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Читать книгу: «Œuvres complètes de lord Byron, Tome 10», страница 23

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LETTRE CXCI

A M. MURRAY

3 août 1814.

«J'ai lieu d'être surpris que vous n'ayez pas envoyé la Revue d'Édimbourg, comme je vous en avais prié; j'espère qu'il ne faudra pas vous écrire un billet tous les jours pour vous le rappeler. Je vois que vous annoncez Lara et Jaqueline, pourquoi cela, je vous prie? ne vous avais-je pas engagé à suspendre toute publication jusqu'à mon retour?

»J'ai reçu une épître fort amusante de Hogg, le poète berger, dans laquelle, parlant de son libraire, il l'appelle le plus gueux du métier pour ne payer pas ses billets, et ajoute en toutes lettres que le diable les emporte eux et lui. Voilà un joli début pour vous engager à adopter ce même Hogg; cependant, il me prie de vous le recommander, et si vous le voulez bien, nous en reparlerons. Il a un poème tout prêt pour l'impression à vous donner en échange pour vos billets, à condition cependant que ceux-ci seront payés. Il faut voir quelles bénédictions il lance à M. Moore, pour m'avoir empêché d'insérer Lara dans le premier numéro du Miscellany 127.

Note 127: (retour) M. Hogg avait espéré que Lord Byron lui permettrait d'insérer Lara dans un recueil mensuel, The Miscellany, qu'il avait dessein de publier à cette époque. J'en détournai mon noble ami, parce que je ne crus pas ce mode de publication le plus favorable aux intérêts de sa gloire, mais non pour nuire à ceux de M. Hogg, dont j'admire, comme je le dois, le talent si original.

»P. S. Sincèrement, je crois que M. Hogg vous conviendrait parfaitement; c'est à coup sûr un homme d'un grand talent naturel, et qui mérite d'être encouragé. Il faut que je fasse quelque chose pour son recueil, et vous ferez bien d'y regarder à deux fois avant de rejeter ses offres. Scott est parti pour les Orcades par un gros tems, et Hogg dit que, tant que ce tems-là durera, il ne sera pas à l'aise, pour ne rien dire de plus. Je voudrais que ces poètes casaniers tâtassent de quelques bonnes bourrasques dans la Méditerranée, ou de la baie de Biscaye, même par un calme plat.»

LETTRE CXCII

A M. MOORE

Hastings, 3 août 1814.

«Quand vous recevrez cette lettre, je serai, Dieu aidant, de retour à Londres très-probablement. J'ai renouvelé ici connaissance avec mon vieil ami L'Océan; et je trouve que son sein est un oreiller aussi agréable pour le matin, que celui de la fille de Paphos le pourrait être le soir. Je me suis occupé à nager, à manger du turbot, à entrer en fraude de bonnes eaux-de-vie et des foulards, à écouter les jubilations de mon ami Hodgson à propos d'une femme qu'il a prise à son choix, à grimper sur les rochers, à dérouler du haut des montagnes, et surtout pendant la dernière quinzaine, à savourer dans tous ses charmes le dolce far niente. J'ai rencontré un fils de lord Erskine, qui dit qu'il est marié depuis un an, et qu'il est le plus heureux des hommes; or, mon ami Hodgson est aussi le plus heureux des hommes: ainsi, je n'ai pas perdu mon tems en venant ici, ne fût-ce que pour être témoin de la félicité suprême de tous ces renards qui se sont fait couper la queue, et voudraient persuader aux autres d'en faire autant, afin de se donner des compagnons d'infortune.

