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Читать книгу: «Observations grammaticales sur quelques articles du Dictionnaire du mauvais langage», страница 3

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XVII

Corne de Cerf. Dites, bois de cerf.

Il est des circonstances où l'on pécheroit en suivant cette décision. On ne doit pas se servir du mot corne lorsqu'il est question de la tête et du bois d'un cerf; mais lorsqu'on ne fait attention qu'à la matière, le mot corne est françois. On dit: un couteau emmanché de corne de cerf; de la raclure de corne de cerf; de la gelée de corne de cerf. Si dans ces locutions, on employoit le mot bois, on feroit une faute grossière.

XVIII

Défier. Je défie votre ami de courir aussi vîte que moi; il faut dire: Je défie à votre ami, c'est-à-dire, je fais défi à votre ami.

Je défie à votre ami, n'est pas françois, et la phrase que M. Molard censure est exacte. On verra par la suite que ce Grammairien est souvent trompé par des raisonnemens tels que celui-ci: on dit, je fais défi à; donc il faut dire défier à.

Défier, suivant l'Académie, est un verbe actif qui, dans quelque sens qu'il soit employé, veut toujours un régime simple, comme on le voit par les exemples suivans qu'elle cite: Le prince qui déclaroit la guerre, envoyoit défier l'autre par un héraut. – Il ne faut jamais défier un fou. – Je vous défie de deviner. – Je le défie d'être plus votre serviteur que moi.

XIX

Dépêcher. Dépêchez vîte. Cette expression renferme un véritable pléonasme; le dernier mot est superflu. Dites seulement, dépêchez. Ce mot emporte avec lui l'idée de vîtesse.

Faire remarquer qu'une phrase renferme un véritable pléonasme, ce n'est pas prouver qu'elle est vicieuse. «Il y a pléonasme, dit Dumarsais, lorsqu'il y a dans la phrase quelque mot superflu; en sorte que le sens n'en seroit pas moins entendu quand ce mot ne seroit pas exprimé… Lorsque ces mots superflus quant au sens, servent à donner au discours ou plus de grâce, ou plus de netteté, ou plus de force et d'énergie, ils font une figure approuvée.» C'est ce qui a lieu dans la phrase critiquée par M. Molard; le mot vîte ajoute une nouvelle force à la signification du verbe dépêcher. Aussi l'Académie n'a pas craint de faire un pléonasme absolument semblable, dans la phrase suivante: Dépêchez promptement ce que vous avez à faire.

XX

Dinde… Pour l'ordinaire les noms d'animaux, principalement ceux d'oiseaux et de poissons, ne distinguent pas les sexes… On ne distingue les sexes qu'à l'égard des animaux qui nous intéressent, tels que cheval, jument; coq, poule; bœuf, vache; chien, chienne.

Si l'on suivoit le principe de M. Molard, on risqueroit fort de s'égarer. Il n'y a sur ce point d'autre règle que l'usage. On dit lion, lionne; tigre, tigresse, etc. En quoi ces bêtes féroces nous intéressent-elles? Lièvre n'a pas de féminin. Cet animal est-il moins intéressant pour nous que ceux que j'ai d'abord nommés? L'Académie admet le mot renarde, féminin de renard; l'Encyclopédie et quelques Grammairiens le rejettent. La question entre ces autorités se réduit-elle à savoir si l'animal dont il s'agit est intéressant?

XXI

Donner. En jouant aux cartes… On ne doit pas dire c'est à moi à faire; mais vous direz, c'est à moi à donner.

L'Académie ne pense pas comme M. Molard. Selon elle, «faire se dit absolument en parlant des jeux de cartes, où chacun donne les cartes à son tour. À qui est-ce à faire? c'est à vous à faire

XXII

Droit. On dit à une demoiselle, tenez-vous droit, et non pas droite, parce que ce mot est employé adverbialement.

Cette décision est erronnée. Il n'est pas plus permis de dire à une demoiselle, tenez-vous droit, que tenez-vous penché, tenez-vous courbé. Il faut dire: tenez-vous droite, penchée, courbée.

Droit, considéré comme adverbe, signifie directement, par le plus court chemin. Ainsi l'on dit très-bien: cette demoiselle marche droit. Cette personne va droit au but. Cette route mène droit à Paris. On peut employer cette expression dans le sens propre et dans le sens figuré.

Droit, dans la phrase condamnée par M. Molard, est un adjectif qui signifie ce qui est perpendiculaire, ce qui ne penche d'aucun côté. Cette décision n'est pas de moi; elle est de l'Académie dont j'ai pour ainsi dire emprunté tous les termes. À la définition que l'on vient de lire, elle ajoute ces deux exemples: se tenir droit; ce mur n'est pas droit.

XXIII

Échevette. Dites, petit écheveau, ou botte de fil.

Flotte de fil. Dites, écheveau, botte de fil.

Il ne faut jamais dire botte au lieu de flotte ou d'échevette; la langue françoise n'admet que écheveau. Si la botte, de l'aveu de M. Molard, est l'assemblage de plusieurs écheveaux, comment se fait-il qu'il propose d'employer ce mot pour désigner un petit écheveau?

XXIV

Éduquer. Il est à présumer que ceux qui s'expriment ainsi ont reçu eux-mêmes une fort mauvaise éducation.

