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De Sombres Flammes

La Saga des Liens du Sang-Livre 6

Author Amy Blankenship, RK Melton

Translated by Louise Le Bars

Copyright © 2012 Amy Blankenship

English Edition Published by Amy Blankenship

French Edition Published by TEKTIME

All rights reserved.

Chapitre 1

Damon entra en trombe dans son appartement et reposa Alicia sur ses pieds. Il n'avait pas dit un mot depuis qu'ils avaient quitté le Night Light, car il ne faisait assez confiance ni en sa voix ni en ses émotions pour cela.

Le silence entre eux était assourdissant mais Alicia n'eut pas le courage de le briser. Quand elle sentit la main de Damon dans son dos, qui la poussait devant lui dans le salon, elle eut un aperçu de la colère qui le dominait réellement en cet instant. Faisant aussitôt volte-face vers lui afin de le garder à l’œil, elle le contempla en silence tandis qu'il retirait son manteau pour le lancer à travers la pièce d'un geste rageur.

Le manteau atterrit sur le dossier du sofa mais Damon l'avait déjà oublié, choisissant plutôt de s'en prendre à la virtuose de l'évasion qu'était sa compagne.

« Damon, attends, lança Alicia, qui ressentait le besoin de le supplier et commençait déjà à reculer.

— Attendre quoi ? demanda Damon en penchant légèrement la tête sur un côté. Il la suivit lentement, d'une démarche apparemment décontractée. Attendre que tu disparaisses dès que j'ai le dos tourné ? Tu n'as aucune idée de ce qui rôde dans l'ombre, dehors. Ce n'est pas sûr.

— J'ai vécu dehors toute ma vie. Je ne suis plus sans défense... tu t'en es bien assuré en me transformant, rétorqua Alicia avec un regard dur, continuant de reculer. Son assurance en prit un coup quand elle perçut alors toute l'ampleur de sa rage. Ce n'est pas comme si je te fuyais, s'empressa-t-elle d'ajouter.

Elle déglutit quand il commença à déboutonner sa chemise de ses doigts agiles.

Damon plissa les yeux, yeux qu'il tenait rivés sur elle tandis qu'elle se glissait derrière le sofa... comme si mettre ce meuble entre eux pourrait l'empêcher de l'atteindre.

— Voyons, où ai-je déjà vu cette scène ? ironisa-t-il avec un semblant de sourire aux lèvres.

Alicia blêmit devant son sourire effrayant.

— Je t'ai demandé de m'emmener le voir, souligna-t-elle.

— Et je me souviens clairement de t'avoir répondu : « Non, pas encore ».

Les muscles de la mâchoire de Damon tressautèrent en se remémorant Alicia dans les bras de Micah. La façon dont ils s'étaient brusquement écartés l'un de l'autre était précisément ce qui poussait Damon à refuser de voir Alicia s'approcher du couguar-garou.

— Micah était inquiet… il m'aime, Damon, expliqua Alicia, qui tentait une approche calme puisqu'il lui permettait de garder le sofa entre eux... pour l'instant.

Elle cligna des yeux surpris quand il fut soudain à côté d'elle... de son côté du sofa, à lui caresser tendrement la joue de sa main.

— Et tu crois que c'est le bon moment de me lancer ça au visage ? releva Damon d'une voix à la douceur trompeuse.

Alicia ouvrit la bouche pour riposter mais il disparut brusquement. Elle pivota aussitôt en entendant la porte du réfrigérateur se refermer d'un coup sec, et vit Damon se verser du sang dans un verre. Elle resta songeuse une minute, car elle savait qu'il n'était pas blessé physiquement... alors pourquoi buvait-il du sang ?

Tentant quelques pas vers lui sans pour autant se montrer assez courageuse pour entrer dans la cuisine, elle lui demanda :

— Pourquoi est-ce que tu bois ça ?

Tous deux sursautèrent lorsque le verre qu'il tenait en main se brisa en mille morceaux.