»Je suis charmé que Lara vous plaise. Le n° 45 de la Revue d'Édimbourg a paru; je suppose que vous l'avez reçu. Jeffrey n'y est que trop indulgent pour moi, et je commence à me croire un faisan doré et à me rengorger sous le beau plumage dont il lui a plu de me revêtir. Mais toujours le surgit amari: les rédacteurs du Champion et du Morning-Chronicle ont mis, je ne sais comment, la main sur mon épître de consolation à lady J*** sur l'enlèvement de son portrait par le régent, et les ont publiés avec mon nom; c'est par trop mal, et cela sans m'en demander permission, sans s'informer si cela me convient ou non. Que le diable emporte leur imprudence et tout le reste! C'est à en perdre patience; aussi, je n'en veux pas parler davantage.

»Vous recevrez, dès qu'ils paraîtront, Lara et Jaqueline, tous deux avec quelques additions; en attendant, j'hésite toujours, je diffère toujours, et suis dans un grand embarras; Rogers n'en éprouve pas moins à sa manière.

»Newsteadt va m'appartenir de nouveau. Claughton perd 15,000 livres sterling de dédit, ce qui ne m'empêche pas d'être à peu près ruiné. J'ai envie de m'y enterrer, de laisser croître ma barbe et de me mettre à vous détester tous.

»Oh! j'ai reçu la lettre la plus amusante de Hogg, le poète berger; il me prie de le recommander à Murray; et, parlant du libraire avec lequel il travaille actuellement, dont les billets ne sont jamais payés, il ajoute en toutes lettres, que le diable les emporte, eux et lui. J'ai ri, et vous auriez ri vous-même de la manière dont ce souhait bénévole est amené. Cet Hogg est un être étrange et de grands talens, quoique incultes. J'ai très-haute opinion de lui comme poète; mais lui et la moitié des troubadours d'Écosse et des lacs sont gâtés par les petits cercles et les petites sociétés qu'ils fréquentent. Londres et le grand monde, comme le disent les boxeurs, voilà ce qu'il faut à un homme pour lui faire perdre son amour-propre. Scott, dit-il, est parti pour les Orcades par un gros tems, et tant que ce tems durera, Hogg est sûr que Scott sera mal à son aise, pour ne rien dire de plus. Mon Dieu! mon Dieu! il faudrait à tous ces poètes casaniers votre Atlantique ou ma mer Méditerranée, et puis une promenade dans un bâtiment non ponté pendant une bonne bourrasque, un coup de vent dans le golfe, ou même la baie de Biscaye par un calme plat; cela leur élargirait l'ame, et leur ferait connaître bien des sensations; pour ne rien dire d'un ou deux amours illicites sur le rivage, par voie d'essai sur les passions, commençant par un simple adultère, et compliquant la chose chemin faisant.

»J'ai fait passer votre lettre à Murray; par parenthèse, vous aviez mis sur l'adresse: A M. Miller. Écrivez-moi, je vous prie, et dites-moi ce que vous faites. Pas encore fini! En vérité, cela n'est pardonnable qu'à vous. Je suis fâché d'apprendre que vous ayez un différend, ou plutôt que vous soyez moins bien avec les ***. Je ne veux être ni impertinent, ni bouffon sur un sujet si grave; c'est pourquoi je ne sais trop qu'en dire.

»J'espère que rien ne pourra vous faire rabattre du juste prix de votre ouvrage, aussi long-tems du moins que vous aurez quelque chance de l'obtenir. Pour moi, sérieusement parlant, je n'ai ni espérances ni but, c'est à peine si j'ai quelques désirs; je suis heureux sous de certains rapports, mais non d'une manière qui puisse et qui doive durer. Le pire est que je me sens énervé et indifférent à tout. En vérité, si Jupiter m'ouvrait son précieux tonneau, je ne sais ce que j'y prendrais. Si, comme le disent les nourrices, je suis né avec une cuillère d'argent dans la bouche, elle est restée dans mon gosier et m'a gâté le palais, de manière que rien de ce que j'avale n'a de goût, à moins que ce ne soit du poivre de Cayenne. Quoi qu'il en soit, j'ai des chagrins assez forts pour me forcer à les sentir; mais, de peur d'ajouter aux vôtres par cette longue diatribe, j'en diffère l'énumération sine die 128. Croyez-moi toujours, mon cher Moore, votre, etc.

