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Читать книгу: «Œuvres complètes de lord Byron, Tome 10», страница 26

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LETTRE CCX

A M. MOORE

19 janvier 1815.

...................

«Quant à votre question par rapport aux chiens 145… je ne veux pas dire de mal de ma mère; mais combien de tems un ami ou une maîtresse (l'addition d'un plaisir charnel étant tout ce qui distingue ces deux affections) peuvent-ils reconnaître leur amant ou leur ami? Je n'en sais rien, ou du moins vous le savez aussi bien que je vous le pourrais dire. Pour ce qui est de la mémoire des chiens, mettant à part Boatswain, le plus cher, hélas! et le plus enragé de tous les chiens, je me rappelle avoir eu un chien-loup qui m'adorait à dix ans, et manqua me dévorer à vingt. Au moment où je croyais qu'il allait jouer le rôle du fidèle Argus, il me déchira tout le derrière de ma culotte, et ne voulut jamais consentir à me reconnaître en dépit de tous les os que je lui donnai.

Note 145: (retour) Je venais de lire Roderick, le beau poème de M. Southey, dont un incident m'avait fait adresser à Lord Byron cette question: «Je voudrais savoir de vous, qui êtes de la secte des philocyniques, s'il est probable, qu'excepté dans un mélodrame, un chien puisse reconnaître son maître, quand ni sa mère, ni son amante ne l'ont pu faire. Point de ces vieilles histoires du chien d'Ulysse, etc., etc. Tout ce que je veux savoir de vous, qui passez pour un grand ami des chiens et même pour un compagnon des ours, c'est si un pareil fait vous semble probable ou non?»(Note de Moore.)

»Voici donc mon humble opinion: une mère reconnaît le fils qui lui paie son douaire; une maîtresse reconnaît son amant jusqu'à ce qu'il ne puisse plus… ou qu'il ne veuille plus la payer; un ami reconnaît son compagnon jusqu'à ce que celui-ci ait perdu son argent ou sa réputation; enfin un chien reconnaît son maître jusqu'à ce qu'il en ait changé. Ainsi il y a de quoi faire rougir Southey et Homère aussi, autant que je puis juger de la mémoire des quadrupèdes.

»Ainsi vous seriez curieux d'avoir des détails sur ma femme et moi? Mais je ne profanerai pas les mystères d'Hyménée… Diable emporte le mot, j'allais presque l'écrire avec un petit h. J'aime Bella autant que vous aimez (ou que vous aimiez, coquin que vous êtes) votre Bessy, et c'est (ou c'était) dire beaucoup.

»Adressez-moi votre prochaine à Seaham, Stockton-on-Tees, où nous allons samedi (encore une corvée) voir le beau-père et la mère de ma belle-mère. Écrivez, et surtout écrivez plus longuement au public et à

»Votre très-affectionné.»

BYRON.

LETTRE CCXI

A M. MOORE

Seaham, Stockton-on-Tees, 2 février 1815.

«J'ai appris de Londres qu'à votre départ de Chatsworth vous aviez laissé toutes les femmes pleines d'enthousiasme pour vous personnellement et poétiquement, et qu'en particulier la romance When first I met thee avait produit un effet prodigieux. Je vous disais bien que c'est une des meilleures choses que vous ayez jamais écrites, quoique cet âne de Power vous conseillât d'en supprimer une partie. Il paraît, d'après mon correspondant, que tout le monde regrette votre absence à Chatsworth, surtout les dames… Tudieu!

»Eh bien! vous voilà maintenant de retour chez vous, ce qui, j'en suis sûr, vous est aussi agréable qu'un verre de petite bière au palais altéré d'un piéton voyageur; je puis donc maintenant espérer recevoir de vos nouvelles. Depuis ma dernière j'ai transféré mes pénates chez mon beau-père: m'y voilà avec ma femme, sa fille de chambre, etc., etc. La lune de miel est passée, et me voilà complètement marié. Ma femme et moi nous entendons à ravir. Swift dit que jamais un sage ne s'est marié; d'accord, mais pour un fou c'est, je crois, la plus délicieuse des positions. Je crois toujours qu'on devrait se marier à bail; mais je suis sûr que, le mien expiré, je le renouvellerais, quand j'en devrais contracter un nouveau de quatre-vingt-dix-neuf ans.

