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Читать книгу: «Vie de Henri Brulard, tome 2», страница 3

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Les soldats nous touchaient presque, nous nous sauvâmes dans la porte G de la maison de mon grand-père, mais on nous vit fort bien: tout le monde était aux fenêtres, beaucoup rapprochaient les chandelles et illuminaient78.

Cette porte G, sur la Grenette, communiquait par un passage étroit au second étage avec la porte G', sur la Grande-rue. Mais ce passage n'était ignoré de personne.

Pour nous sauver nous suivîmes donc la ligne FFF79. Quelques-uns de nous se sauvèrent aussi, ce me semble, par la grande porte des Jacobins, ce qui me porte à croire que nous étions plus nombreux que je ne l'ai dit. Prié était peut-être des nôtres.

Moi et un autre, Colomb peut-être80, nous nous trouvâmes le plus vivement poursuivis. Ils sont entrés dans cette maison, entendions-nous crier tout près de nous.

Nous ne continuâmes pas de monter jusqu'au passage au-dessus du second étage; nous sonnâmes vivement au premier sur la place Grenette, à l'ancien appartement de mon grand-père, loué actuellement à Mlles Caudey, vieilles marchandes de modes fort dévotes. Heureusement elles ouvrirent, nous les trouvâmes fort effrayées du coup de pistolet et occupées à lire la Bible81.

En deux mots nous leur disons: on nous poursuit, dites que nous avons passé ici la soirée. Nous nous asseyons, presque en même temps on sonne à arracher la sonnette; pour nous, nous sommes assis à écouter la Bible, je crois même que l'un de nous prend le livre.

Les commissaires entrent. Qui ils étaient, je n'en sais rien; je les regardais fort peu, apparemment.

«Ces citoyens ont-ils passé la soirée ici?

– Oui, messieurs; oui, citoyens,»dirent en se reprenant les pauvres dévotes effrayées. Je crois que leur frère, M. Caudey, vieux commis employé depuis quarante-cinq ans à l'hôpital, était avec elles.

Il fallait que ces commissaires ou citoyens zélés fussent bien peu clairvoyants ou bien disposés pour M. Gagnon, qui était vénéré de toute la ville, à partir de M. le baron des Adrets jusqu'à Poulet, le gargotier, car notre trouble devait nous faire faire une étrange figure au milieu de ces pauvres dévotes hors d'elles-mêmes par la peur. Peut-être cette peur, qui était aussi grande que la nôtre, nous sauva, toute l'assemblée devait avoir la même mine effarée.

Les commissaires répétèrent deux ou trois fois leur question: «Les citoyens ont-ils passé ici toute la soirée? Personne n'est-il entré depuis que vous avez entendu tirer le coup de pistolet?»

Le miraculeux, auquel nous songeâmes depuis, c'est que ces vieilles jansénistes aient voulu mentir. Je crois qu'elles se laissèrent aller à ce péché par vénération pour mon grand-père.

Les commissaires prirent nos noms et enfin déguerpirent.

Les compliments furent courts de nous à ces demoiselles. Nous prêtâmes l'oreille; quand nous n'entendîmes plus les commissaires, nous sortîmes, et continuâmes à monter vers le passage82.

Mante et Treillard83, plus agiles que nous et qui étaient entrés dans la porte G84 avant nous, nous contèrent le lendemain que quand ils parvinrent à la porte G', sur la Grande-rue, ils la trouvèrent occupée par deux gardes. Ces Messieurs se mirent à parler de l'amabilité des demoiselles avec qui ils avaient passé la soirée, les gardes ne leur firent aucune question et ils filèrent.

Leur récit m'a fait tellement l'impression de la réalité que je ne saurais dire si ce ne fut pas Colomb et moi qui sortîmes85 en parlant de l'amabilité de ces demoiselles.

Il me semblerait plus naturel que Colomb et moi entrâmes dans la maison, puis il s'en alla une demi-heure après.

Le piquant fut les discussions auxquelles mon père et ma tante Elisabeth se livraient sur les auteurs présumés de la révolte. Il me semble que je contai tout à ma sœur Pauline, qui était mon amie.

Le lendemain, à l'Ecole centrale, Monval (depuis colonel et méprisé), qui ne m'aimait pas, me dit:

«Hé bien! toi et les tiens vous avez tiré un coup de pistolet sur l'arbre de la Fraternité!»

Le délicieux fut d'aller contempler l'état de l'écriteau: il était criblé.

Les sceptres, couronnes et autres attributs vaincus étaient peints au midi, du côté qui regardait l'arbre de la Liberté. Les couronnes, etc., étaient peintes en jaune clair sur du papier tendu sur une toile ou sur une toile préparée pour la peinture à l'huile.

Je n'ai pas pensé à cette affaire depuis quinze ou vingt ans. J'avouerai que je la trouve fort belle. Je me répétais souvent, avec enthousiasme, dans ce temps-là, et j'ai encore répété, il n'y a pas quatre jours, ce vers d'Horace:

Albe vous a nommé, je ne vous connais plus!

Cette action était bien d'accord avec cette admiration.

