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CHAPITRE QUATRE

Dans le cadre du défilé du Memorial, un barbecue avait été installé, avec des tables de pique-nique pour manger. Emily pensait qu’il s’agissait d’un test plutôt adapté pour Amy, qui était tellement habituée à manger dans des établissements chic de New York. Mais Harry était un local, comme Daniel, comme elle et Chantelle l’étaient devenu, et il était enthousiaste à l'idée de manger dehors. Emily remarqua comment Amy eut l'air visiblement angoissée quand elle s'aperçut qu'elle était l'intruse et ne pourrait pas convaincre quiconque d’aller manger ailleurs.

Ils prirent l'un des bancs au bout de la rangée, le plus éloigné des rues animées, de la musique et des célébrations où c’était plus calme. Daniel et Harry partirent pour leur commander à tous des hot-dogs et des sodas, laissant Chantelle, Amy et Emily rattraper le temps perdu.

— C'est tellement bon de te voir, dit Emily à Amy. Et de te voir si heureuse, ajouta-t-elle d’un air entendu.

Amy rougit et répondit d'une voix plutôt guindée :

— Oui. Enfin.

— Tu t'intègres à la foule de Sunset Harbour maintenant, dit Chantelle avec un large sourire.

Emily sourit.

— Je suis entièrement d'accord. Tu es chez toi ici.

La rougeur sur les joues d'Amy s’intensifia. Elle était manifestement très mal à l'aise dans cette situation.

Rapidement, Daniel et Harry revinrent avec la nourriture, tous les deux bavardant joyeusement comme s'ils étaient de vieux amis. Ils s'assirent et tendirent à chacun une assiette en carton avec un hot-dog.

— Alors Harry, commença Emily, excitée de pouvoir finalement lui poser des questions et apprendre à le connaître. Quel travail fais-tu ? Êtes-vous tu es dans la restauration de verre comme George ?

Du coin de l'œil, elle remarqua que l'expression d'Amy tourner à l’épouvante. Emily eut un petit sourire narquois. C'était exactement le genre de question qu'Amy avait décoché à tous ses précédents petits amis, il semblait donc juste qu’Emily lui rende la monnaie de sa pièce. Et, de toute façon, elle était sincèrement curieuse. Amy avait des normes assez élevées en ce qui concerne les revenus potentiels de ses partenaires. Si Harry échappait à la tendance consistant à être un jeune loup ambitieux, comme le soupçonnait Emily, il serait encore plus évident qu'Amy était enfin amoureuse plutôt que de traiter ses relations comme un partenariat commercial.

— La construction, en fait, expliqua Harry. Ma société se spécialise dans la rénovation de biens immobiliers. Nous modernisons principalement les vieilles maisons avant de les vendre.

— J'aurais eu besoin de t’avoir connu il y a quelques années, plaisanta Emily en se rappelant du dur labeur qu’avait été la remise en état de l'hôtel. Est-ce que tu aimes ce travail ? ajouta-t-elle, même si elle voulait vraiment être indiscrète et découvrir combien il gagnait.

— Oui, mais je le fais depuis un moment maintenant et j'ai la bougeotte, dit Harry. J'espère changer de travail. Je veux être mon propre employeur, ouvrir une entreprise.

Emily était impressionnée par son ambition. Elle ne pouvait pas imaginer Amy être heureuse avec un travailleur dans la construction, mais elle pouvait certainement l’imaginer s'installer avec un entrepreneur.

— Quel genre d'entreprise ? demanda Daniel, curieux.

— Eh bien, le rêve est d'ouvrir un restaurant, dit Harry. J'attends le bon moment, cependant. Dans un endroit comme Sunset Harbor, une grande partie des affaires peut être saisonnière. Mais les choses commencent tout juste à changer. Il y a plus de touristes, et je pense que nous pourrions en avoir un autre.

Les yeux d'Emily brillaient tandis qu'elle regardait Daniel. De la compétition plaisante-t-elle.

Harry était en train de prendre une bouchée de hot-dog. Ses sourcils se levèrent pendant qu'il mâchait plus vite. Il avala.

— Vous ouvrez aussi un restaurant ? demanda-t-il, surpris.

Emily trempa la fin de son hot-dog dans un monticule de ketchup. Nous servons déjà de la nourriture à l'hôtel pour les clients, et le bar est ouvert au public. Mais nous prévoyons de poursuivre notre expansion au cours de l'été et d'avoir un restaurant plus grand qui serve des dîners hauts de gamme, ouvert au public plutôt que seulement aux clients. Nos amis les Bradshaw possèdent le restaurant de poisson en ville, donc ils vont nous donner des conseils. Je pourrais te mettre en contact avec eux si tu veux.