»Je désirerais que vous me répondissiez, car je suis ici oblitusque meorum obliviscendus et illis.

»Dites-moi, je vous prie, ce qui se passe dans le vaste champ de l'intrigue, comment les comédiens et comédiennes du grand monde se comportent avant, pendant et après le mariage, et qui se dispose à enfreindre quelque commandement. Sur ces côtes abandonnées, nous n'avons pour nous occuper que des assemblées de comté et des naufrages. J'ai dîné aujourd'hui de poissons qui probablement avaient dîné la veille de gens de l'équipage de quelques bâtimens charbonniers perdus dans les dernières tempêtes. Mais je revois de nouveau la mer dans toute sa gloire, presque aussi belle que dans la baie de Biscaye ou les rafales de l'Archipel.

»Mon papa, sir Ralph, a dernièrement prononcé un discours à Durham, dans une assemblée sur les taxes; il me l'a depuis répété plus de vingt fois après le dîner. Il se le répète encore à lui-même, je crois, dans ce moment; je l'ai laissé au milieu de ce beau discours et de plusieurs bouteilles qui ne peuvent ni l'interrompre ni l'endormir, ce qui arriverait peut-être à un autre auditoire.

»Je suis toujours, etc.

BYRON.

»P. S. Il faut que j'aille prendre le thé… Que le diable emporte le thé! je voudrais que ce fût de l'eau-de-vie et que vous fussiez là pour me sermonner à ce sujet.»

LETTRE CCXII

A M. MURRAY

Seaham, Stockton-on-Tees, 2 février 1815.

«Vous m'obligeriez si vous pouviez passer dans Albany, à mon ancien logement, et voir si mes livres, etc., sont tolérablement soignés; comment se porte ma vieille femme de ménage, et comment elle entretient en bon état mon vieil antre. J'ai reçu vos envois et je les ai lus; mais j'espérais que Guy Mannering me serait parvenu plus tôt. Je ne veux pas abuser plus long-tems de vos momens, et suis toujours

»Votre, etc.»

BYRON.

LETTRE CCXIII

A M. MOORE

4 février 1815.

«Ci-joint vous trouverez la moitié d'une lettre de ***, dont la lecture vous dira assez pourquoi je vous l'envoie; l'autre partie ne roulait que sur mes affaires particulières. Si Jeffrey veut prendre un article de ce genre, et si vous voulez en entreprendre la révision, condition sans laquelle je ne veux pas m'en mêler, nous pourrions à nous trois leur fournir un aussi bon plat souscroûte qu'aucun qui ait jamais caressé le palais d'un libraire.

»Dans tous les cas, vous pourriez sonder Jeffrey là-dessus. La dernière proposition que vous m'avez faite de sa part m'a porté à donner cette idée à ***, qui écrit bien mieux en prose et est bien plus instruit que moi. C'est en vérité un homme supérieur. Excusez ma brièveté, je suis très-pressé.

»Toujours tout à vous, etc.

BYRON.

»P. S. Tout le monde se porte bien ici… Je vous ai écrit hier.»

LETTRE CCXIV

A. M. MOORE

10 février 1815.

Mon Cher Tom,

«Jeffrey a été si bon pour moi, si indulgent pour mes misérables productions, que je ne voudrais pas même, pour obliger un ami, le tromper où lui mentir: il vaudra donc mieux lui dire ouvertement que l'article n'est pas de moi; mais que je n'aurais pas voulu vous en importuner et lui aussi, si je ne l'avais trouvé bien supérieur à tout ce que j'aurais pu faire moi-même sur ce sujet. Vous pouvez juger entre vous jusqu'à quel point cet article est admissible, ou le rejeter tout-à-fait, si-vous ne le trouvez pas bon. Quant à moi, je n'y mets d'autre intérêt que celui d'obliger ***, et si l'article est bon, il ne peut heurter aucun parti, ni même personne, si ce n'est M. ***. .................. ......................