Note 128: (retour) Formule du palais anglais; sine die, indéfiniment.(N. du Tr.)

»P. S. N'oubliez pas mon filleul. Vous ne pouviez choisir pour porter ses péchés quelqu'un qui convînt mieux que moi, habitué, comme je le suis, à porter double charge en ce genre sans le plus léger inconvénient.»

LETTRE CXCIII

A M. MURRAY

4 août 1814.

«Comme je n'ai pas reçu la plus petite réponse à mes trois dernières lettres, non plus que le livre que je demandais, le dernier numéro de la Revue d'Édimbourg, je présume que vous êtes la personne infortunée qui périt dans la pagode lundi dernier; c'est donc plutôt à vos exécuteurs testamentaires qu'à vous que j'adresse la présente, regrettant sincèrement que vous ayez eu assez de malheur pour être la seule victime de cette joyeuse journée.

»Je prendrai donc la liberté de dire à ces messieurs, quels qu'ils soient, que je suis un peu surpris de la négligence antérieure du défunt à mon égard, et comme aussi de l'annonce pour samedi prochain d'une certaine publication, contre laquelle j'ai protesté et je proteste encore par ces présentes.

»Je suis votre ou leur très-humble, etc.»

LETTRE CXCIV

A M. MURRAY

5 août 1814.

«La Revue d'Édimbourg est arrivée; merci. Je vous envoie une lettre de M. Hobhouse, par laquelle vous verrez quel ouvrage vous avez fait. Qu'importe? j'ai fini. Envoyez mes vers au diable par le chemin qui vous conviendra le mieux; je m'y soumets puisqu'il le faut. Il paraît que le portrait fidèle et animé est aussi dans votre nouvelle publication. Je vous en félicite; mais ce n'est pas du tout mon portrait, voilà tout. Sérieusement parlant, si j'ai retardé votre voyage en Écosse, je suis fâché que vous ayez poussé si loin la complaisance, d'autant plus que, pour les choses de peu d'importance, vous avez une méthode très-expéditive, témoin pour la grammaire de Hobhouse, ce petit bout de prose qui nous donna la fièvre à lui et à moi.

»Je n'avais aucune connaissance du contenu de la lettre de M. Moore; je crois vos offres fort belles, mais vous et lui pouvez mieux en juger. Toutefois, s'il peut obtenir davantage, vous ne devez pas vous étonner qu'il l'accepte.

»En avant donc Lara, puisqu'il le faut. Le volume paraît assez bien extérieurement. Je serai à Londres la semaine prochaine; en attendant je vous souhaite un bon voyage.

»Tout à vous, etc.»

LETTRE CXCV

A M. MOORE

12 août 1814.

«Je n'étais pas seul, et je ne le suis jamais quand je puis faire autrement. Claugthon doit faire un grand effort pour compléter son paiement d'ici à samedi en huit, sinon il perd 25,000 livres sterling, le domaine, ses dépenses, etc. etc. Si je reprends l'abbaye, je vous en avertirai en tems utile, et vous y aurez toujours une cellule à part, et un accueil pieux mais affectionné. Je n'ai pas vu Rogers, toutefois Lara et Jaqueline ont paru: avec quel succès? c'est ce que j'ignore. .................. ...........................

»Il y a quelque chose de fort drôle à vous voir devenu l'un des rédacteurs de la Revue d'Édimbourg. Vous savez que T*** n'est pas des plus endurans; il pourrait se porter à quelque action tragique, rien que pour s'entendre dire qu'il n'est qu'un sot. Or, si Jeffrey venait à être tué pour un article de vous, ce serait une singulière conclusion. Pour moi, comme dit Mrs. Winifred, «il m'a très bien fait la chose,» surtout dans son dernier numéro, de sorte que c'est le meilleur des hommes et le plus habile des critiques, et je ne désire pas le voir tuer, quoique bien d'autres, j'en suis sûr, en seraient ravis, pour lui apprendre à avoir tant d'esprit et de malice.

