelle à vous-même.

JULIE.

Finissons, de grâce.

LE MARQUIS.

Franchement, vous croyez donc ne me point aimer?

JULIE.

Je le crois, et rien n'est plus certain.

LE MARQUIS.

Je vous permets de me haïr toujours de même.

JULIE.

Je ne puis plus soutenir un pareil entretien.

LE MARQUIS.

Un coeur qui ne sent point son mal est dangereusement atteint.

JULIE, à part.

La fatuité est un ridicule bien insupportable.

LE MARQUIS, à part.

Cette fille prend plaisir à se donner la torture.

Возрастное ограничение:
12+
Дата выхода на Литрес:
28 сентября 2017
Объем:
31 стр. 1 иллюстрация
Правообладатель:
Public Domain

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