»Que le diable m'emporte si je sais ce que H*** veut ou a voulu dire, relativement au pronom démonstratif 146. Je vous admire de craindre que vous ne soyez tombé dans le même défaut. Ne vous êtes-vous donc jamais aperçu que vous avez un style à vous, aussi différent de celui de tout autre que l'Hafiz de Shiraz l'est de l'Hafiz du Morning-Post?

Note 146: (retour) Il m'avait dit qu'on avait remarqué dans ses ouvrages et ceux de sir Walter-Scott, un emploi trop fréquent du pronom démonstratif.

»Ainsi, sur les avis de B*** et autres de cette force, vous nous avez privés, lady J*** et moi, des complimens que vous nous aviez faits 147. Le diable me confonde si ce n'est pas là une modestie ridicule! N'importe, je lui en dirai tout ce que j'en sais dès que je la verrai.

Note 147: (retour) Une pièce de vers, où il était question de Lord Byron, et adressée à lady J***, que j'avais composée à Chatsworth, mais que j'avais brûlée depuis.

»Bella me charge de vous faire mille amitiés et de vous assurer de son souvenir et de sa haute considération. J'aurai soin de vous informer de l'époque précise de notre voyage dans le Midi; ce sera, je crois, dans trois semaines. A propos, ne vous engagez dans aucune partie de voyage; j'ai dans la tête le plan d'une expédition en Italie, que nous discuterons ensemble. Pensez un peu quels matériaux poétiques nous pourrions recueillir de Venise, du Vésuve, sans parler de la Grèce, que nous pourrions visiter tout entière en un an, avec l'aide de Dieu. Si j'emmène ma femme, vous pourrez emmener la vôtre, et si je laisse la mienne, vous pouvez bien en faire autant. Dans tous les cas, frère Brum, songez à ne me pas quitter.

»Croyez-moi à tout jamais votre, etc.»

BYRON.

LETTRE CCXV

A M. MOORE

22 février 1815.

«J'ai expédié hier ma lettre et le paquet. Il y a quarante-et-une pages; ainsi, je n'ai pas ajouté une seule ligne; mais, dans ma lettre, j'ai raconté ce qui s'est passé entre vous et moi cet automne, et ce qui m'a engagé à l'importuner de mes productions et de celles de ***. Je doute fort que cela réussisse; toutefois, j'ai dit à Jeffrey que, s'il y trouvait quelques bonnes idées, il était parfaitement libre de les couper et de leur donner telle forme qu'il jugerait convenable.

»Ainsi, vous ne voulez pas voyager avec moi… vous préférez voyager seul. Mon intention est bien arrêtée aussi de partir à peu près à l'époque que vous dites, et seul aussi. .............................

»J'espère que Jeffrey ne trouvera pas mauvais que je lui envoie l'article de ***, sans y rien ajouter; il n'y avait pas de place pour une syllabe. J'ai déclaré que *** en est l'auteur, et j'ai dit que vous pensiez, la dernière fois que je vous ai vu, que lui, Jeffrey, ne serait pas fâché de notre coalition; ainsi, si je suis tombé dans un mauvais pas, il faut que je m'en retire, comment?.. Dieu le sait.

»Votre Anacréon est arrivé 148, et le premier usage que j'en ai fait a été de cacheter le paquet et la lettre pour votre patron.

Note 148: (retour) Une tête d'Anacréon en cachet, dont je lui avais fait présent.

»Le diable emporte les Mélodies et les douze tribus par-dessus le marché 149. Braham nous prêtera ou nous a déjà prêté le secours de son talent; mais cela ne servira pas plus qu'un second médecin appelé quand le malade est désespéré. Je ne m'en suis mêlé que pour satisfaire une fantaisie de K***, et tout ce que j'y ai gagné c'est un beau discours et une recette d'huîtres à l'étuvée.

Note 149: (retour) Je m'étais permis de rire un peu de la manière dont quelques-unes de ses Mélodies Hébraïques avaient été mises en musique.