Damon ferma les yeux une seconde puis les rouvrit brusquement.

— Je suis en colère, comme je suis certain que tu l'as remarqué, et j'espérais que ceci me donnerait la force de me calmer.

Il haussa un sourcil lorsque Alicia utilisa le don de célérité qu'il lui avait donné pour passer comme un éclair devant lui et atteindre le frigo. En l'espace de quelques secondes, elle avait mis un verre de sang dans le micro-onde.

Alicia se sentit prise d'un frisson quand elle se retourna et que Damon la piégea contre le comptoir. Il ne disait rien... il se contentait de l’immobiliser là, pour ensuite pencher la tête jusqu'au creux de sa nuque... sans la toucher.

— Qu'est-ce que tu fais ? murmura-t-elle d'une voix rauque.

— Je teste, répondit Damon en la humant.

— Et que testes-tu ?

Elle pencha la tête en arrière en sentant une bouffée de chaleur l'envahir à son contact.

Damon s'écarta pour la regarder, tandis qu'il répliquait :

— Pour voir si je peux garder la tête froide quand tu portes l'odeur d'un autre homme sur toi.

Il saisit immédiatement la main avec laquelle elle s'apprêtait à le gifler, puis la tira d'un coup sec vers l'avant.

— Je ne ferai pas ça si j'étais toi, la prévint-il.

Il relâcha son poignet quand la sonnerie du micro-onde retentit.

Alicia s'écarta de son chemin pour qu'il puisse prendre lui-même son verre. Elle redevint sérieuse.

— C'est mon frère… cela ne devrait pas compter.

— Et peut-être que cela ne compterait pas si tu ne lui avais pas dit que vous n'étiez pas vraiment frère et sœur.

Le verre se brisa de nouveau entre les doigts de Damon.

— Merde, j'abandonne ! grogna ce dernier avec exaspération, avant de suivre des yeux le liquide pourpre qui coulait sur le sol carrelé.

Les poings serrés, il passa devant elle pour retourner dans le salon.

Alicia se massa les tempes, comprenant enfin, du moins à travers l'esprit jaloux de son compagnon, pourquoi il avait le droit d'être fâché. Elle ne savait pas qu'il écoutait quand elle avait avoué à Micah qu'ils n'étaient pas frère et sœur. Elle essayait alors de faire en sorte que Micah se sente mieux... pas que Damon lui tienne rancune à vie. En tournant la tête vers lui, elle put le voir posté devant les fenêtres qui occupaient tout un mur.

Damon la regarda venir vers lui à travers le reflet de la vitre. Il ne put empêcher un petit sourire tendre et moqueur de lui monter aux lèvres quand elle l'enlaça. Elle était si petite, sans pour autant être cachée de sa vue. Saisissant l'un de ses poignets, il l'attira jusqu'à ce qu'elle soit devant lui, le dos appuyé contre son torse.

— Depuis combien de temps sais-tu que vous n'êtes pas frère et sœur, tous les deux ? l'interrogea-t-il, les yeux rivés à ceux d'Alicia par reflet interposé.

— Seulement une ou deux heures avant de l'avoir annoncé à Micah, répondit-elle. Elle se pelotonna contre lui, dans la sécurité des bras qu'il lui offrait. Nous en avons parlé ce soir, poursuivit-elle. Elle sentit ses bras l'étreindre plus fort et s'empressa d'ajouter : Tous les trois, nous sommes les seuls à être au courant... en plus de Madame Tully, parce que c'est elle qui me l'a appris. Nous avons tous les deux décidé que personne d'autre ne devait être au courant.

— Un choix avisé, approuva Damon.

Alicia se mordit la lèvre inférieure, indécise quant à la manière dont elle devait formuler ce qu'elle s'apprêtait à dire, de sorte à ce que Damon puisse le comprendre.

— Mais je l'aime, tu sais. C'est mon grand frère et nous avons toujours été proches. Tu dois me laisser le voir.

