Читать книгу: «Raison de Tuer », страница 14

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CHAPITRE TRENTE

Une nature rêveuse et surréelle avait pris de contrôle d’Avery Black.

Il n’y avait aucun souvenir de ses derniers mots avec Jessica Givens, ou de quand elle avait raccroché ou à quel endroit elle avait mis le téléphone.

Elle se tenait dans l’obscurité sur le campus de Brandeis. Devant elle se trouvait un champ vert vallonné, une ligne d’arbres et les étoiles. Derrière elle se tenaient les bâtiments de brique rouge illuminés par une lumière plus basse.

Calme-toi, se dit-elle.

Tu as déjà emprunté cette voie auparavant.

Le souvenir de sa quasi agression sur John Lang d’Art pour la Vie était encore frais dans son esprit, ainsi que les réprimandes du capitaine et le week-end prolongé qu’on lui avait donné pour réfléchir sur ses actes.

Tu as été retirée de l’affaire, tu te souviens ?

Plus maintenant, répondit-elle.

Cindy Jenkins avait été engagée par Devante. Molly Green avait été engagée par Devante. Qu’en était-il de Tabitha Mitchell ?

En chemin vers sa voiture, Avery appela Finley. Le téléphone sonna plusieurs fois avant que sa boîte vocale ne prenne le relais. Il m’évite, pensa-t-elle. Cinq appels supplémentaires furent passés. Les résultats furent les mêmes. À chaque fois, Avery laissa le même message, seulement avec plus d’insistance :

« Finley. Nous avons un lien. Jenkins et Green ont toutes les deux été engagées par la même entreprise à Boston. Vous devez revenir vers moi. Tabitha Mitchell avait-elle n’importe quel genre de boulot prévu pour sa troisième année ? Rappelez-moi dès que vous écouterez ça. »

Avery s’assit dans sa BMW et se connecta à son ordinateur de bord.

Devante était une entreprise privée basée à Boston.

Des informations générales furent tout ce qu’elle put trouver en ligne : le fondateur de la société, le président du comité, le PDG, et la structure au niveau de l’État.

Une recherche rapide révéla l’immense nombre d’emplois au sein d’une entreprise de comptabilité à proprement parler : personnels comptable, assistants comptables, comptables confirmés, gestionnaires et auditeurs des impôts, experts-comptables… La liste était visiblement sans fin.

Qui embauche des étudiantes ? Il doit y avoir une sorte de chef des services des ressources humaines qui démarche les universités et trouve les candidats prometteurs. Cette personne prendrait le plus probablement des CV et distribuerait ceux susceptibles de convenir aux personnes en charge de n’importe quel poste ouvert à l’intérieur de l’entreprise.

Comment est-ce que je pourrais découvrir qui a cherché et vu les CV de ces deux filles ?

La réponse était évidente, et délicate étant donné son statut actuellement restreint au sein de la Criminelle. Tu dois arriver au président ou au PDG, réalisa-t-elle. Eux seulement peuvent te donne accès aux bonnes personnes. Elle rit. D’accord, comment est-ce que je fais ça ?

Un mandat, pensa-t-elle.

Les mandats étaient compliqués à obtenir. Une cause probable était nécessaire. Dans ce cas-ci, Avery était certaine que le lien entre les filles et l’entreprise qui avait prévu de les embaucher était une cause probable suffisante pour se procurer un mandat. Cependant, un juge voudrait aussi savoir que des objets reliés au crime pourraient être trouvés dans les bureaux de Devante. Cela pourrait être un problème, pensa-t-elle, à moins que l’affidavit inclue les informations sur les ordinateurs. Si le tueur avait quoi que ce soit de relatif à l’affaire sur son ordinateur, je peux utiliser ça pour appuyer un mandat.

La nuit porte conseil, pensa-t-elle. Ne commets pas d’erreur. Attends que Finley appelle. Mets tout en place avant d’aller voir le capitaine.

Son esprit vociféra en retour : Jamais de la vie.

Elle enclencha une vitesse et s’en alla.