»Ne pas nous voir… et pourquoi? Il faut au contraire que nous nous voyions de quelque manière et en quelque lieu que ce soit. Il ne peut plus être question de Newsteadt, qui est de nouveau plus d'à moitié vendue, et que ma femme ne saurait habiter dans l'état où elle est. Écrivez-moi, je vous prie; je ne tarderai pas à vous écrire moi-même.

»P. S. Votre cachet est le meilleur et le plus joli de tous ceux que j'ai, et je vous en remercie mille fois. Je viens d'être, ou, pour mieux dire, j'aurais dû être excessivement frappé et affligé de la mort du duc de Dorset. Nous avons été au collége ensemble, et à cette époque je lui étais passionnément attaché. Je ne l'ai revu qu'une seule fois, je crois, depuis 1805, et ce serait à moi une affectation ridicule de prétendre que je n'avais conservé pour lui aucun sentiment digne de ce nom. Il y a eu un tems où cet événement m'eût brisé le cœur; tout ce que je puis dire maintenant, c'est que mon cœur ne vaut plus la peine de se briser.

»Adieu… ce monde n'est qu'une mauvaise plaisanterie.»

LETTRE CCXVI

A M. MOORE

2 mars 1815.

Mon Cher Tom,

«Jeffrey m'a envoyé la lettre la plus amicale et accepté l'article de ***. Il dit qu'il y a long-tems qu'il aime, non-seulement, etc., etc., mais encore mon caractère. C'est votre ouvrage cela, coquin que vous êtes; n'êtes-vous pas honteux, vous qui me connaissez si bien? Voilà ce qu'on gagne à vous prendre pour confesseur.

»Je suis assez gai pour envoyer une romance larmoyante 150. Vous m'avez autrefois demandé des paroles pour mettre en musique: vous pouvez maintenant y mettre ou n'y mettre pas cette romance, comme il vous plaira; elle est écrite fort lisiblement 151, c'est-à-dire par un autre que moi, encore que j'en sois l'auteur, de sorte que vous pourrez en dire ce que vous voudrez. Pourquoi ne m'écrivez-vous pas? Si vous ne répondez promptement, je vous fais un discours.

Note 150: (retour) La belle romance maintenant imprimée dans ses œuvres: Le monde ne saurait donner des jouissances égales à celles qu'il enlève.

Note 151: (retour) Le manuscrit était de la main de lady Byron.

»Je suis dans un état complet d'inertie et de stagnation, entièrement occupé à manger du fruit, à jouer à d'ennuyeux jeux de cartes, à bâiller, à essayer de relire de vieux annuaires, ou de lire les journaux quotidiens, à ramasser des coquillages sur le rivage, ou à contempler la crue des groseillers, en sorte que je n'ai ni le tems ni l'énergie nécessaires pour vous rien dire, si ce n'est que

»Je suis toujours, etc.

BYRON.

»P. S. Je rouvre ma lettre pour vous faire une question. Que donnerait lady C…k, ou toute autre dame à la mode, pour nous réunir dans une soirée, vous, Jeffrey et moi? Je viens de répondre à sa lettre, et c'est ce qui me suggère cette idée. Je ne puis m'empêcher de rire en songeant à la figure que nous ferions tous deux, aux soins que vous vous donneriez pour tenir notre aristarque en bonne humeur pendant la première partie de l'après-dîner, jusqu'à ce que nous soyons devenus assez gris pour lui faire un discours. Je crois que le critique nous battrait tous deux, ou du moins l'un de nous, car pour moi je ne crois pas que la timidité soit un de vos défauts (en société, je veux dire).»

LETTRE CCXVII

A M. MOORE

8 mars 1815.

«Un événement, la mort de ce pauvre Dorset et le souvenir de ce que j'éprouvais autrefois pour lui, de ce que j'aurais dû, de ce que je ne puis plus éprouver aujourd'hui, m'ont jeté dans les réflexions, et ont fait naître les pensées que vous avez maintenant entre les mains. Je suis charmé qu'elles vous plaisent; je me flatte en conséquence qu'elles pourront passer pour une imitation de votre style. Si je le pouvais bien imiter, je n'aurais plus guère d'ambition pour l'originalité. Je serais ravi si je pouvais vous forcer à vous écrier avec Dennis: «Pardieu! voilà mon tonnerre!» J'ai écrit ces stances pour que vous les mettiez en musique, si vous ne le jugez pas trop indigne de vous, et que vous en fassiez présent à Power, s'il veut bien les accepter.