— Maintenant ? demanda Damon avec curiosité.

Alicia secoua la tête puis se tourna dans ses bras pour pouvoir lever les yeux vers lui.

— Écoute-moi, dit-elle avec un doux sourire. Micah a gagné la première place dans ma liste de héros quand je n'étais qu'une enfant, parce qu'il s'opposait à ma famille quant à leur décision de me cacher aux yeux du monde. Il venait me voir à l'école tout le temps et m'emmenait loin de cette prison... parfois pendant des semaines entières. Il m'a donné la liberté dont j'avais besoin.

Damon ne se faisait pas assez confiance pour dire quoi que ce soit, mais le simple fait de la tenir dans ses bras et de voir l'amour briller dans ses yeux améthyste apaisait sa colère.

— Et c'est un homme très intelligent. Il m'a dit un jour que je trouverai quelqu'un qui me montrerait ce qu'est vraiment l'amour. Alicia tendit la main vers Damon et prit sa joue au creux de sa main. Il avait raison... n'est-ce-pas ? Tu ne m'enfermeras pas à l'écart du monde, hein ?

Damon la serra plus fort contre lui, dans ces chaînes qu'il avait pour bras. Il regarda par la fenêtre, qui donnait sur ce qui serait très bientôt un véritable coupe-gorge. Initialement, il avait choisi cet appartement pour se cacher de Michael... et maintenant, il s'en servait pour cacher Alicia de tout ce qui pouvait menacer sa sécurité.

En vérité... après les événements de la nuit dernière, cet endroit n'était plus assez sûr pour cacher un trésor aussi précieux. Il allait devoir chercher un abri pour qu'ils puissent s'y installer et qu'il puisse le défendre contre les démons. De plus... il avait hâte de se battre contre Michael une fois de plus.

— Alors, pour être ton héros, je dois donc te laisser sortir de mon champ de vision, dans une ville tout sauf sûre et remplie de démons qui plus est ? Ce n'est pas juste, la réprimanda Damon.

— Si je n'étais pas obligée de filer à l'anglaise à chaque fois, alors tu saurais toujours où je me trouve, rétorqua Alicia, qui retint son souffle un instant avant de continuer. Je ne veux pas t'en vouloir pour quoi que ce soit… je t'aime.

Damon poussa un petit soupir.

— Je t'aime aussi… et c'est pourquoi je t'accorderais ta liberté si elle comporte des conditions.

— Et quelles seraient ces conditions ? demanda-t-elle d'un ton sceptique.

Damon sourit d'un air narquois.

— Je t'apprendrais à te protéger pour les occasions où je ne serai pas là pour le faire.

— Des cours de combat ? releva Alicia, qui ne put s'empêcher d'éprouver de l'excitation. Je suis partante.

— Tu devrais, parce que tu es vraiment nulle dans ce domaine.

Quand elle tenta de le frapper, Damon n'eut qu'à immobiliser ses bras et à les plaquer contre lui avant de lui faire perdre l'équilibre. Une fois l'avoir fait glisser au sol, il sentit son entrejambe durcir en se positionnant au-dessus d'elle.

— J'ai tout dit, ajouta-t-il en la dévorant des yeux.

Alicia lui grogna au nez, montrant les dents en une adorable démonstration de défi.

— Et plus de secrets entre nous, acheva Damon, le regard sévère.

Alicia cessa de gronder et de sa position inférieure, elle lui adressa un sourire charmeur, dans un éclat de rire malicieux.

— J'ai envie de toi.

Sa voix n'était que pure séduction. Elle attendit qu'il relâche sa prise et baisse son visage vers le sien pour l'embrasser. Dans un mouvement rapide, Alicia roula alors sur elle-même, emportant Damon avec elle. Elle rebondit sans douceur sur son bas-ventre avec un sourire espiègle, les yeux baissés sur lui.

— J'ai tout dit, l'imita-t-elle d'un ton moqueur, avant de ricaner d'un air coquin.