Le singulier, c'est que je n'aie pas tiré moi-même le coup de pistolet; mais je ne pense pas que ç'ait été par prudence blâmable. Il me semble, mais je l'entrevis d'une façon douteuse et comme à travers un brouillard, que Treillard, qui arrivait de son village (Tullins, je pense86), voulut absolument tirer le coup de pistolet comme pour se donner le droit de bourgeoisie parmi nous87.

En écrivant ceci, l'image de l'arbre de la Fraternité apparaît à mes yeux, ma mémoire fait des découvertes. Je crois voir que l'arbre de la Fraternité était environné d'un mur de deux pieds de haut garni de pierre de taille et soutenant une grille de fer de cinq ou six pieds de haut88.

Jomard89 était un gueux de prêtre, comme plus tard Ming, qui se fit guillotiner pour avoir empoisonné son beau-père, un M. Martin, de Vienne, ce me semble, ancien membre du Département, comme on disait. Je vis juger ce coquin-là, et ensuite guillotiner. J'étais sur le trottoir, devant la pharmacie de M. Plana.

Jomard avait laissé croître sa barbe, il avait les épaules drapées dans un drap rouge, comme parricide.

J'étais si près qu'après l'exécution je voyais les gouttes de sang se former le long du couteau avant de tomber. Cela me fit horreur, et pendant je ne sais combien de jours je ne pus manger de bouilli (bœuf).

CHAPITRE XXXIV 90

Je crois que j'ai expédié tout ce dont je voulais parler avant d'entrer dans le dernier récit que j'aurai à faire des choses de Grenoble, je veux dire de ma cascade dans les mathématiques.

Mlle Kably était partie depuis longtemps et il ne m'en restait plus qu'un souvenir tendre; Mlle Victorine Bigillion était beaucoup à la campagne; mon seul plaisir en lecture était Shakespeare et les Mémoires de Saint-Simon, alors en sept volumes, que j'achetai plus tard en douze volumes, avec les Caractères de91, passion qui a duré comme celle des épinards en physique et qui est aussi forte pour le moins à cinquante-trois92 qu'à treize ans.

J'aimais d'autant plus les mathématiques que je méprisais davantage mes maîtres, MM. Dupuy et Chabert. Malgré l'emphase et le bon ton, l'air de noblesse et de douceur, qu'avait M. Dupuy en adressant la parole à quelqu'un, j'eus assez de pénétration pour deviner qu'il était infiniment plus ignare que M. Chabert. M. Chabert qui, dans la hiérarchie sociale des bourgeois de Grenoble, se voyait tellement au-dessous de M. Dupuy, quelquefois, le dimanche ou le jeudi matin, prenait un volume d'Euler ou de …93 et se battait ferme avec la difficulté. Il avait cependant toujours l'air d'un apothicaire qui sait de bonnes recettes, mais rien ne montrait comment ces recettes naissent les unes des autres, nulle logique, nulle philosophie dans cette tête; par je ne sais quel mécanisme d'éducation ou de vanité, peut-être par religion, le bon M. Chabert haïssait jusqu'au nom de ces choses.

Avec ma tête d'aujourd'hui, j'avais il y a deux minutes l'injustice de m'étonner comment je ne vis pas sur-le-champ le remède. Je n'avais aucun secours, par vanité mon grand-père répugnait aux mathématiques, qui étaient la seule borne de sa science presque universelle. Cet homme, ou plutôt monsieur Gagnon n'a jamais rien oublié de ce qu'il a lu, disait-on avec respect à Grenoble. Les mathématiques formaient la seule réponse de ses ennemis. Mon père abhorrait les mathématiques par religion, je crois, il ne leur pardonnait un peu que parce qu'elles apprennent à lever le plan des domaines. Je lui faisais sans cesse des copies du plan de ses biens à Claix, à Echirolles, à Fontagnier, au Chayla (vallée près …94), où il venait de faire une bonne affaire.

Je méprisais Bezout, autant que MM. Dupuy et Chabert.

Il y avait bien cinq à six forts à l'Ecole centrale, qui furent reçus à l'Ecole polytechnique en 1797 ou 98, mais ils ne daignaient pas répondre à mes difficultés95, peut-être exposées peu clairement, ou plutôt qui les embarrassaient.

J'achetai ou je reçus en prix les œuvres de l'abbé Marie, un volume in-8°. Je lus ce volume avec l'avidité d'un roman. J'y trouvai les vérités exposées en d'autres termes, ce qui me fit beaucoup de plaisir et récompensa ma peine, mais du reste rien de nouveau.

Je ne veux pas dire qu'il n'y ait pas réellement du nouveau, peut-être je ne le comprenais pas, je n'étais pas assez instruit pour le voir.

Pour méditer plus tranquillement, je m'étais établi dans le salon meublé de douze beaux fauteuils brodés par ma pauvre mère et que l'on n'ouvrait qu'une ou deux fois l'an, pour ôter la poussière. Cette pièce m'inspirait le recueillement, j'avais encore, dans ce temps-là, l'image des jolis soupers donnés par ma mère. On quittait ce salon étincelant de lumières pour passer, à dix heures sonnant, dans la belle salle-à-manger, où l'on trouvait un poisson énorme. C'était le luxe de mon père; il avait encore cet instinct dans l'état de dévotion et de spéculations d'agriculture où je l'ai vu abaissé.