»Avant de quitter Hastings, je me suis mis en colère contre une bouteille d'encre, que j'ai jetée la nuit par la fenêtre; qu'en est-il résulté? le lendemain j'ai été stupéfait de voir qu'elle s'était brisée et renversée sur le jupon d'une statue d'Euterpe dans le jardin, et l'avait barbouillée comme à plaisir. Voyez quelle a dû être ma douleur, et quelles épigrammes on aurait pu faire sur la muse et sa mésaventure.

»Il m'est arrivé quelque chose de presque aussi comique, à un théâtre bourgeois près de Cambridge, quoique dans un autre genre. Je me suis querellé dans l'obscurité avec un homme pour m'avoir, assez grossièrement il est vrai, demandé qui j'étais: je l'ai suivi jusque dans le foyer (une écurie par parenthèse), en fureur, au milieu d'une foule de gens que je n'avais vus auparavant. Il se trouva que c'était un cabotin gagé pour jouer avec les amateurs, et qui devint très-poli, quand il vit qu'il ne gagnerait rien de bon par la rudesse. Mais vous auriez ri de ce tumulte, du dialogue, des vêtemens ou plutôt de l'absence des vêtemens de la troupe au milieu de laquelle je me jetai en furie, et de l'étonnement que ma présence y causa. J'étais sorti de la salle pour prendre le frais dans le jardin: là je fus poursuivi par quelques chiens; je m'éloignais d'eux d'assez mauvaise humeur, quand je rencontrai mon homme de plus mauvaise humeur encore; et c'est de là que vint tout ce fracas.

»Eh bien! pourquoi ne vous lancez-vous donc pas? Voici votre heure venue; les gens commencent à être passablement las de moi, et pas trop charmés de ***, qui vient d'accoucher d'un in-quarto de vers blancs, in-quarto qui n'est cependant qu'une partie de son poème.

»Murray parle d'opérer un divorce entre Lara et Jaqueline, mauvais signe pour les auteurs qui pourraient bien divorcer aussi, et rejeter le blâme l'un sur l'autre. Sérieusement, je ne m'en soucie aucunement, et je ne vois pas pourquoi Rogers y attacherait plus d'importance.

»Donnez-moi de vos nouvelles ainsi que de celles de mon filleul. Si c'est une fille, le nom ira presque aussi bien.

»Toujours tout à vous, etc.»

LETTRE CXCVI

A M. MOORE

13 août 1814.

«J'ai écrit hier à Mayfield, et je viens d'affranchir votre lettre à maman. Le tems de mon séjour en ville est si incertain, que vos paquets pour le Nord pourraient ne pas m'arriver: dans tous les cas je ne resterai pas ici plus tard que la fin de la semaine prochaine. Je ne sais pas non plus exactement où je vais aller; probablement cependant à Newsteadt, et, si vous m'envoyez vos paquets avant mardi, je pourrai encore les faire parvenir à notre nouvel allié: Mais passé ce jour-là, je ne puis vous répondre qu'il soit encore tems.

»*** a, dit-on, été exilé de Paris, pour avoir dit que les Bourbons étaient des vieilles femmes. Ceux-ci auraient pu se contenter de lui rendre le compliment. ........................

»Je vous ai dit hier que Lara et Jaqueline allaient être divorcés, du moins à ce que dit le grand oracle Murray; pour moi, je n'en sais pas davantage. Jeffrey a été plus que juste à mon égard; quant à son conseil d'écrire une tragédie, je n'ai pas le tems de m'occuper de fictions en ce moment. Un homme ne saurait s'occuper à peindre un naufrage, quand son bâtiment est à sec, à mâts et à cordes par un coup de vent, ou au moment de toucher. Quand je serai encore une fois à terre, je verrai ce que je pourrai faire; et si, au contraire, je vais au fond dans cette tempête, Melpomène ne manque pas de soupirans plus anciens et plus habiles que moi pour la consoler.