— Tu crois ça ? répartit Damon en les soulevant tous deux du sol pour la clouer au mur en un clin d’œil. Il plongea sa jambe entre les siennes avant de la rehausser, de sorte à ce qu'elle soit à califourchon sur sa cuisse. Se penchant vers son oreille, il en suça le lobe, qu'elle avait sensible, entre ses lèvres, puis chuchota : Deux peuvent jouer à ce jeu-là.

Alicia sentit fondre ce qui lui restait de volonté et se frotta contre sa cuisse, avec l'envie d'une suite à ce petit jeu.

— J'aime ta façon de m'initier.

Damon laissa échapper un grognement, une fois saisi la connotation sexuelle qui sourdait dans ces mots, et ses lèvres fondirent sur celles de sa belle dans un éclair de désir frénétique. Il allait lui donner ce qu'elle voulait... mais la liberté ne figurait pas sur la liste. Après avoir entrevu ce qui ressortait de leur précédent désaccord, il épierait ses moindres faits et gestes, même si elle n'en avait pas conscience. Si elle pensait qu'il était surprotecteur avant... eh bien, elle allait comprendre toute la dimension de ce mot à l'avenir.

Ce que Damon ne laissait pas voir à Alicia, c'était sa propre peur… peur que s'il la laisse sans surveillance, il ne la revoie plus jamais, vivante ou morte. Il avait déjà connu la souffrance de perdre une femme à laquelle il tenait par le passé, par la faute de sa propre stupidité et de celle de Michael. La différence maintenant, c'était que Damon faisait plus que tenir à Alicia… il l'aimait au-delà de toute raison.

Mettant fin au baiser avec un petit sourire malicieux, il la souleva dans ses bras quand elle tenta de le suivre. Il s'avança à grands pas vers la chambre mais perdit son élan quand les dents d'Alicia râpèrent sur son téton droit, geste suivi d'une caresse de sa langue chaude. Sa petite main caressa doucement sa peau dénudée, dans l'idée de stimuler son excitation sur ce qui allait suivre.

Constatant qu'il était tout à fait détendu, Alicia s'échappa aussitôt de ses bras, laissant quatre griffures peu profondes sur son torse dans l'action. Elles n'étaient pas assez profondes pour le blesser, mais elles suffiraient assurément pour qu'il lui donne exactement ce qu'elle voulait… s'il parvenait à l'attraper.

Damon cligna les yeux d'un air stupéfait quand Alicia disparut soudain de son champ de vision, puis il entendit la porte de la chambre se refermer dans un léger claquement. Perplexe, il baissa les yeux sur sa poitrine, pour observer la guérison progressive des fines griffures faites sur sa peau, avant qu'elles ne s'effacent tout à fait. Jetant un nouveau coup d’œil à la porte de la chambre, il plissa des yeux pensifs, avec l'espoir qu'elle avait l'intention de n'utiliser cette tactique qu'avec lui… et non avec l'ennemi.

Alicia avait verrouillé la porte et s'en éloignait, s'attendant à ce que Damon fasse irruption dans la chambre en la fracassant.

« Salut chérie, je t'ai manqué ? lui murmura Damon à l'oreille.

Alicia poussa un cri de surprise et le contourna aussitôt, en reculant de quelques pas. Ils se dévisagèrent un moment avant qu'Alicia ne se rue sur la porte donnant sur le balcon. Damon sourit d'un air taquin et la rattrapa avec aisance, avant de l'enlacer par la taille au moment où la main d'Alicia atteignait la poignée.

Elle se débattit et se tortilla dans son étreinte, en une tentative tiède pour s'enfuir, et Damon sentit son membre durcir rien qu'en imaginant ce qui allait suivre. Son infernal petit chat aimait se faire pourchasser et tendrement dominer, et il la satisferait. Il la ramena tout contre sa poitrine avec un sourire sarcastique, quand elle hoqueta de surprise en sentant sa main lui attraper un sein.