C'est sur la table T96 que j'avais écrit97 le premier acte ou les cinq actes de mon drame, que j'appelais comédie, en attendant le moment du génie, à peu près comme si un ange eût dû m'apparaître.

Mon enthousiasme pour les mathématiques avait peut-être eu pour base principale mon horreur pour l'hypocrisie, l'hypocrisie, à mes yeux, c'était ma tante Séraphie, madame Vignon et leurs p[rêtres].

Suivant moi, l'hypocrisie était impossible en mathématiques et, dans ma simplicité juvénile, je pensais qu'il en était ainsi dans toutes les sciences où j'avais ouï dire qu'elles s'appliquaient. Que devins-je quand je m'aperçus que personne ne pouvait m'expliquer comment il se faisait que: moins par moins donne plus (-X-= +)? (C'est une des bases fondamentales de la science qu'on appelle algèbre.)

On faisait bien pis que ne pas m'expliquer cette difficulté (qui sans doute est explicable, car elle conduit à la vérité), on me l'expliquait par des raisons évidemment peu claires pour ceux qui me les présentaient98.

M. Chabert, pressé par moi, s'embarrassait, répétait sa leçon, celle précisément contre laquelle je faisais des objections, et finissait par avoir l'air de me dire:

«Mais c'est l'usage, tout le monde admet cette explication. Euler et Lagrange, qui apparemment valaient autant que vous, l'ont bien admise. Nous savons que vous avez beaucoup d'esprit (cela voulait dire: Nous savons que vous avez remporté un premier prix de belles-lettres et bien parlé à M. Tortelebeau et aux autres membres du Département), vous voulez apparemment vous singulariser.»

Quant à M. Dupuy, il traitait mes timides objections (timides à cause de son ton d'emphase) avec un sourire de hauteur voisin de l'éloignement. Quoique beaucoup moins fort que M. Chabert, il était moins bourgeois, moins borné, et peut-être jugeait sainement de son savoir en mathématiques. Si aujourd'hui je voyais ces Messieurs huit jours, je saurais sur-le-champ à quoi m'en tenir. Mais il faut toujours en revenir à ce point.

Elevé sous une cloche de verre par des parents dont le désespoir rendait encore l'esprit plus étroit, sans aucun contact avec les hommes, j'avais des sensations vives à quinze ans, mais j'étais bien plus incapable qu'un autre enfant de juger les hommes et de deviner leurs diverses comédies. Ainsi, je n'ai pas grande confiance, au fond, dans tous les jugements dont j'ai rempli99 les 536 pages précédentes. Il n'y a de sûrement vrai que les sensations, seulement pour parvenir à la vérité il faut mettre quatre dièses à mes impressions. Je les rends avec la froideur et les sens amortis par l'expérience d'un homme de quarante ans100.

Je me rappelle distinctement que, quand je parlais de ma difficulté de moins par moins à un fort, il me riait au nez; tous étaient plus ou moins comme Paul-Emile Teisseire et apprenaient par cœur. Je leur voyais dire souvent au tableau101, à la fin des démonstrations:

«Il est donc évident que», etc.

Rien n'est moins évident pour vous, pensais-je. Mais il s'agissait de choses évidentes pour moi, et desquelles, malgré la meilleure volonté, il était impossible de douter.

Les mathématiques ne considèrent qu'un petit coin des objets (leur quantité), mais sur ce point elles ont l'agrément de ne dire que des choses sûres, que la vérité, et presque toute la vérité.

Je me figurais à quatorze ans, en 1797, que les hautes mathématiques, celles que je n'ai jamais sues, comprenaient tous ou à peu près tous les côtés des objets, qu'ainsi, en avançant, je parviendrais à savoir des choses sûres, indubitables, et que je pourrais me prouver à volonté, sur toutes choses.

Je fus longtemps à me convaincre que mon objection sur: moins par moins donne plus, ne pourrait pas absolument entrer dans la tête de M. Chabert, que M. Dupuy n'y répondrait jamais que par un sourire de hauteur, et que les forts auxquels je faisais des questions se moqueraient toujours de moi.

J'en fus réduit à ce que je me dis encore aujourd'hui: il faut bien que moins par moins donne plus soit vrai, puisque évidemment, en employant à chaque instant cette règle dans le calcul, on arrive à des résultats vrais et indubitables.

Mon grand malheur était cette figure:


Supposons que RP soit la ligne qui sépare le positif du négatif, tout ce qui est au-dessus est positif, comme négatif tout ce qui est au-dessous; comment, en prenant le carré B autant de fois qu'il y a d'unités dans le carré A, puis-je parvenir à faire changer de côté au carré C?

Et, en suivant une comparaison gauche, que l'accent souverainement traînard et grenoblois de M. Chabert rendait encore plus gauche, supposons que les quantités négatives sont les dettes d'un homme, comment, en multipliant 10.000 francs de dette par 500 francs, cet homme aura-t-il et parviendra-t-il à avoir une fortune de cinq millions?