CHAPITRE TRENTE-ET-UN

Avery entra d’un pas nonchalant dans le poste de police A1 juste après dix heures dans la soirée. Le réceptionniste du rez-de-chaussée était en train de s’occuper d’un officier et d’une prostituée. D’un bout à l’autre du bureau, des officiers en uniforme amenaient des étudiants ivres et prenaient des dépositions. Une bagarre éclata à l’arrière et il fallut trois policiers pour maîtriser un homme blanc gigantesque.

Les boulots de police n’étaient pas comme les boulots ordinaires.

La majorité des officiers ne venaient pas simplement à huit ou neuf heures et ne repartaient pas à cinq heures tous les jours. De même, les week-ends n’étaient presque jamais libres à moins qu’un employé ait plus d’ancienneté ou que le département tout entier ne soit sur des horaires tournants. Au A1, tout le monde travaillait par roulement – cinq jours de roulement qui pouvaient aller du mercredi au dimanche, et si quelqu’un était sur une affaire, ils pouvaient travailler toute la nuit, chaque soirée, et jusqu’à ce que la matinée soit bien avancée.

Avery reconnut quelques visages familiers. Néanmoins, personne ne semblait lui porter beaucoup d’attention. Les services de nuit le week-end leur donnaient une certaine expression, comme être dans un cimetière après être resté debout pendant quarante-huit heures d’affilée : tout le monde était dans le brouillard et avait son rythme propre.

Au premier étage, Connelly se disputait avec Thompson.

Thompson ressemblait à deux hommes roulés en un seul, un géant qui adorait aller à la salle de gym, et combiné avec sa peau pâle, ses lèvres pleines et ses cheveux blond clair, il mettait d’ordinaire les autres policiers – et les coupables – extrêmement mal à l’aise.

« Pourquoi est-ce que je suis toujours là ? » se plaignait Thompson.

« Vous vous foutez de moi bordel ? » dit sèchement Connelly. « Je vous ai juste de donné un boulot et vous ne l’avez pas fait. Je m’en tape si vous êtes ici jusqu’à quatre heures du matin. »

« Des concessions de voitures ? », rugit Thompson, et il se mit debout de toute sa hauteur. « Combien de putain de concessions sont ouvertes le samedi soir ? Mon service a fini il y a des heures. Voici une liste de Watertown et Belmont. »

« J’ai demandé Waltham, aussi. Et j’ai demandé des numéros, et le contact direct à chaque entreprise. Je ne vois rien ici pour Belmont », critiqua-t-il, et il parcourut une liste.

Avery s’assit sur le bureau de quelqu’un et attendit qu’ils aient terminé.

Connelly leva les yeux.

« Qu’est-ce que vous faites là ? Le capitaine ne vous a-t-il pas dit de prendre du repos ? »

« Pouvons-nous parler ? », demanda-t-elle.

« Non », dit-il. « Je n’ai rien à vous dire. Allez-vous faire voir. Vous n’êtes pas de retour avant lundi. »

Elle désigna Thompson.

« Vous perdez son temps. »

« Je vous l’avais dit ! », suivit Thompson. « C’est une perte de mon putain de temps. »

« Fermez votre putain de gueule ! » dit brusquement Connelly et il pointa le doigt vers son visage. « Black, je le jure devant Dieu. Si vous n’êtes pas hors de ma vue dans les cinq secondes je vais personnellement vous faire dire adieu à la criminelle et retourner en patrouille pour le restant de votre vie. »

Avery baissa la tête.

« Je n’irais nulle part », dit-elle avec une voix calme et égale. « Et il faut que vous m’écoutiez. J’ai une piste. Une grosse », souligna-t-elle, et elle le regarda droit dans les yeux. « Il faut que nous en discutions sérieusement. Et il faut que nous soyons dans la même équipe. Voulez-vous attraper un tueur ? Ou voulez-vous rester furieux contre moi car vous pensez me connaître, ou parce que j’ai été affectée à votre équipe, ou parce que j’avais une meilleure vie que vous ? »

Elle poussa sur le bureau pour se lever.

« Je suis désolée si j’ai fait quoi que ce soit pour vous offenser », dit-elle, « mais je suis juste là. Maintenant. Tout comme vous. À nager dans la merde. Et je n’ai pas lâché pour retrouver ce tueur, et j’ai finalement trouvé une piste. Ça ne peut pas attendre jusqu’à lundi. Si vous me mettez dehors, j’appellerais juste le capitaine, et ensuite le chef, et ensuite n’importe quelle personne qui m’écoutera. »

Thompson désigna du doigt Avery avec une inquiétude sincère.