— C'était une bien agréable distraction, commenta Damon d'un air songeur en plongeant le visage dans son cou. Il mordilla l'endroit où il venait de plonger la tête et pressa son sein avec douceur quand elle se laissa aller contre son épaule en gémissant. Mais il y a intérêt à ce que je sois le seul à qui tu fasses ce genre de tour, ajouta-t-il.

Alicia ne put retenir un éclat de rire, à bout de souffle.

— Très bien. Je ne crois pas que les tétons d'un démon auraient aussi bon goût que les tiens, de toute façon.

Damon poussa un grognement et saisit le bas de son chemisier, pour la passer par-dessus sa tête d'un geste délicat.

L'humeur d'Alicia s'envola par la fenêtre lorsque les mains de Damon remontèrent son haut le long de ses flancs pour le passer au-dessus de sa tête. Elle haleta lorsque ses mains revinrent se poser sur ses seins, les massant à travers la dentelle, qui recouvraient ses tétons déjà durcis par l'excitation, et il la fit se cambrer en arrière pour rendre ce contact plus intense.

Mue par le désir de sentir ses mains sur sa peau nue, elle s'apprêta à défaire le fermoir de son soutien-gorge situé sur le devant. Damon lui saisit les poignets et les fit passer derrière son cou.

— Ne retire pas tes mains, ordonna-t-il dans un souffle.

Alicia poussa un autre gémissement lorsque la chaleur de ses mains gagna de nouveau ses seins, avant qu'elle ne les sente glisser doucement sur son ventre. Elle laissa échapper un grand gémissement quand il releva sa jambe d'une main tandis que l'autre pressait doucement son entrejambe. Il la touchait à peine mais cette sensation d'effleurement aurait presque suffi à la faire jouir sur place. Elle bougea des hanches en même temps que sa main à lui s'activait, le suppliant par ce geste de la presser plus fort à cet endroit.

Damon lâcha tout à coup sa jambe et défit le fermoir de son soutien-gorge, avant de le retirer prestement et de le jeter par-dessus son épaule. Les mains d'Alicia se joignirent aux siennes pour lui retirer son jean, qui fut bientôt oublié sur le sol. Très vite, plus aucun tissu ne fit obstacle entre leurs deux corps, et Alicia se délecta de la sensation de sa peau contre la sienne.

Elle tressaillit lorsque les portes du balcon s'ouvrirent soudain et qu'elle se retrouva dehors, dans l'air frais nocturne.

— Damon, qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-elle.

— Tu voulais aller dehors, non ? répliqua-t-il tout bas, avant de la soulever et de l'asseoir sur la solide rampe qui s'étendait devant eux.

Alicia saisit fermement le poignet de Damon en sentant la brise légère caresser ses tétons de façon excitante.

— Et si quelqu'un nous voit ? s'inquiéta-t-elle en promenant son regard sur les immeubles, avec la sensation d'être exposée à la vue de tous.

— En ce cas, ce sont les heureux propriétaires d'une paire de jumelles très chère, et ils méritent d'assister au spectacle, répondit Damon avec un petit sourire narquois, le regard glissant sur le corps de son amante. Retournant sa main de sorte à lui prendre le poignet à son tour, il saisit son autre poignet pour qu'elle ne craigne pas de tomber. Offrons-leur un spectacle du feu de Dieu, ajouta-t-il.

Se penchant sur elle, Damon suça son téton dans sa bouche et la fit se pencher en arrière. Il fut aussitôt récompensé de son initiative quand elle noua ses jambes autour de sa taille pour ne pas tomber. Bien que son esprit rationnel savait qu'il ne la laisserait jamais tomber, il était naturel qu'elle le redoute.

Damon couvrit son corps de baisers, cessant de couvrir d'attentions les endroits qu'il préférait avant de descendre plus bas. Des épaules, il se fraya un passage entre ses jambes et fixa d'un regard moite le cadeau qu'elle lui offrait. Quand il pressa ses lèvres sur son antre humide et brûlant, il fut récompensé par un gémissement de plaisir.