»Quand je serai à Newsteadt, il faut que vous m'y veniez voir, même quand ce ne serait que pour un jour, si Mrs. Moore ne peut pas se passer de vous plus long-tems. L'abbaye mérite d'être vue comme ensemble de ruines, et je puis vous assurer que, de mon tems encore, il s'y faisait de bonnes parties, mais tout cela est fini. Toutefois, les revenans 129, les constructions gothiques, les pièces d'eau et la désolation qui y règne en font encore un séjour très-gai.

»Toujours tout à vous, etc.»

Note 129: (retour) Si je ne me trompe, c'est pendant son dernier séjour à Newsteadt qu'il s'était lui-même figuré voir lui apparaître le moine noir qu'on disait revenir dans l'abbaye depuis le tems de la destruction des monastères, et qu'il décrit dans son Don Juan (chant XV), sans doute d'après le souvenir de son aventure imaginaire.

On dit que le revenant de Newsteadt apparut aussi à miss Fanny Parkins, cousine de Lord Byron, et qu'elle le dessina ensuite de mémoire.(Note de Moore.)

LETTRE CXCVII

A M. MURRAY

Newsteadt-Abbey, 2 septembre 1814.

«Je vous suis fort obligé des Reviews et des Magazines de ce mois que vous m'avez envoyés, mais j'aurais autant aimé ne rien recevoir en ce genre; nous en avons eu assez, tant de bons que de mauvais, et le mois prochain vous pourrez vous dispenser de vous en procurer pour moi, même la crême. Je suis charmé d'apprendre que MM. Hobhouse et Merivale aient été bien traités par les journaux dont vous parlez.

»Je crois toujours que vous pourriez faire avec M. Hogg une alliance utile pour tous les deux. La dernière chose un peu honnête dans ce genre est, je crois, le recueil de Dodsley, et il a eu beaucoup de succès pendant plusieurs années qu'il a paru; il est vrai qu'il avait l'avantage d'être à la fois éditeur et principal rédacteur. Le Spleen et plusieurs autres odes de Gray, un grand nombre de morceaux de Shenstone et de beaucoup d'auteurs célèbres ont paru pour la première fois dans ce recueil. Or, avec l'aide de Scott, Wordsworth, Southey, etc., je ne vois pas pourquoi vous ne réussiriez pas aussi bien aujourd'hui; une fois commencée, votre entreprise ne manquerait pas d'être soutenue et recherchée par les poètes plus jeunes et moins connus. J'oserais dire que Strafford Canning, dont le Buonaparte est excellent, Moore, Hobhouse, moi-même, et bien d'autres, serons charmés de nous y essayer de tems en tems; peut-être même, avec un peu d'adresse et de flatterie, pourriez-vous décider Campbell à y contribuer aussi. A propos, il a, tout imprimé, mais non publié, un poème sur une scène en Allemagne, en Bavière, je crois, que j'ai vu l'année passée, et qui est parfaitement digne de lui, c'est-à-dire parfaitement beau. Je ne sais ce qui peut l'empêcher de le publier.

»Oh! vous rappelez-vous la folle lettre du graveur S*** à propos du refus de graver d'après Phillipps le portrait de lord Foley, comme il lui plaisait de métamorphoser mon nom? Eh bien! j'ai trouvé, je crois, la clef de cette énigme. Il paraît, d'après les journaux, qu'un des prédicateurs de Johanna Southcote se nomme Foley, et je ne puis me rendre compte de la confusion d'idées et de mots dudit S*** qu'en supposant qu'il a sa pauvre tête pleine de Johanna et de ses apôtres. C'est un heureux hasard qu'il n'ait pas dit lord Tozer. Vous savez sans doute que S*** est un des fidèles de cette vieille nouvelle vierge mère par l'opération du Saint-Esprit.