»Que Dieu confonde N***! Me tourmenterez-vous sans cesse à propos des sons nazillards dont il a accompagné mes Mélodies Hébraïques? Ne vous ai-je pas dit que c'était la faute de K***, et de ma trop grande facilité de caractère? Mais vous voulez être méchant à tout prix! Voyez ce que vous y gagnez, Tom. Maintenant à ma revanche.

»Soyez-en sûr et préparez-vous-y: votre opinion sur le poème de *** arrivera, par le canal d'un de vos quintuples correspondans, jusqu'aux oreilles et au cœur de l'auteur 152. Votre aventure ne laisse pas d'être fort comique; mais comment avez-vous pu faire une telle brioche? Vous, homme de lettres et poète vous-même, aller prendre pour confident l'éditeur qui a acheté ou vendu les plus beaux éloges de l'ouvrage en question! et puis cette délicieuse parenthèse: «Entre nous deux soit dit!» Cela me rappelle un mot de l'Héritier: «Tête à tête avec lady Duberly, je suppose. – Non, tête à tête avec cinq cents personnes!» Votre flatteuse opinion ne tardera pas à atteindre autant de publicité, avec bien des additions, dans bien des lettres, toutes signées L. H. R. O. et Cie.

Note 152: (retour) Il fait ici allusion à une petite anecdote que je lui avais racontée dans ma dernière. Écrivant à l'un des nombreux associés d'une de nos plus fameuses maisons de librairie, je lui avais dit, ou plutôt j'avais cru lui dire confidentiellement, en parlant d'un poème nouveau: «Entre nous deux soit dit, je n'admire pas beaucoup le poème de M. ***.» Cette lettre était en grande partie une lettre d'affaires; elle passa par la filière ordinaire du bureau, et je lus à la fin de la réponse, à mon grand déplaisir: «Nous sommes fâchés que vous ne trouviez pas bon le dernier poème de M. ***, et sommes vos très-humbles serviteurs,

»L. H. R. O. et compagnie.»(N. de Moore.)

»Nous partons demain pour Londres; en attendant que nous y ayons monté une maison, nous demeurerons quelque tems chez le colonel Leigh, près Newmarket, où je serai charmé de recevoir de vos nouvelles.

»J'ai fort bien passé mon tems ici à écouter ces infernals monologues que les vieillards appellent conversations, et dans lesquels mon respectable beau-père s'est invariablement répété tous les soirs, à l'exception d'un où il a joué du violon. Somme toute, ils ont été à mon égard très-bons et très-hospitaliers. J'aime beaucoup leur château, et j'espère qu'ils y vivront encore heureux pendant de nombreuses années. Bella, dont la santé est parfaite, est d'une humeur toujours agréable et douce. Nous sommes maintenant au supplice des paquets et des préparatifs de départ, et demain, à pareille heure, je serai probablement huché sur le siége, entouré de bagages, quoique je me sois procuré une seconde voiture pour la femme de chambre, et toutes ces fadaises que nos femmes traînent partout avec elles.

»Je suis toujours, avec beaucoup d'affection,

»Votre, etc.»

BYRON.

LETTRE CCXVIII

A M. MOORE

27 mars 1815.

«J'avais dessein de vous écrire plus tôt à l'occasion de la perte que vous venez d'essuyer 153; mais, réfléchissant combien tout ce qu'on peut dire sur un pareil sujet est inutile et usé, je m'en suis abstenu. Je suis charmé de voir que vous supportez ce malheur avec tant de courage, et je me fie au tems pour le rendre plus supportable à Mrs. Moore. Il faudrait chercher tous les moyens de l'occuper et de la distraire, et je suis sûr que vous ferez tout ce qu'il faut pour cela.

Note 153: (retour) La mort de sa petite filleule, Olivia Byron Moore.