Alicia rejeta la tête en arrière et laissa échapper un cri de plaisir sous son premier coup de langue. Elle se cambra, indifférente à l'idée de se savoir suspendue au-dessus des rues tout en bas, puis écarta davantage les cuisses pour permettre à Damon un plus grand accès. Le grognement approbateur de ce dernier fut plus que suffisant pour manquer la faire passer par-dessus bord.

Une brusque rafale de vent souffla sur le couple, faisant voleter les cheveux d'Alicia autour de son visage et picotant la peau de son cuir chevelu. C'était effrayant, exaltant, et la pensée d'être vue par quelqu'un lui apparut sous un jour différent… l'excitant au-delà de tout ce qu'elle avait jamais expérimenté.

*****

Angelica et Zachary entrèrent dans le château, tout à fait épuisés. Ren leur avait demandé de rentrer se reposer. L'EEP s'engageait dans l'éradication des démons en fuite par équipes, afin que personne ne se retrouve débordé. Aucun d'entre eux ne voulait partir, mais ils savaient que Ren avait raison... ce n'était pas le genre de travail sur lequel on pouvait s'endormir. Ce n'était pas le genre de profession d'où l'on se faisait virer... mais tuer.

« Ô douceur du foyer, lança Angelica dans un bâillement.

Les membres de l'EEP rentrés avec eux partageaient le soulagement d'Angelica et ils reprirent leurs quartiers au sein du château, soit pour prendre un peu de repos soit pour manger un morceau. Angelica opta pour retourner au laboratoire, histoire de vérifier si Jason allait bien puisqu'ils l'y avaient laissé inconscient. Elle sourit en voyant que quelqu'un l'avait déplacé jusqu'au sofa, contre un mur.

— Il va probablement dormir un bon moment, suggéra Zachary derrière elle.

Elle caressa les doux cheveux blonds de Jason comme s'il s'agissait d'un enfant. Sauver des gens comme lui était ce qui motivait son combat contre les démons à l'origine. Elle aurait préféré qu'il soit resté innocent au lieu de découvrir que les monstres sous son lit étaient réels. Elle avait découvert leur existence alors qu'elle n'était qu'une enfant. Selon elle... la connaissance de ce monde était loin d'être un cadeau.

Un sourire reconnaissant lui monta aux lèvres lorsqu'elle se rappela la mort du démon qui avait marqué Jason à mort. Elle devait bien admettre que Syn était arrivé à point nommé… vraiment dommage qu'il soit également un psychopathe.

— Va dormir un peu, lui conseilla doucement Zachary. Beaucoup de travail nous attend et il faut que chacun fasse de son mieux. »

Angelica hocha la tête et se glissa dans sa chambre au bout du couloir. En jetant un coup d’œil au grand lit puis à son propre état, elle en conclut qu'elle devrait d'abord prendre une douche pour se débarrasser de la puanteur dont le démon avait souillé son corps.

Après s'être rendue silencieusement dans sa salle de bain personnelle, elle ouvrit l'eau chaude et se déshabilla, pour se tourner vers le miroir et vérifier l'état de ses blessures. Constater qu'elle n'en avait aucune suite au combat essuyé ces deux dernières heures la surprit quelque peu. De nouveau, l'image de cet homme qui l'avait suivie toute la nuit revint la narguer... Syn.

Chaque fois qu'un démon avait tenté de l'agresser… il avait été là pour interférer. Ce qui la perturbait le plus, c'était qu'aux moments où il ne se trouvait pas dans son champ de vision... elle s'était surprise à le chercher.

Elle se retourna pour entrer dans la cabine de douche et s'immobilisa sous le jet d'eau chaude, en tentant de se sortir de l'esprit cet homme qui avait décidé de lui servir de bouclier repousse-démons. Elle avait appris depuis longtemps à ne compter que sur elle-même afin de ne jamais être déçue par qui que ce soit. Ce n'était pas maintenant qu'elle allait changer de philosophie.