M. Dupuy et M. Chabert sont-ils des hypocrites comme les p[rêtres] qui viennent dire la [messe] chez mon grand-père, et mes chères mathématiques ne sont-elles qu'une tromperie? Je ne savais comment arriver à la vérité. Ah! qu'alors un mot sur la logique ou l'art de trouver la vérité eût été avidement écouté par moi! Quel moment pour m'expliquer la Logique de M. de Tracy! Peut-être j'eusse été un autre homme, j'aurais eu une bien meilleure tête 102.

Je conclus, avec mes pauvres petites forces, que M. Dupuy pouvait bien être un trompeur, mais que M. Chabert était un bourgeois vaniteux qui ne pouvait comprendre qu'il existât des objections non vues par lui.

Mon père et mon grand-père avaient l'Encyclopédie in-folio de Diderot et d'Alembert; c'est, ou plutôt c'était, un ouvrage de sept à huit cents francs. Il faut une terrible influence pour engager un provincial à mettre un tel capital en livres, d'où je conclus, aujourd'hui, qu'il fallait qu'avant ma naissance mon père et mon grand-père eussent été tout-à-fait du parti philosophique103.

Mon père ne me voyait feuilleter l'Encyclopédie qu'avec chagrin. J'avais la plus entière confiance en ce livre-là, à cause de l'éloignement de mon père et de la haine décidée qu'il inspirait aux p[rêtres] qui fréquentaient la maison. Le grand vicaire et chanoine Rey, grande figure de papier mâché, haut de cinq pieds dix pouces, faisait une singulière grimace en prononçant de travers les noms de Diderot et de d'Alembert. Cette grimace me donnait une jouissance intime et profonde, je suis encore fort susceptible de ce genre de plaisir104. Je le goûtai quelquefois en 1815, en voyant les nobles refuser le courage à Nicolas Bonaparte, car alors tel était le nom de ce grand homme, et cependant dès 1807 j'avais désiré passionnément qu'il ne conquît pas l'Angleterre; où se réfugier alors?

Je cherchai donc à consulter les articles mathématiques de d'Alembert dans l'Encyclopédie; leur ton de fatuité, l'absence de culte pour la vérité me choqua fort, et d'ailleurs j'y compris peu. De quelle ardeur j'adorais la vérité alors Avec quelle sincérité je la croyais la reine du monde, dans lequel j'allais entrer! Je ne lui voyais absolument d'autres ennemis que les p[rêtres].

Si moins par moins donne plus m'avait donné beaucoup de chagrin, on peut penser quel noir s'empara de mon âme quand je commençai la Statique de Louis Monge, le frère de l'illustre Monge, et qui allait venir faire les examens pour l'Ecole polytechnique.

Au commencement de la géométrie, on dit: On donne le nom de PARALLÈLES à deux lignes qui, prolongées à l'infini, ne se rencontreraient jamais. Et, dès le commencement de la Statique, cet insigne animal de Louis Monge a mis à peu près ceci: Deux lignes parallèles peuvent être considérées comme se rencontrant, si on les prolonge à l'infini.

Je crus lire un catéchisme105, et encore un des plus maladroits. Ce fut en vain que je demandai des explications à M. Chabert.

«Mon petit, dit-il en prenant cet air paterne qui va si mal au renard dauphinois, l'air d'Edouard Mounier (pair de France en 1836), mon petit, vous saurez cela plus tard.»

Et le monstre, s'approchant de son tableau en toile cirée et traçant deux lignes parallèles et très voisines, me dit:

«Vous voyez bien qu'à l'infini on peut dire qu'elles se rencontrent.»

Je faillis tout quitter. Un cafard, adroit et bon jésuite106, aurait pu me convertir à ce moment en commentant cette maxime:

«Vous voyez que tout est erreur, ou plutôt qu'il n'y a rien de faux, rien de vrai, tout est de convention, adoptez les conventions qui vous feront le mieux recevoir dans le monde. Or, la canaille est patriote et toujours salira ce côté de la question; faites-vous donc aristocrate, comme vos parents, et nous trouverons moyen de vous envoyer à Paris et de vous recommander à des dames influentes.»

CHAPITRE XXXV 107

Cela, dit avec entraînement, je devenais un coquin et j'aurais une grande fortune aujourd'hui.

Je me figurais le monde, à treize ans, uniquement d'après les Mémoires secrets de Duclos et les Mémoires de Saint-Simon en sept volumes. Le bonheur suprême était de vivre à Paris, faisant des livres, avec cent louis de rente. Marion me dit que mon père me laisserait bien plus108.

Il me semble que je me dis: Vraies ou fausses, les mathématiques me sortiront de Grenoble, de cette fange qui me fait mal au cœur.

Mais je trouve ce raisonnement bien avancé pour mon âge. Je continuais à travailler, ç'aurait été un trop grand chagrin d'interrompre, mais j'étais profondément inquiet et attristé.

Enfin, le hasard voulut que je visse un grand homme et que je ne devinsse pas un coquin. Ici, pour la seconde fois le sujet surmonte le disant. Je tâcherai de n'être pas exagéré.

Dans mon adoration pour les mathématiques, j'entendais parler depuis quelque temps d'un jeune homme, fameux Jacobin, grand et intrépide chasseur, et qui savait les mathématiques bien mieux que MM. Dupuy et Chabert, mais qui n'en faisait pas métier. Seulement, comme il était fort peu riche, il avait donné des leçons à cet esprit faux, Anglès (depuis comte et préfet de police, enrichi par Louis XVIII à l'époque des emprunts).