»Je suis impatient de voir ce qu'elle mettra au monde 130. Qu'elle soit grosse à soixante-cinq ans, certes c'est un miracle, mais c'en est un plus grand qu'elle ait trouvé quelqu'un pour l'engrosser.

Note 130: (retour) M. Gifford écrivit la note suivante sur une copie de cette lettre:

«Il est à regretter que Lord Byron n'ait pas connu Johnson; ce vieux poète, dans sa Pucelle à la cour, lui aurait fourni de bonnes plaisanteries sur la grossesse de Johanna.»(Note de Moore.)

»Si vous n'alliez pas à Paris ou en Écosse, je vous enverrais du gibier. Si vous avez changé de résolution, faites-le-moi savoir.

»P. S. Un mot ou deux de Lara que me suggère votre envoi. Il ne promet pas beaucoup séparément; mais, réuni aux autres, il tiendra bien sa place dans les volumes que vous avez dessein de publier. Voici l'ordre que je prendrais la liberté de vous recommander: Childe-Harold, les petits poèmes, le Giaour, la Fiancée, le Corsaire, Lara; ce dernier complète la série par l'extrême ressemblance qu'il offre avec les autres. Cawthorne me donne avis d'une publication des Poètes anglais, en Irlande: prenez, je vous prie, des informations à cet égard; car, si cela était vrai, il faudrait l'empêcher.»

LETTRE CXCVIII

A M. MURRAY

Newsteadt-Abbey, 7 septembre 1814.

«Je crois que, dans son intérêt et le vôtre, M. Hogg serait, comme éditeur, un critique aussi sévère qu'Iago, et qu'une telle entreprise, pour peu qu'elle soit bien conduite, remplirait votre but à tous deux. Avant de commencer, il serait toutefois prudent de s'assurer d'un bon nombre de collaborateurs; je dis bon en qualité, car, par le tems qui court, il est peu à craindre que la quantité vienne à manquer. Il peut y avoir de bien belles choses dans Wordsworth, mais il me semble bien difficile que dans six in-quartos de poésies il n'y ait pas des choses faibles, surtout celles de peu d'importance; du reste je ne doute pas de la grandeur et de la variété de son talent.

»Je suis dans un moment d'inactivité; j'ai lu le peu de livres que j'avais ici, et me voilà forcé de pêcher pour tuer le tems. J'ai pris beaucoup de perches et quelques carpes, ce qui est encore une consolation, puisqu'au moins je n'ai pas perdu ma peine.

»Qui est-ce qui corrige vos volumes? J'espère qu'on imprime le Corsaire d'après l'exemplaire que j'ai corrigé, avec les vers ajoutés au premier chant, et quelques notes de Sismondi et de Lavater que je vous ai envoyées pour les y joindre. L'ordre que vous avez adopté est très-bon.

»Mes damnés domestiques ne m'ont pas envoyé mes journaux depuis dimanche, et j'ai perdu le divorce de Johanna et de son Jupiter. Qui donc lui a fait son petit prophète? Est-ce Sharpe? Et comment?.. Je ne serais pas fâché d'avoir un de ses cachets; si l'on peut acheter le salut éternel pour une demi-guinée par tête, le propriétaire de la taverne The Crown and Anchor (la Couronne et l'Ancre) devrait rougir de vendre précisément le double pour un billet d'admission à un simple banquet terrestre. Sérieusement parlant, je crains que toutes ces jongleries ne fournissent matière aux railleries et aux plaisanteries des incrédules.

»Je n'ai pas vu les sonnets de Hunt, non plus que sa Descente de la Liberté; il a choisi un singulier lieu pour écrire ce dernier ouvrage. Donnez-moi de vos nouvelles avant de vous embarquer.

»Toujours tout à vous, etc.»

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12+
Дата выхода на Литрес:
25 июня 2017
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