Harry avait l'air ravi. Ce serait génial. Merci. Puis il jeta un coup d’œil à Amy.

— Je ne savais pas que tes amis seraient mes rivaux pour les affaires.

Emily rit.

— N’importe quoi. J'étais juste en train de blaguer. Nous nous entraidons tous ici ! Et c'est certainement un bon moment pour ouvrir plus de restaurants.

— Tu penses que la ville peut en supporter plus ? demanda Harry, l’air sincèrement intéressé par l’avis d'Emily sur le sujet.

Elle se sentait fière d'être en mesure d'offrir des conseils aux autres maintenant, alors qu'il n'y avait pas si longtemps, elle avait été celle qui avait besoin d'expertise. Oui dit-elle. Et nous n'avons pas à être en compétition. Nous pourrions travailler ensemble pour que les gens de Sunset Harbour veuillent sortir manger plus d'une fois par mois ! Les gens par ici peuvent être très humbles et dîner beaucoup à l’extérieur leur paraît tape-à-l’œil. Ensemble, nous pourrions changer ça.

Harry semblait de plus en plus intéressé. Emily sentit qu’elle l’appréciait de plus en plus. Il semblait avoir un véritable esprit, une étincelle dans ses yeux, une soif de vivre plus et de viser les étoiles. Elle pouvait voir ce qu'Amy voyait en lui – à part sa beauté de star de cinéma et son physique d’ouvrier du bâtiment qu'elle supposait dissimulé sous sa chemise. Amy rayonnait de fierté à côté de lui.

— J’ai une idée dit Daniel, tout à coup plein d’enthousiasme. Peut-être que tu pourrais gérer notre restaurant au lieu que nous employions un manager. Prendre de l'expérience pour quand tu décideras de faire cavalier seul.

— Daniel, siffla Emily du coin des lèvres. C'est un peu hâtif.

Mais Harry avait l'air ravi.

— Ce serait incroyable, dit-il. Je suis coincé dans la construction depuis des lustres en ne sachant pas comment m’en échapper, ou quand le faire, ou même comment l’aborder. S'il y avait un travail qui m’attendait, ce ne serait pas si terrifiant !

— Gardons définitivement cette option ouverte alors, accepta Emily.

Elle ne voulait pas se précipiter dans quoi que ce soit. Ils venaient de se rencontrer, après tout. Et même si elle avait eu un rapport immédiatement amical avec Harry, elle devait garder à l'esprit que les choses pourraient ne pas rester roses entre lui et Amy pour toujours. Et si leur rupture était tumultueuse ? Ce serait horrible pour Amy de lui rendre visite en sachant que son ex était sur place. Mieux valait ne pas se précipiter dans quelque chose, bien qu'Emily ait l’étrange sensation au plus profond d’elle-même, qu’il s’agissait d’une excellente idée, que Harry avait surgi dans leur vie à ce moment précis pour cette raison précise.

— Vous cherchez des investisseurs pour votre expansion ? demanda Amy. Je cherche à élargir mon portefeuille et vous semblez être un bon pari.

Emily fut stupéfaite par l'offre. Bien qu'Amy ait toujours offert des postes dans son entreprise à ses amis, elle était prudente quand il s'agissait de mêler amitié et argent. Elle s’était brûlée les ailes dans le passé en prêtant à des amis et ne le faisait plus souvent.

Soudain, Chantelle laissa échapper un grognement frustré.

— C'est ennuyeux ! gémit-elle. Est-ce que nous pouvons s'il vous plaît arrêter de parler affaires ?

Tout le monde rit. Emily hocha la tête vers Amy.

— Discutons-en une autre fois.

Amy sourit.

— Bien sûr.

Emily regarda à nouveau Harry.

— Alors, est-ce que tu es allé à l'université ici dans le Maine ?

— Non, en fait je suis allé à l'étranger à la place, dit Harry. J’étais censé passer un mois à construire des maisons au Ghana, mais j'ai fini par y rester huit mois.

Les yeux d'Emily s'élargirent avec surprise.

— C'est fascinant !

Harry sourit.

C'était génial.