Mais j'étais timide, comment oser l'aborder? Mais ensuite, ses leçons étant horriblement chères, douze sous par leçon, comment payer? (Ce prix me paraît trop ridicule; c'était peut-être vingt-quatre ou quarante sous.)

Je contai tout cela avec plénitude de cœur à ma bonne tante Elisabeth, qui peut-être alors avait quatre-vingts ans, mais son excellent cœur et sa meilleure tête, s'il est possible, n'avaient que trente ans. Généreusement elle me donna beaucoup d'écus de six francs. Mais ce n'était pas l'argent qui devait coûter à cette âme109: remplie de l'orgueil le plus juste et le plus délicat, il fallait que je prisse ces leçons en cachette de mon père; et à quels reproches légitimes ne s'exposait-elle pas?

Séraphie vivait-elle encore? Je ne répondrais pas du contraire. Cependant, j'étais bien enfant à la mort de ma tante Séraphie, car, en apprenant sa mort dans la cuisine, vis-à-vis de l'armoire de Marion110, je me jetai à genoux pour remercier Dieu d'une si grande délivrance.

Cet événement, les écus donnés si noblement par ma tante Elisabeth pour me faire prendre en secret des leçons de cet affreux jacobin, m'a empêché à tout jamais d'être un coquin. Voir un homme sur le modèle des Grecs et des Romains, et vouloir mourir plutôt que de n'être pas comme lui, ne fut qu'un moment: punto (Non sia che un punto (Alfieri)111.

Je ne sais comment moi, si timide, je me rapprochai de M. Gros. (La fresque est tombée en cet endroit, et je ne serais qu'un plat romancier, comme Don Rugiero Caetani, si j'entreprenais d'y suppléer. Allusion aux fresques du Campo-Santo de Pise et à leur état actuel.)

Sans savoir comment j'y suis arrivé, je me vois dans la petite chambre que Gros occupait à Saint-Laurent, le quartier le plus ancien et le plus pauvre de la ville. C'est une longue et étroite rue, serrée entre la montagne et la rivière. Je n'entrai pas seul dans cette petite chambre, mais quel était mon compagnon d'étude? Etait-ce Cheminade? Là-dessus, oubli le plus complet, toute l'attention de l'âme était apparemment pour Gros. (Ce grand homme est mort depuis si longtemps que je crois pouvoir lui ôter le Monsieur112.)

C'était un jeune homme d'un blond foncé, fort actif, mais fort gras, il pouvait avoir vingt-cinq à vingt-six ans; ses cheveux étaient extrêmement bouclés et assez longs, il était vêtu d'une redingote113 et nous dit:

«Citoyens114, par où commençons-nous? Il faudrait savoir ce que vous savez déjà.

– Mais nous savons les équations du second degré.»

Et, en homme de sens, il se mit à nous montrer ces équations, c'est-à-dire la formation d'un carré de a + b, par exemple, qu'il nous fit élever à la seconde puissance: a2 + 2 ab + b2, la supposition que le premier membre de l'équation était un commencement de carré, le complément de ce carré, etc.

C'étaient les cieux ouverts pour nous, ou du moins pour moi. Je voyais enfin le pourquoi des choses, ce n'était plus une recette d'apothicaire tombée du ciel pour résoudre les équations.

J'avais un plaisir vif, analogue à celui de lire un roman entraînant. Il faut avouer que tout ce que Gros nous dit sur les équations du second degré était à peu près dans l'ignoble Bezout, mais là notre œil ne daignait pas le voir. Cela était si platement exposé que je ne me donnais la peine d'y faire attention.

A la troisième ou quatrième leçon, nous passâmes aux équations du troisième degré, et là Gros fut entièrement neuf. Il me semble qu'il nous transportait d'emblée à la frontière de la science et vis-à-vis la difficulté à vaincre, ou devant le voile qu'il s'agissait de soulever. Par exemple, il nous montrait l'une après l'autre les diverses manières de résoudre les équations du troisième degré, quels avaient été les premiers essais de Cardan115, peut-être ensuite les progrès, et enfin la méthode présente116.

Nous fûmes fort étonnés qu'il ne nous fît pas démontrer la même proposition l'un après l'autre. Dès qu'une chose était bien comprise, il passait à une autre.

Sans que Gros fût le moins du monde charlatan, il avait l'effet de cette qualité si utile dans un professeur, comme dans un général en chef, il occupait toute mon âme. Je l'adorais et le respectais tant que peut-être je lui déplus. J'ai rencontré si souvent cet effet désagréable et surprenant que c'est peut-être par une erreur de mémoire que je l'attribue à la première de mes passions d'admiration. J'ai déplu à M. de Tracy et à Madame Pasta pour les admirer avec trop d'enthousiasme117.

Un jour de grande nouvelle, nous parlâmes politique toute la leçon et, à la fin, il ne voulut pas de notre argent. J'étais tellement accoutumé au genre sordide des professeurs dauphinois, MM. Chabert, Durand, etc., que ce trait fort simple redoubla mon admiration et mon enthousiasme. Il me semble, à cette occasion, que nous étions trois, peut-être Cheminade, Félix Faure et moi, et il me semble aussi que nous mettions, sur la petite table A, chacun une pièce de douze sous.