« Écoutez-la », supplia-t-il.

« Fermez la, Thompson ! Asseyez-vous. »

Il plia un doigt vers Avery et montra la salle de conférence.

« Trois minutes », dit-il. « Vous avez trois minutes. »

Une fois qu’ils furent seuls, Avery l’exposa : « Je sais que j’ai fait quelques erreurs. »

« Quelques ?! »

« Des erreurs stupides », ajouta-t-elle, « mais toutes était dans l’exercice de mes fonctions. J’ai fait quelques autres erreurs aujourd’hui. Je suis retournée voir Howard Randall. »

Connelly hurla et agita une main.

« Il m’a donné un indice », poursuivit Avery, « ou », ajouta-t-elle, « quelque chose comme un indice. Je n’ai pas pu le décrypter jusqu’à ce que j’aille à Brandeis. »

Connelly se donna une claque sur la tête.

« Vous êtes allée à l’université de Molly Green ? On vous a dit de rester en dehors de cette affaire. »

« Allez-vous vous taire ? », hurla-t-elle. « Juste pour une fois ? S’il vous plaît ? »

Surpris, il croisa les bras et se tint à l’écart.

« J’ai parlé à quelqu’un du service d’orientation. Elle m’a dit que Molly avait un emploi de prévu avec Devante Accounting. Eh bien devinez quoi ? Cindy Jenkins avait aussi un travail chez Devante. Je ne sais pas encore pour Tabitha. Finley était censée parler à la mère. Je n’ai pas eu de nouvelles de lui. Tabitha était en première année, mais si elle aussi avait été engagée par eux, cela ferait trop de coïncidences pour l’ignorer, vous ne pensez pas ? »

« Votre dernière connexion s’est avérée être une connerie. »

« Mais c’était une connexion, la seule entre deux de ces filles, jusqu’à maintenant. Si nous pouvons relier la troisième fille à Devante, nous serons plus proches que ce que nous l’avons jamais été. »

« Finley n’est pas en service », marmonna-t-il.

« Donc ? »

Connelly s’éloigna et réfléchit longuement à la situation. Dans un costume gris et une chemise bleue qui paraissait être trop petite pour sa carrure musculeuse, il roula les épaules et frotta la barbe de trois jours sur sa peau, de toute évidence contrarié mais intrigué.

« Attendez ici », dit-il.

« Qu’êtes-vous— »

« J’ai dit attendez ! », dit-il sèchement, puis il sortit.

Derrière la vitre, elle put le voir donner des instructions à un Thompson très troublé avant d’aller à son propre bureau et de commencer à passer un appel.

Avery resta assise dans la salle de conférence pendant presque vingt minutes. Sans rien à faire, le fardeau de son information enfin parti, elle se sentait plus détendue et étrangement réconfortée. Un désir intense d’appeler sa fille lui fit tendre la main vers son téléphone.

Que dirais-tu ? se demanda-t-elle.

Dis-lui que tu étais une idiote, et que tu l’es toujours. Dis-lui la vérité : que tu l’aimes et que tu feras ça bien, quoi qu’il arrive.

La porte de la salle de conférence s’ouvrit.

« Tabitha Mitchell était en première année », dit Connelly. « Elle allait obtenir son diplôme plus tôt, meilleure de sa classe. Et on lui a offert un job à Devante Accounting. »

Avery se redressa.

« Nom de dieu. »

Le lien était là. Howard Randall avait eu raison. Ses mots retentirent : Il doit les trouver, les observer, les connaître de quelque part. Quand elle avait passé la liste en revue avec Randall – une en troisième année, une en première – il avait dit non.

Il savait, prit-elle conscience.

La nausée qu’Avery avait éprouvée à l’idée de devoir rendre visite à Randall et lui demander de l’aide commençait maintenant à s’estomper. Le lien avait été fait, et si elle pouvait assembler toutes les pièces ensemble, il y avait de l’espoir : pour elle, pour l’avenir, pour laisser le passé derrière.