»Passons maintenant à votre lettre. Napoléon… mais les journaux doivent vous l'avoir appris de reste. Je pense absolument comme vous à ce sujet, et pour mes idées réelles, il y a environ un an, je vous réfère aux dernières pages du journal que vous avez entre les mains. Je pardonne volontiers à ce coquin-là de démentir presque chaque vers de mon ode, ce que je regarde comme le plus haut point de magnanimité auquel le cœur humain puisse atteindre. Vous rappelez-vous l'histoire d'un certain abbé qui avait écrit un Traité sur la Constitution de Suède, où il prouvait qu'elle était indissoluble et éternelle? Au moment où il corrigeait l'épreuve de la dernière feuille, la nouvelle arriva que Gustave III avait détruit ce gouvernement immortel. «Monsieur, dit l'abbé à quelqu'un, le roi de Suède peut détruire la constitution, mais non pas mon livre!!!» Je pense à cet abbé, mais je ne pense pas comme lui.

»En lui accordant tout le talent possible et le courage le plus extraordinaire, il restera encore une grande part au hasard et à sa fortune dans le prodigieux succès de son entreprise. Il aurait pu être arrêté par nos frégates; il aurait pu faire naufrage dans le golfe de Lyon, fameux par tant de tempêtes et mille autres obstacles. Mais il est certainement le favori de la fortune; et

»Une fois en route comme pour une partie de plaisir, il prend des villes à volonté et des couronnes à loisir, et s'avance de l'île d'Elbe à Paris, préparant des bals aux dames et des balles à ses ennemis.

»Vous avez lu, sans doute, comment il s'est jeté au milieu de l'armée du roi, et quels effets y ont produits ses discours. Et maintenant, s'il ne bat pas les alliés, je ne m'y connais plus. Après s'être emparé tout seul de la France, ce serait bien le diable qu'il ne sût pas repousser ceux qui voudraient l'envahir, maintenant qu'il va être soutenu de ses vieux guerriers, ces enfans de la giberne, la garde impériale, l'ancienne et la nouvelle armée. Il est impossible de ne pas être ébloui et dans l'admiration en contemplant son caractère et la carrière qu'il a parcourue. Rien ne m'avait jamais autant désappointé que son abdication, et rien ne me pouvait réconcilier avec lui autant que ce dernier exploit, quoique personne ne pût prévoir un changement de fortune si brillant et si complet.

»Quant à votre question, tout ce que je puis vous répondre, c'est qu'il y a en effet quelques symptômes de grossesse. Je n'en étais désireux, moi-même, que parce que je pense que cela fera plaisir à son oncle lord Wentworth, ainsi qu'à son père et à sa mère. L'oncle dont il s'agit est maintenant en ville, assez mal portant. Vous savez peut-être que sa fortune (7 à 8,000 livres sterling de rente) appartiendra, après sa mort, à ma femme. Mais il a toujours été si bon pour elle et pour moi, que je ne sais, en vérité, si je lui dois souhaiter le Paradis aussi long-tems qu'il pourra vivre tolérablement ici-bas. Son père est toujours à la campagne.

»Nous nous mettons demain en route pour la métropole; adressez vos lettres dans Piccadilly, où nous allons occuper l'hôtel de la duchesse de Devon, tandis qu'elle est en France.

»Peu m'importe ce que dira Power pour s'assurer la propriété de la romance, pourvu qu'il ne me fasse pas de complimens, qu'il n'aille pas parler de condescension, de noble auteur, etc., toutes phrases viles et usées, comme dit Polonius. .................. .............

»Donnez-moi, s'il vous plaît, de vos nouvelles, et dites-moi quand vous comptez venir à Londres. Voilà votre projet de voyage sur le continent impossible, quant à présent. J'ai à vous remercier d'une lettre plus longue qu'à l'ordinaire; j'espère que vous ferez un nouvel essai de ma reconnaissance, en m'en envoyant cette fois une encore plus longue.»

Возрастное ограничение:
12+
Дата выхода на Литрес:
25 июня 2017
Объем:
412 стр. 4 иллюстрации
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Правообладатель:
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