Elle frotta sa peau jusqu'à la faire rosir, puis s'occupa de ses cheveux. Angelica ne put retenir un gémissement au contact de ses ongles massant doucement son cuir chevelu, avant de fermer les yeux sous le bien-être que cette sensation lui procurait. Si elle s'était montrée un minimum attentive, elle aurait discerné une silhouette sombre de l'autre côté des portes en verre dépoli de la douche.

Syn se tenait parfaitement immobile dans la salle de bain humide, occupé à observer Angelica accomplir un geste aussi ordinaire et en tirer du plaisir. Cela lui rappela les moments où il lui avait lavé les cheveux, quand elle avait accueilli son toucher.

Il posa une main contre la paroi de la porte qui les séparait, tandis que le besoin de la toucher s'imposait à lui. Pour un dieu solaire, le concept de temps n'avait pas la même signification que chez les humains ; par conséquent, ils étaient d'une espèce patiente... mais même les dieux avaient leurs faiblesses. La sienne était à portée de main et complètement nue.

Angelica sentit soudain un afflux de chaleur entre ses cuisses et ferma les yeux pour savourer cette sensation encore peu familière. Savonnant derechef son gant de toilette, elle le passa sur ses seins et les sentit gonfler à ce contact.

Laissant tomber le gant sur le sol de la douche, elle se savonna les mains jusqu'à obtenir une mousse épaisse puis les passa sur ses seins. Laissant ses doigts effleurer un téton à la fois pour une sensation redoublée, elle ouvrit la bouche sous la montée du plaisir et son souffle s'emballa.

Syn regarda l'une de ses mains glisser de son sein entre ses cuisses en une tentative pour éteindre les flammes du désir qu'il avait allumé en elle. Son regard remonta lentement, pour la voir se mordre la lèvre inférieure et s'empêcher de gémir et de haleter sous la jouissance de plus en plus forte qui montait. Syn laissa glisser sa main le long de la vitre d'un geste caressant et sourit d'un air malicieux quand la main que la jeune femme avait gardée entre ses jambes imita ses mouvements.

Angelica se laissa aller contre la porte en verre dépoli de la douche quand ses doigts débusquèrent son point de plaisir favori et l'attaquèrent avec de petits gestes circulaires. Ce n'était pas la première fois qu'elle le faisait et ce depuis longtemps, mais c'était probablement ce qu'elle avait jamais ressenti de plus fort.

Elle pensa au jour où elle rencontrerait quelqu'un avec qui le faire et l'image de Syn lui traversa l'esprit. La vision de ses yeux noirs et de ses longs cheveux d'ébène aida le nœud dans son ventre à se détendre et elle ouvrit la bouche sur un cri silencieux alors qu'elle jouissait intensément. Elle dut réunir toute sa volonté pour rester stable sur ses pieds quand elle sentit le liquide chaud couler sur ses doigts et son corps trembler sous les nombreuses secousses de l'orgasme.

Au bout de plusieurs minutes, Angelica referma le jet d'eau et Syn disparut au moment où elle ouvrit la porte de la douche. S'emparant de la serviette de bain, elle s'enroula dedans puis vit son reflet dans le miroir. Ce ne fut pas son corps qui attira son attention, cependant... mais l'empreinte d'une main sur la porte dépolie, derrière elle.

Faisant aussitôt volte-face, elle tendit une main, perplexe, pour la poser sur l'empreinte sur la porte. Elle s'inquiéta d'autant plus en constatant qu'elle était bien plus grande que la sienne. Cet endroit était protégé contre le Mal... ou du moins c'est ce que Storm leur avait assuré. Fallait-il en déduire que son voyeur appartenait à leur camp ?

S'éloignant de la douche, elle décida de s'en préoccuper plus tard. Bien qu'elle se sentît beaucoup mieux, seul le sommeil rechargerait complètement ses batteries.