« Trois d’entre elles », dit Connelly. « Toutes avaient des emplois à Devante. »

« Comment l’avez-vous découvert ? »

« Finley a appelé la maison des Mitchell. J’ai appelé le portable de la mère. Elle dormait. Elle a commencé à pleurer à la seconde où je lui ai dit que c’était à propos de sa fille. Mais elle avait l’information dont nous avions besoin. Ce qui est perturbant c’est que, je pense que les journaux ont dit la même chose hier ou avant-hier. »

C’est comme ça qu’il savait, réalisa Avery. Randall lisait les journaux.

Ils se dévisagèrent tous les deux en silence.

« Que faisons-nous maintenant ? », demanda-t-elle.

« À vous de me le dire. »

Elle jeta un regard au loin et se mordilla la lèvre inférieure.

« Nous avons besoin d’un nom. Qui était le gestionnaire d’embauche qui a rencontré toutes ces filles ? »

« Qui que ce soit », dit Connelly, « il doit savoir qu’au moins deux des filles qu’il a engagées sont décédées. C’est passé à toutes les informations. »

« Si deux filles que vous avez embauchées étaient retrouvées mortes en moins d’une semaine, est-ce que vous appelleriez quelqu’un ? »

« Pas si j’étais coupable. »

Connelly mit immédiatement le téléphone de la salle de conférence sur haut-parleurs et appela le capitaine. Troublé et endormi, un O’Malley distant écouta à la fois Avery et Connelly et prit son temps avant de répondre.

« Attendez jusqu’au matin », dit-il. « Il n’y a rien que nous puissions faire dans l’immédiat. J’appellerais le chef et le maire à la première heure dimanche. Merde », marmonna-t-il. « Devante. Ils sont énormes. »

« Nous commencerons avec le PDG et on descendra les échelons », dit Avery. « Quelqu’un doit avoir une liste de noms et d’intitulés de poste. Je présume que notre tueur travaille aux ressources humaines. »

« Essayez de dormir un peu cette nuit », dit le capitaine, « tous les deux. Il se pourrait que ce soit une grosse journée demain. Je vous retrouverais au bureau à huit heures. Avery, si vous ne pouvez pas dormir, commencez pour les mandats : un pour l’entreprise et un pour un individu sans nom au sein de l’entreprise. Vous pouvez aussi appeler Devante et voir s’il y a un employé pour le week-end. Je doute que quelqu’un décroche à cette heure-ci, mais c’est le mois d’avril. On ne sait jamais. »

La ligne coupa.

Embarrassé dans sa position, Connelly refusait de la regarder.

« Espérons que cela se passe bien. »

Avery compléta autant de papiers qu’elle le pouvait pour les deux mandats. Elle appela au moins dix numéros sur la liste du bureau de Devante à Boston. Aucun ne répondit.

Rentre chez toi, se dit-elle.

Dormir était la chose la plus éloignée de son esprit.

CHAPITRE TRENTE-DEUX

Le dimanche donna l’impression d’être un lundi pour Avery.

Elle était debout et pleine d’énergie à sept heures. Assez étrangement, elle avait dormi comme un bébé à l’instant où elle était arrivée chez elle, probablement la meilleure nuit de sommeil qu’elle ait eu depuis des mois.

Elle enfila un pantalon de tailleur noir et une chemise blanche à col boutonné. Comme toujours, elle portait des baskets Skechers noires aux pieds. Les jours des Manolo Blahniks à talons hauts étaient depuis longtemps révolus. Après le petit-déjeuner et une tasse de café, elle se tint dans son vestibule et se dévisagea.

Va le coincer, dit-elle.

Un tiraillement de doute envahit ses pensées. Il y avait déjà eu tant de fois où il s’en était fallu de peu, tant de pistes qui s’étaient avérées sans issues. Non, pensa-t-elle. C’est la bonne. Il le faut.

En chemin vers sa voiture, elle passa en revue le panorama de sa vie en tant que policière : service de la circulation, petits crimes, disputes domestiques, guerre des gangs, et maintenant ça, sa plus grosse affaire, une inspectrice de la criminelle sur les traces d’un tueur en série. C’est ce vers quoi tu as travaillé durant les trois dernières années, se dit-elle : une chance de faire amende honorable pour le passé, de fermer le chapitre Howard Randall pour de bon et de sortir de l’ombre d’un misérable regret, et vivre.