— J'ai adoré le travail de terrain. C'était dur, de creuser des tranchées, de poser des fondations, de construire des réservoirs pour l'eau, mais c'était tellement satisfaisant. Et j'ai rencontré tant de gens formidables. Mes parents pensaient que c'était un peu étrange de le faire volontairement, toutefois. Je pense qu'ils auraient préféré que, si je n'allais pas à l’université, au moins que je gagne de l'argent.

— Est-ce que tu t'entends bien avec tes parents ? Avec George ?

Harry acquiesça.

— Oh oui, nous sommes très proches. Ils peuvent juste être un peu traditionnels parfois. Ils voulaient que nous allions tous les deux à l’université, que nous ayons des emplois raisonnables, que nous nous mariions, que nous ayons des enfants. Jusqu'à présent, aucun d'entre nous n'a suivi le chemin auquel ils nous destinaient.

Chantelle intervint alors.

— Eh bien, quand tu épouseras Amy, leur souhait sera exaucé.

Emily rit bruyamment. Les yeux d'Amy se tournèrent furtivement vers la table. Mais Harry prit le commentaire de Chantelle avec bonne humeur. Emily l’appréciait de plus en plus. Elle n'avait pas eu le temps pour les hommes qui avaient l’air terrifiés par l’idée même de s'engager. Harry avait définitivement passé ce test initial avec brio.

Amy se tourna vers Chantelle, voulant clairement détourner le cours de la conversation de sa relation naissante.

— Bien, à ton tour. Que se passe-t-il dans le monde de Chantelle ? Des nouvelles excitantes ? Des secrets ?

Chantelle écarquilla les yeux à la mention du mot “secret” et Emily pouvait voir que son esprit avait instantanément pensé à la grossesse, ce qui, avaient-ils pris grand soin de lui expliquer, était un secret.

Se sentant joviale après le repas, Emily décida que le dire à Amy ne serait pas une si mauvaise idée. Elle remua les sourcils à l’adresse de Chantelle.

— Je pense que tu peux dire ton secret à Amy, dit-elle en souriant.

Daniel toucha la main d'Emily sur la table.

— Tu es sûre ? demanda-t-il.

Emily hocha de la tête. Amy regardait d'un à l'autre, les yeux plissés avec suspicion.

— Dis-moi tout de suite, exigea-t-elle. L'attente me tue !

Chantelle ressemblait à un ballon sur le point d'éclater d'excitation. Elle jeta un dernier coup d'œil à Daniel et Emily pour confirmer qu'elle avait vraiment le droit de répandre la nouvelle. Quand ils acquiescèrent, elle regarda Amy, se balançant sur son siège et serrant les mains.

— Maman est enceinte ! cria-t-elle.

Puis elle porta immédiatement les mains sur sa bouche et regarda autour d’elle pour s'assurer que personne d'autre n’ait entendu son exclamation.

Le visage d'Amy se transforma avec une expression d'euphorie.

— Tu l’es ? Oh mon Dieu ! Em ! Puis elle éclata en sanglots.

Emily était surprise. Amy n'était pas du genre à pleurer facilement. La voir si émue fit monter les larmes aux yeux d’Emily.

— Ne fais pas ça ! Tu provoques encore mes hormones, s'exclama-t-elle.

Amy bondit de son siège et fit le tour en courant vers Emily, l'attrapant dans ses bras.

— Je suis si heureuse pour toi ! cria-t-elle.

Les deux amies s’étreignirent intensément. Du coin de l’œil, Emily remarqua Harry félicitant Daniel d’une poignée de main.

Amy le relâcha et se calma enfin, essuyant ses larmes. Puis elle enlaça aussi Daniel.

— Félicitations, dit-elle. Finalement, elle se rassit et serra Chantelle autour des épaules. Tu vas être grande sœur, hein ?

Chantelle acquiesça vigoureusement.

— Pas avant décembre par contre, c’est une éternité à attendre.

Amy compta rapidement sur ses doigts.

— Décembre ? Quand es-tu tombée enceinte ?

Emily rougit.

— Ce n’est pas un sujet pour le repas, Ames dit-elle.

Les yeux d'Amy s'écarquillèrent et elle articula silencieusement “Lune de miel ?”

Emily hocha de la tête et baissa les yeux.

— Qu’est-ce que vous êtes en train de dire ? demanda Chantelle, regardant entre les deux femmes. Elle regarda Daniel.

— Papa, qu'est-ce qu'elles chuchotent ?

Daniel rit.