Je ne veux point m'arrêter à contester à M. Molard la vérité de cette assertion; mais il ajoute: «M. Roubaud, dans ses Synonymes, a pris la défense de ce mot.» M. Roubaud, l'un de nos Grammairiens les plus profonds, auroit-il reçu une fort mauvaise éducation, ou prendroit-il la défense de gens mal élevés?

XXV

Endéver. Ce mot signifie avoir un grand dépit de quelque chose. On l'emploie mal-à-propos dans le sens de contrarier: ils m'ont fait endéver.

Dans la phrase que cite M. Molard, endêver n'a point le sens de contrarier. Il n'auroit cette signification que dans une phrase semblable à celle-ci: ils m'ont endêvé. Mais personne ne s'exprime de la sorte. Que dans la phrase critiquée on substitue au mot endêver la définition donnée par M. Molard, on aura: Ils m'ont fait avoir grand dépit, ce qui est exact. Cette locution est populaire.

XXVI

Exemple. Suivez les bons exemples qu'on vous donne, et non pas imitez les bons exemples.

Imiter l'exemple pour dire suivre l'exemple, rien de plus commun que cette erreur de langage. On imite la conduite, on suit l'exemple.

La prétendue erreur de langage que critique M. Molard a été commise par nos meilleurs écrivains. On la trouve dans presque tous les livres du grand siècle, selon la remarque de Bouhours lui-même, qui cependant ne croit pas cette locution de la dernière pureté. Imiter un exemple est certainement l'expression propre. Suivre, construit avec exemple, n'est employé qu'au figuré. Si l'on dit imiter les vertus, les actions de quelqu'un, c'est que l'on considère ces vertus, ces actions comme des exemples; de même que l'on dit copier une tête, un paysage, parce que l'on considère cette tête, ce paysage, comme des modèles. Il y a quelques différences entre suivre et imiter un exemple. L'abbé Roubaud les a assignées avec assez de justesse. «Il faut, dit ce Grammairien, tâcher d'imiter les beaux exemples, pour en donner, du moins, de bons à suivre.» M. Piestre, dans sa Synonymie françoise, remarque avec raison que suivre l'exemple, ne se dit qu'en matière de mœurs; et qu'en fait d'arts et de littérature, on doit dire imiter un exemple. Mais il ne restreint point la signification de cette locution, comme il restreint celle de la première.

Aux raisons que je viens de donner, ajoutons l'autorité des Dictionnaires. Voici comment s'exprime celui de Trévoux: «On dit très-bien et très-élégamment imiter des exemples, quand il s'agit d'éloquence, de poésie, de peinture, etc. On le dit même à l'égard des actions et des mœurs… Les latins ont dit aussi imitari exemplum

Quant à l'Académie, ce qui prouve que non-seulement elle admet le mot imiter dans les cas dont nous parlons, mais encore qu'elle le regarde comme plus littéral, c'est qu'elle définit l'exemple, ce qui peut être imité. D'après M. Molard, elle auroit dû dire: ce qui peut être suivi.

XXVII

Garante. Femme qui sert de caution. Ce mot n'est pas employé ordinairement au féminin en style de négociation, parce que rarement les femmes sont admises à servir de caution.

Garant signifiant simplement quelqu'un qui répond du fait d'autrui ou du sien propre, fait au féminin garante.7 L'Académie ajoute que quelques-uns s'en sont aussi servis dans le style de négociation, c'est-à-dire dans le style spécialement consacré aux traités et autres affaires publiques. L'exemple que l'Académie cite ne laisse pas le moindre doute à cet égard: La Reine s'est rendue garante de ce traité.

XXVIII

Garde-robe. Construction en bois, propre à serrer des habits ou du linge. Il faut se servir du mot armoire, subs. fém.; soit que cette construction ait un fond ou qu'elle n'en ait pas: une belle armoire. La garde-robe est le lieu où l'on renferme les habillemens d'un prince. On dit d'un simple particulier qu'il a une riche garde-robe pour dire qu'il a un grand nombre de beaux habillemens, sans avoir égard au lieu où il les tient. Mais en toute autre circonstance, le mot garde-robe s'entend d'une construction qui regarde le maçon, et non pas le charpentier.

La garde-robe est la chambre destinée à contenir le linge, les habits, les hardes de jour et de nuit, etc. L'Académie dont j'emprunte les termes, ne fait pas de distinction à cet égard entre le prince et le particulier. Elle ne dit pas que le mot garde-robe doive s'entendre d'une construction qui regarde le maçon, parce que l'ouvrier ne change ni la nature, ni la destination de la chose. Elle se sert, il est vrai, du mot chambre: mais les Grammairiens n'emploient pas cette dernière expression. Ils définissent la garde-robe; le lieu où l'on serre les habits. C'est ainsi que s'expriment l'auteur des Convenances grammaticales et M. de Wailly. S'ils ont raison, quand une armoire est le lieu ou l'on serre des hardes, on peut l'appeler garde-robe.

Les mêmes Grammairiens appellent garde-robe, subs. masc., un fourreau ou surtout de toile, pour conserver les vêtemens. Ménage dit la même chose dans ses Observations sur la langue françoise. L'Académie n'en parle pas.

7
  Gattel ne donne pas de féminin à garant. Il admet cependant garante, en parlant de traités politiques. La Suède est garante, etc.


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12+
Дата выхода на Литрес:
28 сентября 2017
Объем:
50 стр. 1 иллюстрация
Правообладатель:
Public Domain

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