Les services matinaux du week-end au A1 changeaient à huit heures. La plupart du poste était vide à cause de la transition, avec une large majorité des effectifs soit dans les rues, soit en route pour le travail. Connelly était déjà là, ainsi que le chef et Thompson.

Le chef était en jean et avec un t-shirt BPD{1} rouge, le plus décontracté qu’Avery l’ait jamais vu. Au téléphone, il lui fit signe de rentrer dans le bureau avec le reste du groupe.

« Attendez », dit O’Malley dans le combiné, « j’ai Black ici. Laissez-moi mettre le haut-parleur et nous pourrons nous charger de ça immédiatement. »

Une voix rocailleuse s’éleva dans la pièce.

« Allo ? Tout le monde peut m’entendre ? »

O’Malley articula silencieusement “Le maire.”

« Nous sommes là », dit-il.

« Inspectrice Black », dit le maire comme si les mots étaient désagréables dans sa bouche, « j’ai entendu que vous aviez été acharnée dans cette affaire, même après avoir été congédiée. À quel degré êtes-vous sûre à propos de Devante ? Vous savez que Miles Standish est un bon ami à moi. »

O’Malley dit en silence : “Le propriétaire”.

« Je doute fortement que M. Standish ait quelque chose à voir avec cela », dit Avery. « Nous croyons que le tueur est quelqu’un dans ses bureaux, plus probablement un gestionnaire des ressources humaines qui aurait rencontré ces filles, lu leur CV, et ensuite les aurait fait passer aux services appropriés. »

« J’ai demandé à quel degré vous étiez sûre pour Devante, Mme Black. Êtes-vous certaine qu’il s’agit de la meilleure piste ? J’ai un appel très difficile à passer. »

« Trois filles sont décédées », dit-elle. « Chacune d’entre elles vient d’une école différente, et pourtant elles avaient toutes des postes prévus à Devante. C’est le seul lien qui ait un sens. Je suis sûre à cent pour cent. »

« Bien », dit le maire. « Mike », ajouta-t-il, « je vais appeler Miles maintenant. Attendez-vous à avoir de mes nouvelles rapidement. S’il ne coopère pas, prenez vos mandats et faites ce que vous avez à faire. Je veux que cette affaire soit pliée d’ici lundi. »

« Oui monsieur », dit O’Malley.

Quand le maire eut raccroché, O’Malley s’adressa au groupe.

« Ok », dit-il, « voici comment nous allons faire ça. Avery, vous êtes dirigez. La merde que vous avez créée l’autre jour était bien au-delà des limites, mais puisque vous avez résolu ça, vous devriez le mener à bien. Nous discuterons du futur plus tard. Connelly est votre supérieur hiérarchique. Vous aurez Thompson et n’importe qui d’autre que nous pourrons rassembler une fois que nous aurons toutes les informations. Thompson », dit-il et il s’arrêta pendant une minute pour trouver les bons mots, « je pensais que vous étiez cet étrange géant irlandais qui viendrait au bureau et ferait avancer les choses. Malheureusement, rien de cela n’a eu lieu. En fait, je pense que vous êtes plus fainéant que Finley. Oubliez ça », corrigea-t-il instantanément, « j’avais tort pour Finley. Il a travaillé comme un forcené. Tout le monde fait des erreurs. Vous, cependant, feriez mieux de m’épater aujourd’hui. Est-ce compris ? »

« Oui, monsieur », jura Thompson.

Quinze minutes plus tard, l’appel qu’ils avaient attendu arriva. O’Malley appuya immédiatement sur le haut-parleur du téléphone.

« Ici O’Malley », dit-il.

Une jeune voix guillerette emplit la pièce.

« Salut ! », dit-elle. « C’est Laura Hunt. Je suis l’assistante personnelle de M. Miles Standish. On m’a dit d’appeler et de fournir toute information dont vous pourriez avoir besoin concernant Devante. »

O’Malley fit signe à Black.