— Rien, ma chérie. Nous te le dirons une autre fois. Quand tu seras un peu plus grande.

Chantelle croisa les bras et fit la moue. Tout le monde rit.

— Oh, Em, s’extasia Amy. Mes joues me font mal de sourire autant. Tu me laisseras t’emmener fait du shopping pour trouver un cadeau pour le bébé ?

— Maintenant ? demanda Emily.

— Oui ! s'exclama Amy. Je suis trop excitée pour attendre. Je vais nous conduire jusqu'à Bangor. Il y a un magnifique magasin pour bébés qui fait du sur mesure là-bas. Qu’en dis-tu ?

Emily regarda Daniel et Chantelle.

— Est-ce que ça vous gêne ?

— Pas du tout dit Daniel. Je vais ramener Chantelle à la maison pour son cours de chant.

Il se leva alors et tout le monde suivit.

— Harry, c'était génial de te rencontrer dit Daniel, en serrant de nouveau la main de Harry. Restons en contact pour les affaires concernant le restaurant, d'accord ? Peut-être pour sortir avec George un de ces jours. J'ai juré de ne plus prendre d’alcool pendant la grossesse d'Emily, mais nous pourrions faire autre chose. Est-ce que tu pêches ?

— J'adore pêcher, dit Harry avec un grand sourire.

— Super, nous sortirons un jour sur mon bateau, lui dit Daniel.

Ils échangèrent leurs numéros, et Emily eut le sentiment que tous deux s’entendaient particulièrement bien. Cela la rendait si heureuse de le voir. Fraser et Daniel n’auraient jamais être amis, ils venaient d'horizons si différents. Mais avec Harry elle pouvait facilement les imaginer tous les quatre passer du temps sur la véranda, boire ensemble, profiter des évènements locaux les uns avec les autres. Elle pouvait tout à coup se représenter le futur, avec Harry et Amy mariés, installés dans le quartier, leurs enfants à la même école que celle d’Emily et Daniel. C'était une pensée géniale !

Emily dit au revoir à Harry et Chantelle, puis Amy passa un bras autour de celui d’Emily et l'entraîna vers la voiture, sautillant à chaque pas, exprimant haut et fort de toutes les manières possibles à quel point elle était heureuse pour son amie.

— Je pourrais être marraine ? demanda-t-elle.

— Peut-être, mais ce ne serait pas juste pour Jayne.

— Jayne ne voudrait pas être marraine.

— Non, mais elle ferait toute une histoire et tu le sais.

— D’accord. Dans ce cas, si c'est une fille, est-ce qu’on peut l'appeler Amy ?

Emily rit et haussa les épaules.

— Nous n'avons pas encore discuté des noms. Tu sais que Daniel a son mot à dire. Et, encore une fois, je dois souligner que Jayne serait furieuse si j'appelais le bébé Amy !

Amy passa promptement à son exclamation excitée suivante.

— Quand il ou elle aura grandi, il pourra venir faire un stage avec moi ! Je serai la tante Amy cool avec l'appartement à New York.

Emily se contenta de hocher de la tête à toutes ses exclamations, ravie qu'Amy soit si ouvertement heureuse pour elle. Elles avaient parcouru un si long chemin depuis cette époque où Amy avait été furieuse contre elle pour s'être enfuie de New York. Maintenant, elle avait l'impression qu’elles étaient plus proches que jamais, comme si leur lien était indestructible. Emily espérait juste que les choses iraient si bien avec Harry qu'Amy se rapprocherait. Alors, tout serait vraiment parfait.

CHAPITRE CINQ

Caractéristique d'Amy, Emily se retrouva entraînée dans le magasin pour enfant le plus luxueux et haut de gamme imaginable. Tout n’était qu’étagères en bois de hêtre et murs couleur pastel, édredons à cent de dollars et cadeaux de baptême à mille dollars. Ils avaient tout en stock, des vêtements et gadgets aux meubles pour bébés et décorations.

— Amy, tu ne peux pas me prendre un cadeau d'ici, protesta Emily, jetant un regard sur tous les beaux articles autour d’elle.

— Pourquoi pas ? rétorqua Amy. Ma meilleure amie va avoir un bébé. Je peux te gâter autant que je veux. Bon, est-ce que tu veux quelque chose de pratique comme une poussette ou quelque chose de somptueux comme cette tétine écologique ? Oh regarde ! s’écria Amy, instantanément distraite, et elle se précipita vers une autre étagère. Des couches biodégradables. Elle attrapa un paquet et commença à lire l’arrière. Matériaux hypoallergéniques. Certifié par la Rainforest Alliance. Peu de toxines. Pas de teintures.