Je ne me souviens presque de rien pour les deux dernières années 1798 et 1799. La passion pour les mathématiques absorbait tellement mon temps que Félix Faure m'a dit que je portais alors mes cheveux trop longs, tant je plaignais la demi-heure qu'il faudrait perdre pour les faire couper118.

Vers la fin de l'été 1799, mon cœur de citoyen était navré de nos défaites en Italie, Novi et les autres, qui causaient à mes parents une vive joie, mêlée cependant d'inquiétude. Mon grand-père, plus raisonnable, aurait voulu que les Russes et les Autrichiens n'arrivassent pas à Grenoble. Mais, à vrai dire, je ne puis presque parler de ces vœux de ma famille que par supposition, l'espoir de la quitter bientôt et l'amour vif et direct pour les mathématiques m'absorbaient au point de ne plus donner que bien peu d'attention aux discours de mes parents. Je ne me disais pas distinctement peut-être, mais je sentais ceci: Au point où j'en suis, que me font ces radotages!

Bientôt, une crainte égoïste vint se mêler à mon chagrin de citoyen. Je craignais qu'à cause de l'approche des Russes il n'y eût pas d'examen à Grenoble.

Bonaparte débarqua à Fréjus. Je m'accuse d'avoir eu ce désir sincère: ce jeune Bonaparte, que je me figurais un beau jeune homme comme un colonel d'opéra-comique, devrait se faire roi de France.

Ce mot ne réveillait en moi que des idées brillantes et généreuses. Cette plate erreur était le fruit de ma plus plate éducation. Mes parents étaient comme des domestiques à l'égard du Roi. Au seul nom de Roi et de Bourbon, les larmes leur venaient aux yeux.

Je ne sais pas si, ce plat sentiment, je l'eus en 1797, en me délectant au récit des batailles de Lodi, d'Arcole, etc., etc., qui désolaient mes parents qui longtemps cherchèrent à ne pas y croire, ou si je l'eus en 1799, à la nouvelle du débarquement de Fréjus. Je penche pour 1797.

Dans le fait, l'approche de l'ennemi fit que M. Louis Monge, examinateur de l'Ecole polytechnique, ne vint pas à Grenoble. Il faudra que nous allions à Paris, dîmes-nous tous. Mais, pensais-je, comment obtenir un tel voyage de mes parents? Aller dans la Babylone moderne, dans la ville de la corruption, à seize ans et demi! Je fus extrêmement agité, mais je n'ai aucun souvenir distinct.

Les examens du cours de mathématiques de M. Dupuy arrivèrent et ce fut un triomphe pour moi.

Je remportai le premier prix sur huit ou neuf jeunes gens, la plupart plus âgés et plus protégés que moi, et qui tous, deux mois plus tard, furent reçus élèves de l'Ecole polytechnique.

Je fus éloquent au tableau; c'est que je parlais d'une chose à laquelle je réfléchissais passionnément depuis quinze mois au moins, et que j'étudiais depuis trois ans (à vérifier), depuis l'ouverture du cours de M. Dupuy dans la salle du rez-de-chaussée de l'Ecole centrale. M. Dausse, homme obstiné et savant, voyant que je savais, me fit les questions les plus difficiles et les plus propres à m'embarrasser. C'était un homme d'un aspect terrible et jamais encourageant. (Il ressemblait à Domeniconi, un excellent acteur que j'admire à Valle en janvier 1836.)

M. Dausse, ingénieur en chef, ami de mon grand-père (qui était présent à mon examen et avec délices), ajouta au premier prix un volume in-4° d'Euler. Peut-être ce don fut-il fait en 1798, année à la fin de laquelle je remportai aussi le premier prix de mathématiques. (Le cours de M. Dupuy se composait de deux années, ou même de trois.)

Aussitôt après l'examen, le soir, ou plutôt le soir du jour que mon nom fut affiché avec tant de gloire («Mais à cause de la façon dont le citoyen «B[eyle] a répondu, de l'exactitude, de la facilité «brillante…»), c'est le dernier effort de la politique de M. Dupuy; sous prétexte de ne pas nuire à mes sept ou huit camarades, le plus fort avait été de leur faire obtenir le premier prix, sous prétexte de ne pas leur nuire pour l'admission à l'Ecole polytechnique; mais M. Dausse, entêté en diable, fit mettre dans le procès-verbal, et par conséquent imprimer, une phrase comme la précédente.

Je me vois passant dans le bois du Jardin-de-Ville, entre la statue d'Hercule et la grille, avec Bigillion et deux ou trois autres, enivrés de mon triomphe, car tout le monde le trouva juste et on voyait bien que M. Dupuy ne m'aimait pas; le bruit des leçons que j'étais allé prendre de ce jacobin de Gros, moi qui avais l'avantage de suivre son cours, de lui M. Dupuy, n'était pas pour me réconcilier avec lui.

Donc, passant par là, je disais à Bigillion, en philosophant comme notre habitude:

«En ce moment, on pardonnerait à tous ses ennemis.

– Au contraire, dit Bigillion, on s'approcherait d'eux pour les vaincre.»