Après s'être séchée et brossé les cheveux, elle retourna à la chambre et sortit son tee-shirt de nuit noir et grande taille de la commode, en souriant devant le nom de son groupe de rock préféré imprimé sur le devant. Aller à ce concert de rock avait été l'un des rares instants de normalité de son adolescence et elle chérissait ce souvenir.

Elle l'enfila et s'avança lentement vers le lit avec un sourire aux lèvres, avant de rejeter les couvertures et d'éteindre la lampe. Après avoir tâtonné pour trouver son I-pod, elle mit le volume bas, laissant le titre « Evil Angel » emplir le silence. Se pelotonnant au fond du lit moelleux, elle ferma les yeux et en laissa la douceur la conduire au sommeil.

Syn sortit de l'obscurité de la chambre et s'approcha du lit en écoutant la chanson. Elle avait compris qu'il était là et lui avait assez fait confiance pour ne pas s'y opposer. Un autre signe que son âme était vraiment réveillée.

L'expression « Ô douceur du foyer » qu'elle avait utilisée ne lui avait pas échappé… expression qui faisait presque entièrement écho aux pensées de Damon. Damon avait besoin d'un toit pour sa nouvelle âme sœur, Alicia, et Angelica aussi en aurait besoin quand il l'aurait enfin revendiquée comme sienne. Kane et Tabatha... idem, la même situation... les femmes devaient être protégées et chéries plus que tous les autres.

« Damon, appela Syn en esprit en se détournant du lit pour s'approcher de la fenêtre. Il est temps de trouver une nouvelle maison pour la famille... la nôtre commence à s'agrandir. »

La réflexion de Damon se devina à travers leur lien psychique avant que Syn ne le sente prêt à prendre une décision.

« J'ai l'endroit parfait en tête, répondit Damon en se blottissant en cuillère contre Alicia. J'irai y jeter un coup d’œil demain. »

La silhouette de Syn parut se dissoudre dans la douce brise qui entrait par la fenêtre, pour reprendre aussitôt consistance sur le toit. Il marcha le long du rempart qui cernait la cour intérieure du château, s'arrêtant de temps à autre dans sa promenade pour lever le regard vers le ciel ou le baisser sur l'océan qui s'étendait au-delà de la propriété.

Percevant une présence ancienne et familière derrière lui, Syn tourna la tête et lança un regard au visiteur par-dessus son épaule.

« Cela faisait longtemps, dit doucement Storm. Je suis heureux que tu aies retrouvé ton âme sœur.

Il savait que Syn viendrait chercher Angelica, et c'était pour cela qu'il avait demandé à Zachary de la protéger tout ce temps.

Syn esquissa un léger sourire.

— Je vois que tu as de nouvelles recrues pour ton armée… ne sont-ils pas trop jeunes ?

Storm haussa les épaules.

— Pas plus jeunes que tes fils quand tu leur as offert l'éternité.

— Qu'est-ce que tu veux, voyageur du temps ?

Le ton qu'il employa témoignait clairement de son humeur.

— Tu étais là. Tu as vu ce qui est sorti de la brèche dans le sol, enchaîna Storm.

Syn lui lança un regard stoïque.

— Tes petites guerres ne m'intéressent pas.

Storm connaissait la vérité qui se cachait derrière ces mots. Il l'avait entendue de la propre bouche de Syn... quoique cela ne se soit pas encore produit dans la chronologie du dieu solaire. Syn lui confierait un jour que la dernière fois qu'il était entré en guerre avec quelqu'un... il avait détruit sa propre planète. La seule raison pour laquelle Syn avait partagé ce secret avec lui était due au fait que tous deux étaient des dieux. Mais pour le moment... cela lui permettait de mieux comprendre Syn.

399 ₽
519,75 ₽
Возрастное ограничение:
0+
Дата выхода на Литрес:
17 апреля 2019
Объем:
390 стр.
ISBN:
9788873044338
Переводчик:
Правообладатель:
Tektime S.r.l.s.
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