Emily se sentait un peu dépassée par les choix qui s'offraient à elle. Elle n'avait même pas commencé à penser aux toxines ou aux allergènes. Elle n'avait même pas encore pensé aux couches et aux tétines ! Elle commençait tout juste à se faire à l’idée qu'un bébé de la taille d'une framboise grandissait à l'intérieur d'elle.

— De combien de choses ce bébé va-t-il avoir besoin ? dit Emily, qui se sentit soudainement anxieuse.

Amy regarda son amie, inquiète. Ne commence pas à paniquer.

— Mais je n'ai même pas commencé à réfléchir à tout ça répondit Emily, entendant sa propre voix monter d’un ton avec la panique.

Amy entre en action. Elle passa un bras autour de l'épaule d'Emily et la conduisit jusqu’à un fauteuil à bascule d’allaitement de style scandinave – qui coûtait 1 400 dollars, lut Emily sur l’étiquette – et la fit s’asseoir dedans.

— Faisons une liste dit Amy. Elle se percha sur le repose-pied gris anthracite assorti en face à Emily et leva les yeux. Il n'y a rien de tel qu’une liste pour s’éclaircir les idées.

Emily secoua la tête.

— Je n'ai pas besoin d'une liste dit-elle avec un rire résigné. J’ai juste un moment de panique. Tout est si nouveau et étrange et…inattendu.

— Ce n'était pas prévu alors ? demanda Amy avec curiosité. Le bébé, je veux dire ?

— Non avoua Emily. Mais si je suis tombée enceinte pendant notre lune de miel comme nous semblons tous le penser, alors ça a dû être la nuit avant que Daniel me dise qu'il voulait commencer à essayer d'avoir un bébé. Elle se mordilla la lèvre, se rappelant comment Daniel avait réservé tout le restaurant du phare afin d'aborder le sujet d'une manière charmante et romantique, et combien ce moment s'était terriblement terminé pour eux quand elle avait soudainement hésité. Juste avant que je ne lui dise que je n'étais pas prête.

— Oh… dit Amy en plissant le nez. Sa voix s'adoucit. Tu ne voulais pas que ça arrive ?

— Si dit Emily. J'ai changé d'avis quelques semaines plus tard. J'avais juste besoin d'un peu de temps pour assimiler ça. Mais je devais déjà être enceinte à ce moment-là, alors je me demande si c'était juste les hormones qui m’ont fait changer d'avis de manière subliminale. Et je pense que les dégâts étaient faits à ce moment-là, pour Daniel, je veux dire. Il avait l'air content quand je lui ai dit que j'avais changé d'avis, mais je me demande s'il a conservé ou non un peu de ressentiment.

— La grossesse n'est pas une surprise aussi heureuse pour lui que pour toi ? demanda Amy.

Emily haussa les épaules. Elle prenait conscience de toutes les peurs qu'elle avait réprimées.

— J'étais la plus réticente, mais maintenant que c'est là, ça a l’air si parfait et juste. Mais Daniel semble juste stressé. Comme s'il y avait quelque chose qu'il ne me disait pas. Je me demandais si cela avait quelque chose à voir avec tout ce qu’il avait raté du début de de la vie de Chantelle. Mais il est typiquement lui à ce sujet. Il n’a pas dit un mot. M’a laissée spéculer.

Amy tapota la main d'Emily.

— Je suis désolée, Em. Ça semble dur. Et tu pourrais te passer de ce genre de stress en ce moment.

Emily sourit à son amie.

— En fait, je me sens vraiment mieux maintenant que je t'en ai parlé. C'est tellement bien de t'avoir ici. Elle agita les sourcils. Alors, Harry. Tu penses que c'est le bon ?

Amy rougit tandis que la conversation portait, une fois encore, sur son idylle florissante avec Harry.

— Ça se passe vraiment bien, avoua-t-elle. Nous sommes tellement différents, mais en quelque sorte si complètement compatibles.

Emily sourit.

— J'ai toujours eu le sentiment que tu avais besoin d'un homme plus jeune.

— Oh, ne me le rappelle pas dit Amy en levant les yeux au ciel. Il a seulement cinq ans de moins que moi, mais ça donne l’impression que c’est une génération tout entière. Je parle d’une chanson pop que j'aimais au lycée, et il me dira qu'il s'en souvient de l’époque où il avait dix ans ! Je veux dire, il est encore plus proche de la vingtaine que de la quarantaine.