« C’est Avery Black », dit-elle. « Je ne suis pas certaine que vous ayez été informée, mais nous avons un tueur en série en liberté avec un lien possible avec la société Devante Accounting. »

« Oui, Mme Black, j’ai été entièrement mise au courant. »

« Ce dont nous avons besoin est un nom, quelqu’un qui aurait rencontré chacune de ces étudiantes et leur aurait soit offert un poste, ou redirigées vers un autre service au sein de l’entreprise où elles ont été engagées. »

« D’accord », dit-elle. « Puis-je demander de quelle firme de Devante nous parlons ? »

« Que voulez-vous dire ? »

« Eh bien, nous avons des succursales à Boston, Chicago et San Antonio. »

« Les bureaux de Boston. »

« D’accord, patientez une seconde. Le voilà. Timothy McGonagle est le président des Ressources Humaines pour la succursale de Boston. Je ne pense pas qu’il se charge directement du recrutement à l’université, mais vous pouvez soit vous adresser à lui ou à un membre de son équipe », et elle fournit son numéro de portable, celui de sa maison, et son adresse.

« Combien de personnes McGonagle a-t-il à son service ? », demanda Avery.

« Il y a vingt-huit autres travailleurs aux ressources humaines. »

« Si j’ai un problème, est-ce que je peux vous appeler directement ? »

« Absolument », dit-elle, et elle donna son numéro à Avery. « M. Standish veut aider de toutes les manières possibles. Il demande simplement que vous essayiez de garder le nom de Devante hors des journaux si possible. Nous ne voudrions pas que les gens associent des crimes à notre société de comptabilité. »

« Compris », dit Avery.

L’appel se termina peu après et O’Malley examina le groupe.

Avery voulait voir Timothy McGonagle elle-même, en face à face. Même s’il n’était pas la personne directement responsable pour les crimes, il devenait presque certain qu’il avait recruté un tueur, ou avait engagé quelqu’un qui avait embauché un tueur. Une rapide vérification des antécédents ne révéla rien sur McGonagle : pas même une contravention.

« Très bien », dit-il, « mettez-vous-y. Je dois assister à un anniversaire pour les seize ans. »

* * *

McGonagle n’était pas loin du A1. Il vivait dans le quartier riche de Beacon Hill juste au nord des bureaux, près du parc Lederman. Connelly resta derrière pour superviser deux brigades en lien avec les gangs et pour essayer de rassembler une équipe pour Avery si besoin était.

Thompson était assigné pour être son équipier pendant la journée. Il garda la bouche fermée pendant la majeure partie du trajet et resta assis avec un air gêné sur le siège passager d’Avery, le corps recroquevillé.

« D’où vous venez ? », demanda nonchalamment Avery.

« Boston », marmonna-t-il.

« Où à Boston ? »

« Partout. »

« Qu’est-ce qui vous a fait vouloir devenir un policier ? »

Un froncement de sourcils apparut sur son visage presque albinos, et ses lèvres charnues se courbèrent en un rictus.

« C’est quoi ? Les vingt questions ? », aboya-t-il.

Avery se gara sur Pinckney Street.

McGonagle vivait dans une grande maison à la façade de brique avec des volets blancs et une porte rouge enfoncée dans un vestibule extérieur. Thompson resta au bord de l’entrée et avait l’air de vouloir être n’importe où hormis près d’Avery Black. Sa taille et son apparence étrange, toutefois, étaient un aimant pour les personnes qui se promenaient ; même s’ils étaient de l’autre côté de la rue, ils traversaient et regardaient fixement son visage en passant.

La sonnette retentit et reçut rapidement une réponse.

« Oui ? », s’écria quelqu’un.

Tim McGonagle était plus jeune que ce à quoi Avery s’était attendu, peut-être dans le milieu de la trentaine, avec des cheveux noirs et de brillants yeux verts qui semblaient toujours calculer des chiffres. Il était vêtu d’un pantalon gris et d’une chemise à col boutonné rose avec une cravate verte.

Un mètre soixante-quinze ou quatre-vingt, pensa-t-elle. Trop grand. La taille ne correspond pas.

« Puis-je vous aider pour quelque chose ? », demanda-t-il.

« Avery Black », dit-elle, « Criminelle de Boston. »

« Oui, je vois. Un officier vedette en personne. » Il sourit.

Il remarqua Thompson avant de se tourner à nouveau vers Avery.

« Que puis-je faire pour vous ? »

« Avez-vous suivi l’affaire du tueur en série ? », demanda Avery.