La joie m'enivrait un peu, il est vrai, et je faisais des raisonnements pour la cacher; cependant, au fond, cette réponse marque la profonde bassesse de Bigillion, plus terre-à-terre que moi, et, en même temps, l'exaltation espagnole à laquelle119 j'eus le malheur d'être sujet toute ma vie120.

Je vois des circonstances: Bigillion, mes compagnons et moi, nous venions de lire l'affiche avec la phrase sur moi.

Sous la voûte du concert, le procès-verbal des examens, signé des membres de l'administration départementale, était affiché à la porte de la Salle des Concerts.

Après cet examen triomphant, j'allai à Claix. Ma santé avait un besoin impérieux de repos121. Mais j'avais une inquiétude nouvelle, à laquelle je rêvais dans le petit bois de Doyatières et dans les broussailles des îlots le long du Drac et de la pente à 45 degrés de Comboire122 (je ne portais plus un fusil que pour la forme): mon père me donnerait-il de l'argent pour aller m'engouffrer dans la nouvelle Babylone, dans ce centre d'immoralité, à seize ans et demi?

78.beaucoup rapprochaient les chandelles et illuminaient.– Erreur. Tout ceci eut lieu quatre minutes après le coup; alors nous étions tous trois dans la maison, comme il est dit ci-devant, page 518. (Note au crayon de R. Colomb.)
79.nous suivîmes donc la ligne FFF.– Un plan de cette scène est figuré au verso du fol. 518, et un autre au verso du fol. 514. La ligne FFF va du point M (arbre de la Fraternité) au point M', porte de la maison Gagnon sur la Grande-rue, «sortie la nuit du coup de pistolet», en passant par l'entrée de la maison sur la place Grenette.
80.Moi et un autre, Colomb peut-être …– Mante, Beyle et Colomb. (Note au crayon de R. Colomb.)
81.occupées à lire la Bible.– Il n'y a que H. B. qui entra chez les demoiselles Caudey; R. C. et Mante filèrent par le passage dans les greniers et atteignirent ainsi la Grande-rue (voir page 518). (Note au crayon de R. Colomb.)
82.et continuâmes à monter vers le passage.-Erreur. (Note au crayon de R. Colomb.)
83.Mante et Treillard …– Treillard n'était pas avec nous trois; voir page 518. (Note au crayon de R. Colomb.)
84.qui étaient entres dans la porte G …– G est la porte de la maison Gagnon sur la place Grenette et G' la porte de la même maison sur la Grande-rue.
85.ce ne fut pas Colomb et moi qui sortîmes …– C'était C. et Mante, qui se quittèrent à quelques pas de la porte d'allée. C. rentra chez lui, peu rassuré sur les suites de l'affaire et assez embarrassé de sa contenance. Au souper, son père, qui se trouvait dans une maison de la place Grenette, au moment où le coup fut tiré, et se doutant qu'il était pour quelque chose dans cette affaire, lui adressa une verte réprimande. M. C. et toute sa famille ayant été longtemps emprisonnés, la coopération de son fils pouvait lui être fatale. (Note au crayon de R. Colomb.)
86.qui arrivait de son village (Tullins, je pente) …– Bompertuis, à une lieue de Voiron. (Note au crayon de R. Colomb.)
87.pour se donner le droit de bourgeoisie parmi nous.– Ce fut Mante. (Note au crayon de R. Colomb.)
88.une grille de fer de cinq ou six pieds de haut.– Non. (Note au crayon de R. Colomb.)
89.Jomard …– En surcharge, de la main de R. Colomb: «Zomard.»
90.Le chapitre XXXIV est le chapitre XXIX du manuscrit (fol. 528 à 550; il n'y a pas de fol. 527). – Ecrit à Rome, du 24 au 26 janvier 1836.
91.les Caractères de …– Un mot illisible.
92.à cinquante-trois qu'à treize ans.– Ms.: «25 x √4 + 3.»
93.un volume d'Euler ou de …– Le nom a été laissé en blanc.
94.au Chayla (vallée près …) …– Le nom a été laissé en blanc.
95.répondre à mes difficultés …– Variante: «Questions.»
96.C'est sur la table T …– Suit un plan d'une partie de l'appartement Beyle, rue des Vieux-Jésuites. Dans le salon, en face de la fenêtre, en T, est la table où travaillait le jeune Henri; dans la «chambre toujours fermée de ma mère»était un «tableau en toile cirée».
97.que j'avais écrit …– Variante: «Composé.»
98.pour ceux qui me les présentaient– On lit en face du fol. 535 (fol. 534 verso): «Testament, – Je donne et lègue ce volume et tous les volumes de la Vie de Henri Brulard à M. Abraham Constantin, chevalier de la Légion d'honneur, et après lui, s'il ne les imprime pas, à MM. Levavasseur, libraire, place Vendôme, Philarète Chasles, homme de lettres, Amyot, Pourret, libraires. Rome, le 20 janvier 1836. H. BEYLE.»
99.tous les jugements dont j'ai rempli …– Variante: «Que j'ai écrits dans … »
100.l'expérience d'un homme de quarante ans.– Les trois quarts du feuillet sont blancs.