— Je ne pense pas que trente-six ans devraient être compté comme étant proche de la quarantaine dit Emily, se souvenant de sa propre classification en tant que mère âgée et du faible risque que cela présentait pour elle. Elle se sentait toujours un peu susceptible quand les gens mentionnaient l’âge, même accidentellement.

— Bien dit Amy. Mais trente-et-un, ça sonne comme un bébé pour moi ! Je n'aime pas y penser. Moi qui arrive à la quarantaine tellement plus tôt que lui.

— Tu penses si loin dans le futur ? demanda Emily en levant les sourcils.

Amy haussa les épaules.

— Je crois que oui. Je ne peux pas m’en empêcher. Nous nous entendons simplement bien. C'est comme si tout était facile, tu sais. Même les disputes ne sont pas si graves, car j'ai le sentiment que nous allons les résoudre.

— C'est incroyable, dit Emily en souriant. La description d'Amy ressemblait à sa propre relation avec Daniel. Ce n'était pas facile, il y avait encore des défis, mais il y avait un sentiment omniprésent qu'ils allaient trouver une solution, quoi qu'il arrive. Mais à propos de quoi vous disputez-vous ?

— Le temps dit Amy. La distance. Évidemment.

— Ouais, qu'est-ce qui va se passer pour ça ? demanda Emily. Tu penses que tu vas déménager ici ? Ou que Harry viendra à New York ?

— Je ne sais pas. Je suis ici pour l'été maintenant, donc je vais juste y réfléchir. J'avais besoin de sortir un peu de la ville de toute façon. J’imagine que je vais voir comment je me sens après avoir passé deux mois ici. Le va-et-vient n’était pas agréable, mais je me demande si, une fois que l'étape initiale de la passion se sera un peu éteinte, la longue distance ne pourrait pas ne plus être un si gros problème.

Emily rit. C'est tellement drôle d'entendre parler comme ça. Il y avait une époque où un week-end ici était trop long pour toi.

Amy avait l'air embarrassé.

— Eh bien, ça l’était, dit-elle, sur la défensive. À l'époque. Les choses sont différentes maintenant.

— Tu es amoureuse, fit remarquer Emily. Maintenant tu sais pourquoi je devais rester ici.

Amy acquiesça à contrecœur. Elle détestait avoir tort.

À ce moment-là, la vendeuse approcha. Je suis désolée, mesdames dit-elle — mais nous fermons maintenant. Voulez-vous acheter quelque chose avant que je ne ferme la caisse ?

— Non merci, dit Emily, exactement au moment où Amy disait oui.

Emily regarda son amie, fronçant les sourcils avec confusion.

— Nous allons prendre ce fauteuil d’allaitement dit Amy.

— Ames, certainement pas ! s’écria Emily. Il est si cher !

Amy secoua la tête.

— C'est bon. Tu le mérites. Et il a déjà une importance pour nous. Nous avons eu une bonne conversation à cœur ouvert sur ce fauteuil. Nous ne pouvons pas ne pas le prendre maintenant qu'il a une telle valeur sentimentale.

Emily leva les mains en l'air. Il était inutile de discuter de cela avec Amy. Le mieux était de laisser son amie sortir le grand jeu. Offrir des cadeaux à ses amis était un de ses grands plaisirs dans la vie après tout.

Elles payèrent le fauteuil et le chargèrent à l'arrière de la voiture d'Amy. Emily remarqua, en s’installant sur le siège passager, qu'elle avait manqué un appel de l'hôtel. Elle vérifié son répondeur. C'était Lois.

— Désolé de te déranger, Emily, mais les hommes d'Érik & Fils sont là. Ils ont dit qu'ils avaient rendez-vous avec toi. Une visite de la maison de Trevor. Daniel dit que tu as les clefs, donc il ne peut pas les laisser entrer.

— Oh non ! s’écria Emily. Amy, pied au plancher. Je suis en retard pour un rendez-vous !

399 ₽
Возрастное ограничение:
16+
Дата выхода на Литрес:
10 октября 2019
Объем:
251 стр. 2 иллюстрации
ISBN:
9781640299870
Правообладатель:
Lukeman Literary Management Ltd
Формат скачивания:
epub, fb2, fb3, ios.epub, mobi, pdf, txt, zip

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