« En effet », dit-il.

« Êtes-vous informé que trois des victimes ont récemment été recrutées par votre entreprise ? »

« Non », dit-il, « mon dieu, c’est terrible. »

« Que faites-vous exactement à Devante ?

Il désigna l’intérieur d’un geste.

« Voulez-vous vous asseoir ? »

« Non, merci. »

Une voix féminine appela depuis un endroit éloigné dans la maison.

« Timmy ? Qui est-ce ? »

« Attends une seconde, Peg », s’écria-t-il. « Je suis le président des Ressources Humaines à Devante pour la succursale de Boston », dit-il à Avery. « Mes principales responsabilités sont d’engager et gérer le personnel. Je supervise les problèmes au sein de la compagnie, tout conflit majeur entre employé et employeur, des choses de cette nature. Les seuls cv que je vois sont pour du personnel très qualifié dont nous pourrions avoir besoin, tels qu’un poste de PDG ou responsable d’audit. »

« Qui recrute pour les universités ? »

« Un de mes employés. Son nom est Gentry Villasco, mais honnêtement, je ne peux pas l’imaginer faisant quoi que ce soit de tel. C’est un directeur administratif. Il dirige une équipe de quatre personnes. Ils suivent les universités, les CV d’étudiants, et ils font du démarchage sur les campus. »

« Si des étudiants voulaient un poste dans votre entreprise, ils devraient passer par lui ? »

« C’est ça. Son équipe pourrait trier les candidatures et sélectionner les meilleurs CV, mais en fin de compte ils passeraient par lui. Si Gentry appréciait ce qu’il voyait, il le passerait ensuite au service approprié où un poste s’était ouvert. »

« Pouvez-vous me dire quoi que ce soit à propos de lui ? » Est-il célibataire ? Marié ? Qu’aime-t-il faire pendant les week-ends ? Est-ce qu’il a des amis ? »

Timothy rit.

« Gentry n’est assurément pas un tueur », dit-il. « C’est un solitaire, c’est certain, un peu plus vieux que moi. Peut-être dans la cinquantaine ? Il a une maison à l’extérieur à West Somerville. Il fait la navette pour travailler. Il est sociable mais il fait bande à part, si vous voyez ce que je veux dire ? Il a travaillé à Devante depuis plus longtemps que moi, environ quinze ans. »

Avery lu lança un regard dur.

« Êtes-vous certain que vous n’avez aucune connaissance des trois victimes en question ? Laissez-moi vous redire leurs noms, au cas où vous ayez oublié : Cindy Jenkins, Tabitha Mitchell, et la dernière qui n’est pas encore parue dans les journaux. Molly Green. »

« Je n’ai jamais entendu parler d’aucune d’entre elles », dit-il, et ensuite il se corrigea immédiatement. « Eh bien, j’ai entendu parler des deux premières, mais pas dans l’entreprise. J’ai lu les journaux. Je connais l’affaire », et il se redressa puis soutint son regard.

« Allez-vous être chez vous toute la journée ? », demanda Avery.

« Eh bien, ma famille et moi prévoyons d’aller à l’église dans un petit moment. Nous prenons juste le petit-déjeuner avec les enfants. »

Il semblait à la fois honnête et sincèrement perturbé par le lien avec Devante. Un père de famille, pensa Avery. Elle prit du recul et essaya d’imaginer un tueur avec une femme et une famille.

« Voici ma carte », dit-elle. « S’il vous plaît appelez-moi si vous pouvez penser à n’importe quoi d’autre. »

« Bien sûr », dit-il. « Je suis désolé d’apprendre tout cela. »

Thompson était appuyé contre la façade de brique avec un pied relevé, oublieux de tout sauf le ciel.

Avery lui donna une claque sur le torse en passant à côté.

« Eh ! » se plaignit-il.

« La prochaine fois que vous voudrez vous comporter comme un cale-porte », dit-elle, « retournez au bureau. »

Возрастное ограничение:
16+
Дата выхода на Литрес:
10 октября 2019
Объем:
261 стр. 2 иллюстрации
ISBN:
9781632919625
Правообладатель:
Lukeman Literary Management Ltd
Формат скачивания:
epub, fb2, fb3, ios.epub, mobi, pdf, txt, zip

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