101.Je leur voyais dire souvent au tableau …– Suit un croquis représentant un élève au tableau, et au pied de l'estrade «M. Dupuy dans son grand fauteuil».
102.j'aurais eu une bien meilleure tête.– En face, au verso du fol. 542, est un plan de l'appartement Beyle, rue des Vieux-Jésuites; dans le salon, près de la fenêtre, la table du jeune Henri «piochant l'abbé Marie», accompagnée de cette inscription: «Bonheur solitaire. Là j'étais à l'abri des vexations de Séraphie. Misanthropie anticipée, à quatorze ans.»
103.mon père et mon grand-père eussent été tout-à-fait du parti philosophique.– Cette conséquence peut être fausse. Au moment où l'Encyclopédie parut, tout le monde en raffola. L'abbé Rochas, mon petit-oncle, dont le revenu ne dépassait probablement pas douze ou quinze cents francs, eut son Encyclopédie, dont les images ont commencé à me donner le goût des gravures, tableaux, etc. Et il était fort bon prêtre, sincèrement attaché à Rome! (Note au crayon de R. Colomb.)
104.je suis encore fort susceptible de ce genre de plaisir.– Qui diable pourrait s'intéresser aux simples mouvements d'un cœur, décrits sans rhétorique? Omar, avril 1836. (Note de Stendhal.)
105.Je crus lire un catéchisme …– Ms.: «Chismek.»
106.adroit et bon jésuite …– Ms.: «Tejé.»
107.Le chapitre XXXV est le chapitre XXX du manuscrit (fol. 550 à 579). – Ecrit à Rome, les 26, 27, 29 et 30 janvier 1836.
108.mon père me laisserait bien plus.– Variante: «Davantage.»
109.Mais ce n était pas l'argent qui devait coûter à cette âme …– Variantes: «Ce n'était pas là ce qui devait lui sembler pénible,»et: «Ce n'était pas l'argent qui coûtait à cette âme.»
110.dans la cuisine, vis-à-vis de l'armoire de Marion …– Suit un plan de la cuisine.
111.(Non sia che un punto (Alfieri). – La moitié de la page a été laissée en blanc.
112.que je crois pouvoir lui ôter le Monsieur.– On lit, en face, au verso du fol. 555: «A placer: courses à la Grande-Chartreuse et Sarcenas.»
113.il était vêtu d'une redingote …– Gros était plus que négligé dans sa toilette; je l'ai vu lors de mon examen au cours d'histoire ancienne, dans l'été (1797 ou 1798), avec un pantalon large en nankin et sans bas. Autant que je puis m'en souvenir, il faisait payer chaque leçon trois francs, somme énorme, si on considère la valeur de l'argent, à Grenoble, à cette époque! (Note au crayon de R. Colomb.)
114.«Citoyens, par où commençons-nous?– Suit un plan de la salle d'études, dans l'appartement de Gros, rue Saint-Laurent. En «C, petit mauvais tableau, en toile cirée». A côté du plan, en «C, coupe de ce mauvais tableau; R, rebord où il y avait de la mauvaise craie blanche qui s'écrasait sous le doigt en écrivant sur le tableau. Je n'ai jamais rien vu de si pitoyable.»
115.Cardan …– Jérôme Cardan, mathématicien italien (1501-1576), découvrit la formule, ou du moins la démonstration, de l'équation du troisième degré, qui a pris le nom de formule de Cardan.
116.enfin la méthode présente.– La moitié du fol. 559 est en blanc.
117.avec trop d'enthousiasme.– On lit en tête du fol. 561: «29 janvier 1836. Pluie et temps froid, promenade à San Pietro in Montorio, où j'eus l'idée de ceci vers 1832.»
118.qu'il faudrait perdre pour les faire couper.– La moitié de ce fol. a été laissée en blanc. Les fol. 563 et 564 sont blancs.
119.l'exaltation espagnole à laquelle …– Ms.: «Auquel.»
120.j'eus le malheur d'être sujet toute ma vie. —En face, au verso du fol. 571, est un plan du bois du Jardin-de-Ville. Le bois était entouré d'une grille, et au milieu se trouvait la statue d'Hercule. – Cette statue est placée aujourd'hui plus au nord, dans la partie du jardin dite Jardin Français.
121.Ma santé avait un besoin impérieux de repos.– En face, au verso du fol. 572, on lit: «Rome, 28 janvier 1836. Testament: Je lègue et donne ce volume et les deux précédents de la Vie de Henri Brulard à M. Abraham Constantin, chevalier de la Légion d'honneur, peintre sur porcelaine, domicilié à Genève, et après lui, s'il n'imprime pas, à MM. Romain Colomb, rue Godot-de-Mauroy, n° 35, à Paris, Levavasseur, libraire, Paulin, libraire, l'un après l'autre, Philarète Chastes, homme de lettres. Le manuscrit appartiendra à celui de ces Messieurs qui trouvera de son intérêt de l'imprimer, en abrégé ou en totalité. Rome, le 28 janvier 1836. H. BEYLE.»
122.la pente à 45 degrés de Comboire …– Suit un croquis du rocher de Comboire.
Возрастное ограничение:
12+
Дата выхода на Литрес:
28 октября 2017
Объем:
251 стр. 2 иллюстрации
Правообладатель:
Public Domain